Créé par le conseil départemental du Val-de-Marne en 1973, le Centre professionnel de pédagogie appliquée (CPPA), a d’abord eu pour vocation de former aux métiers de la petite enfance, alors qu’étaient créées de nombreuses crèches départementales. Depuis 2024, le centre, rebaptisé Humanésens, forme à tous les métiers du social, y compris le sanitaire et le handicap. Coup d’oeil à l’occasion des journées portes ouvertes.
Au cœur du domaine Chérioux, le centre de formation Humanésens embrasse désormais l’ensemble des “métiers des solidarités”, explique la cheffe de service Humanésens au département, Muriel Sibon. De quoi répondre à tous les métiers du social relevant de la compétence du département, et contribuer à leur fidélisation. Le centre est ainsi passé de 21 sessions de formations en 2023 à 100 sessions de formations programmées au 1er semestre 2025, à destination de tous les professionnels des solidarités et de la petite enfance. Il est aussi passé de 412 inscrits en 2023 contre 1230 en 2024.
Au programme de la journée portes ouvertes, ce 12 février, 17 ateliers animés par 120 professionnels, pour présenter l’éventail des formations, du bilinguisme au recueil de la parole en passant par l’a détection de la maltraitance, le développement psycho-sexuel, l’approche inter-ethnoculturelle… “Ces formations comptent dans notre statut et nous sont très bénéfiques” témoigne Béatrice, infirmière puéricultrice. Ces formations sont obligatoires pour les métiers des solidarités (éducateur spécialisé, personnel de santé, assistant social, du champ de l’autonomie handicap et personne âgées etc.)
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S’adapter aux évolutions de la société
“Il s’agit de suivre les évolutions réglementaires et législatives, et aussi de tenir compte de l’évolution des mentalités et de la société, comme par exemple les outils numériques”, témoigne Muriel Sibon. “Avant, nous n’avons pas la problématique des écrans”, pointe ainsi Carole Samama, formatrice, qui note aussi l’augmentation d’enfants présentant des troubles autistiques détectés, en crèche. “Il faut se remettre à niveau régulièrement, parce qu’entre le moment où j’ai fait ma formation et maintenant, il y a des choses qui ont changé”, abonde Béatrice, l’infirmière puéricultrice, qui a suivi les ateliers sur la maltraitance infantile, le bilinguisme et la prévention des écrans.
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Sortir de sa bulle, se mettre en situation
“Lors des formations, j’ai aussi rencontré des acteurs sociaux que l’on ne rencontre sur le terrain. Cela nous permet d’échanger nos regards sur notre façon de travailler, d’avoir différents points de vue sur le même problème” ajoute Béatrice pour qui la plus-value passe aussi par le “que ce soit en présentiel et pas en visio.” Pour Faema Djarroudi et Carole Samama, qui ont animé l’atelier sur la prévention de la maltraitance, ce décloisonnement est essentiel. “Concernant l’aide sociale à l’enfance, par exemple, les éducateurs n’ont pas de représentation exacte de ce que c’est. On leur permet de réfléchir selon leur profession, et de leur apporter une sorte de complémentarité un peu plus fine que ce que les écoles peuvent leur apporter, avec une approche effectivement sociologique” indique Carole Samama. “Cette formation avait d’abord été pensée pour les ATSEM (assistant en maternelle) et les personnels de crèche, puis on s’est rendu compte qu’il fallait décloisonner la prise en charge de la protection de l’enfant et réunir les acteurs du département” détaille Faema Djarroudi. “On sent que les gens sont seuls, dans l’isolement de leurs pratiques. Cette formation leur permet de se dire : je ne suis pas seul, je peux m’appuyer sur d’autres partenaires. Dans toutes les formations initiales, on est plus dans l’application des tâches que dans la réflexion, pour ne pas figer le même processus à toutes les situations“, abonde Carole Samama.
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