Photographe franco-brésilien, Sebastião Salgado s’est éteint ce vendredi à 81 ans. Il était cette année l’invité d’honneur du Vincennes Images Festival. Ses photos, percutantes, majestueuses ou intemporelles, sont à voir jusqu’au 16 juin, dans l’imposant décor de la cour du Château de Vincennes.
Les marées humaines qui s’échinent dans les mines d’or de Serra Pelada, la lutte exténuante contre les incendies de puits de pétrole au Koweit durant la guerre du Golf, les exils forcés, la famine, mais aussi des scènes plus douces de pêche, de rite, des paysages majestueux du Colorado ou de la forêt amazonienne… l’ancien économiste, devenu un photographe engagé, s’est attelé à tout saisir, en argentique et parfois en numérique, toujours en noir et blanc, conférant à ses clichés une dimension intemporelle de l’humanité. Certains semblant même être peints. Un parti pris résolument esthétique également -qui lui fut du reste reproché par certains. Comme s’il devait à son sujet de le rendre beau même lorsque la scène est tragique.
Dans la cour pluri-centenaire de la forteresse royale, les tirages grands formats du photographe sont ici à leur aise, laissant chacun les apprécier à la distance qui lui sied. L’exposition a puisé dans plusieurs séries, de Sahel, l’Homme en détresse à Genesis, un portrait de la planète mené sur le temps long, en passant par La main de l’Homme, La mine d’or de Serra Pelada, Exodus…
“un échantillon de ma vie”
“Je ne vois pas cette exposition comme une rétrospective, mais plutôt comme un échantillon de ma vie. Ce sont un peu des morceaux de moi que je donne à voir parce qu’il faut dédier tellement de son temps, donner tellement de soi, que l’on finit par se dévoiler à travers ses photos. Et puis, ce sont autant de souvenirs gravés dans ma mémoire. J’ai encore de l’émotion, non pas pour la photo en elle-même, mais pour la situation qu’elle représente, les gens que j’ai photographiés, la scène qui s’est déroulée devant moi”, confiait-il ainsi à Vincennes Info à l’occasion du festival.
En arrivant dans l’enceinte du château, ne manquez pas non plus la réjouissante exposition sur les processions proposée par le journaliste animateur de télévision Nikos Aliagas, aux compositions fourmillantes de figures expressives.
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