Alors que la ligne 15 Sud du Grand Paris Express ne sera pas en service avant la fin 2026, les travaux se poursuivent tambour battant dans les gares. Parmi les plus avancées, celle de Villiers-Champigny-Bry.
“Sur ce quai on voit que c’est pratiquement achevé. On a déjà les portes qui fonctionnent en automatique, on a le système d’éclairage qui est prêt”, détaille Bernard Cathelain, membre du directoire de la Société des grands projets (SGP), en arpentant la future gare de Villiers-Champigny-Bry à l’occasion d’une visite presse. Une première inauguration est d’ores et déjà prévue, “le 28 juin”, précise même le maire de Villiers-sur-Marne, Jacques-Alain Bénisti, à 94 Citoyens. Occasion d’une journée portes ouvertes aux habitants.
Derrière le porte-parole de la SGP, les portes palières s’ouvrent et se ferment en continu pour tester leur robustesse. Il reste à installer des caméras, quelques haut-parleurs pour sonoriser la gare, et celle-ci sera quasiment terminée. La station, située à Villiers-sur-Marne, est l’avant-dernière station avant le terminus est de la ligne.
Elle bénéficiera à environ 13 000 habitants et à terme, 50 000 voyageurs doivent y transiter tous les jours, faisant d’elle une gare de taille plutôt modeste sur le réseau.

En début d’année, la livraison de la 15 Sud et de ses 16 stations a été décalée d’un an, à fin 2026, provoquant la colère des élus et des acteurs économiques, craignant que ce ne soit pas le dernier retard pour ce chantier du siècle, gigantesque et complexe.

La présidente de région, Valérie Pécresse, également à la tête de l’autorité organisatrice des transports Ile-de-France Mobilités (IDFM) a même sollicité Emmanuel Macron pour qu’il mette la pression afin que les délais soient tenus.
“La pression, on l’a depuis l’origine sur le Grand Paris Express”, réagit Bernard Cathelain. Le futur métro périphérique, fruit en 2010 d’une synthèse entre deux projets concurrents, l’Arc Express porté par la région, et une double boucle rapide initiée par l’Etat, et aussi, en Val-de-Marne, du projet Orbival porté par les élus de manière transpartisane, prévoit la construction de 200 km de lignes de métro automatiques et de 68 nouvelles gares dans toute l’Ile-de-France d’ici à 2031.
Le Grand Paris Express en bref
Pour rappel, le nouveau métro Grand Paris Express est principalement composé de plusieurs boucles périphériques qui permettront de faire le tour de la capitale depuis la banlieue et de rejoindre les aéroports d’Orly et de Roissy Charles de Gaulle.
La première boucle sera composée trois lignes : la 15 Sud qui reliera Pont de Sèvres (Boulogne-Billancourt) à Noisy-Champs en passant par Champigny-sur-Marne, la 15 Est qui partira de Champigny-sur-Marne pour aller à Saint-Denis Pleyel et la 15 Ouest qui partira de Saint-Denis pour rejoindre Pont de Sèvres.
A l’Est, un arc plus large sera composé de la ligne 16 de Saint-Denis Pleyel à Noisy-Champs, prolongé d la 15 Sud entre Noisy-Champs et Champigny.
Au Sud-Ouest, la ligne 18 passera par Versailles, le Plateau de Saclay et Orly.
Pour compléter ces boucles, le Grand Paris Express comprend également le prolongement nord et au sud de la ligne 14, d’un côté vers Saint-Denis Pleyel, de l’autre vers l’aéroport d’Orly, ainsi qu’une ligne 17 qui partira de Saint-Denis Pleyel pour rejoindre Le Mesnil-Amelot en passant par l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle.
Au total, le nouveau métro représente 200 km de ligne qui seront jalonnés de 68 stations dont 80% en correspondance avec le réseau existant.
Les mises en service doivent s’échelonner à partir de 2026-2027 jusqu’après 2031 voire au-delà.
Essais en cours, pilotés depuis Champigny-sur-Marne
Un peu plus loin, à Champigny-sur-Marne, le centre de commandement centralisé se prépare d’ici l’automne à prendre le contrôle de 16 stations. Dans une gigantesque salle baignée de lumière grâce à une baie vitrée imposante, une poignée d’agents de la SGP travaillent le nez penché sur leur ordinateur.
Au mur, un écran s’étale sur une dizaine de mètres de largeur. C’est d’ici que sera contrôlée la ligne automatique et ses métros roulant à 110 km/h en vitesse de pointe, mais aussi les gares, pour un pilotage intégré de toute l’infrastructure, ce qui est inédit.
Pour réaliser les essais, la ligne a été divisée en cinq zones, testées les unes après les autres pour vérifier que les métros s’arrêtent précisément devant les portes automatiques, que les capteurs et autres transmissions radio fonctionnent.
L’objectif à terme est de faire rouler ensemble “les 27 trains du Grand Paris Express prévus (…) à la mise en service”, explique le porte-parole.
Au rez-de-chaussée du poste de commandement, dans un centre de maintenance et de remisage, neuf rames assemblées sont prêtes pour le démarrage des essais. La moitié d’une dixième rame est arrivée le matin même et attend ses trois voitures supplémentaires pour être complète.
“Ces trains vont commencer les essais dynamiques dans quelques mois”, le temps de tester tous les système statiques en amont, précise Bernard Cathelain. La phase des essais est une étape longue, plus de deux ans, pour s’assurer de la sécurité et de la fiabilité de l’infrastructure. Cette phase n’a démarré qu’en septembre avec du retard, d’où le décalage du calendrier. Il n’y a désormais plus de marge pour s’assurer de livrer à temps.
Actualisation à 10h20 : Gare de Villiers-Champigny-Bry et non Bry-Villiers-Champigny.
13 000 habitants utilisent la gare en accès direct, le reste est pour l’interconnexion avec la ligne P, selon leurs calculs. Ils ne font donc que transiter dans la gare sans sortir à l’extérieur.
les 13 000 habitants seront – ils invités à effectuer 2 aller et retour par jour pour atteindre les 50 000 voyageurs /jour?
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