Politique | | 09/07
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“Être maire, c’est un sacerdoce” : insulté devant chez lui, le maire de Stains porte plainte

“Être maire, c’est un sacerdoce” : insulté devant chez lui, le maire de Stains porte plainte © CH

Connard, de toute façon, tu fais que de la merde, tu ne sers à rien…” Maire depuis 2014 de Stains, Azzédine Taïbi a été insulté et menacé dimanche devant son domicile, en présence de son fils mineur. Il a porté plainte, déplorant une montée en puissance des intimidations et des agressions envers les élus.

Dimanche vers 13h, Azzédine Taïbi, le maire (DVG) de Stains, rentrait à son domicile. “Une personne est sortie du véhicule de mon voisin pour se diriger vers moi avec un comportement à la fois inquiétant et ouvertement menaçant“, relate-t-il dans un communiqué. “En le voyant, je le reconnais parce que j’avais déjà eu affaire à lui à d’autres occasions où il s’était montré virulent et énervé. Il s’approche donc vers moi et me dit : alors comme ça, monsieur le maire, on manque de respect, on ne dit pas bonjour“, confie-t-il à 93citoyens.

Connard, de toute façon, tu fais que de la merde, tu ne sers à rien

L’individu faisait référence à la fois où Azzédine Taïbi l’avait croisé à la fête de la musique. L’édile avait effectivement refusé de le saluer. “Il avait été insultant et méprisant. Je le soupçonne aussi d’avoir été derrière un réseau social qui propageait des diffamations et des insultes. C’est donc ce que je lui ai expliqué et qu’il a mal pris. “Comment ça je manque de respect, tu te prends pour qui toi”, me répond-il“, relate Azzédine Taïbi. Et les insultes pleuvent : “Connard, de toute façon, tu fais que de la merde, tu ne sers à rien.

Son voisin, surpris par ce comportement, est témoin de toute la scène. “Je suis resté calme. J’ai maintenant un bip dans la poche parce que j’ai fait l’objet de plusieurs menaces. Mais, là c’est la première fois devant mon domicile. L’individu a fini par partir en me menaçant du doigt, mais je ne vous cache pas que j’étais assez perturbé et choqué, surtout pour ma famille“. Le fils d’Azzédine Taïbi alerté par les cris, a d’ailleurs ouvert la fenêtre du domicile, assistant lui aussi à la scène.

Je ne laisse plus rien passer

Azzédine Taïbi a déposé plainte lundi matin. “Je ne laisse plus rien passer. Vous savez j’ai tout de suite pensé à mon DGS [directeur général des services]. J’ai eu très peur parce que je me suis dit que ce type était capable d’envoyer une équipe“. Faouzy Guellil avait, en effet, été roué de coups par deux individus encagoulés devant son domicile le 28 février dernier. Ils avaient aussi mis feu à son véhicule avant de prendre la fuite. Et, sa famille avait aussi assisté à une partie de l’agression.

Pour le maire de Stains, l’environnement dans lequel évoluent les élus “s’est nettement dégradé. Les menaces et les intimidations sont de plus en plus nombreuses. Je pense que ça s’est aggravé depuis le covid“. Mais, précise Azzédine Taïbi, “il s’agit de quelques individus, peu nombreux, qui sont dans des milieux un peu mafieux ou de voyous et qui essayent de nous intimider pour rentrer dans une sorte de système de paix sociale. Mais s’ils se comportent comme ça, c’est parce que, en tout cas moi, on ne cède pas aux intimidations et aux menaces. Je crains pour ma famille, mais, justement, je suis encore plus déterminé. Je n’accepte pas le donnant-donnant qu’ils veulent imposer. Je reste dans le cadre de la règle républicaine. Si un élu, qui plus est un maire, cède, imaginez ce que ces voyous peuvent faire aux autres citoyens.”

Être maire, c’est un sacerdoce. On est à portée de gifles et de tous les problèmes

En décembre 2023, Oriane Filhol, adjointe au maire de Saint-Denis, avait elle aussi était sauvagement tabassée par trois personnes masquées. Récemment, le maire (PS) de Saint-Denis, Mathieu Hanotin, et le maire (PS) de Bagnolet, Tony Di Martino, ont aussi le fait l’objet de menaces. “Être maire, c’est un sacerdoce. On est à portée de gifles et de tous les problèmes, on le sait très bien. Mais, j’attends que la loi soit plus ferme pour condamner les comportements violents et menaçants envers les élus qui sont dépositaires d’une mission publique, mais envers toute personne en général. Je constate d’ailleurs que les choses évoluent dans le bon sens. Je tiens à remercier le préfet [de la Seine-Saint-Denis], le procureur de Bobigny et le commissariat qui ont pris les choses très au sérieux.”

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