IDEAL : l’AP-HP construit une unité dédiée à la santé mentale des jeunes à Paris

L’institut des pathologies du développement de l’enfant et de l’adolescent (IDEAL) accueillera le service actuel de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris 13), dont Nicolas Revel, directeur général de l’AP-HP, a souligné la “vétusté des installations” lors d’un point presse ce mercredi.

“Il était temps de mettre un terme à cette situation devenue impossible”, défend le directeur, pour le service “le plus important d’Europe par le nombre de lits et d’enfants accueillis”, soit 1 500 par an.

IDEAL accueillera cinq unités d’hospitalisation, des consultations spécialisées pour enfants et adolescents, trois hôpitaux de jour, mais aussi une école, un gymnase, un centre de recherche, des espaces dédiés aux familles…

Avec des équipes de néonatologie, de neuropédiatrie, de médecine de l’adolescent ou encore de génétique clinique, cette offre de soins régionaux doit permettre notamment de “renforcer l’accès précoce au repérage et au diagnostic”.

© a+ samuel delmas

“une urgence de santé publique”

Cette nouvelle structure au sein de l’hôpital pédiatrique Armand-Trousseau est “indispensable” alors que “la prise en charge de la santé mentale est devenue une urgence de santé publique dans notre pays”, poursuit le directeur de l’AP-HP.

“Nous faisons face à une dégradation inédite et immensément préoccupante de l’état de santé mentale de nos jeunes qui touchent tous les territoires et toutes les familles, quel que soit le milieu social”, a estimé le patron de l’AP-HP.

© a+ samuel delmas

Les urgences santé mentale ont ont bondi de 10% en 2024

Ainsi la fréquentation des services d’urgence à l’AP-HP pour des motifs liés à la santé mentale à bondi de 10% en 2024 sur un an, pour les adultes comme pour les enfants, et les hospitalisations post-urgences, pour ce motif, respectivement de 20% et 12%. “Les demandes de première consultation en urgence sont exponentielles et les délais d’attente encore beaucoup trop longs”, regrette Nicolas Revel.

Après avoir connu, depuis la crise du Covid, “jusqu’à 20% de fermetures de lits et bien davantage en pédopsychiatrie”, des départs de personnels et des difficultés de recrutement, l’AP-HP aura, fin 2025, “quasiment reconstitué les effectifs perdus”, après “trois ans d’efforts”, promet le patron des hôpitaux parisiens.

© a+ samuel delmas

Eviter l’ambiance “couloir d’hôpital”

Déployé sur 9 000 m2, le projet a été conçu par le cabinet a+samueldelmas architectes. Sa livraison est prévue à l’été 2027. “Les ambiances ont été conçues à l’image de l’hôtel plus que de l’hôpital avec des teintes chaleureuses afin de créer des parcours et des perspectives multiples en évitant la notion de «couloir d’hôpital», en organisant les espaces privés autour de multiples espaces communs, permettant une porosité dans le parcours. La lumière est partout présente grâce à quelques châssis vitrés fixes notamment. Ceci permet également une meilleure surveillance et une meilleure prise en charge tout en préservant l’intimité et l’autonomie des patients. Un soin complémentaire a été apporté dans le dessin de la « chambre cocooning », modulable dans ses configurations et associée à des salles de bains pour 50% éclairées naturellement”, détaille le cabinet d’architectes.

Le projet est financé par l’AP-HP, l’ARS Île-de-France, Sorbonne Université et des fonds privés (27 millions d’euros).

© a+ samuel delmas