Réalisé depuis 2017 par la Fédération française des usagères et usagers de la bicyclette (FUB), le baromètre du vélo 2025 a livré les résultats de son sondage en ligne. En Ile-de-France, il distingue en particulier Charenton-le-Pont dans le Val-de-Marne et Les Lilas en Seine-Saint-Denis, selon l’analyse du Collectif Vélo Ile-de-France.
“Le message pour les candidat·es aux municipales est clair : il reste beaucoup à faire, mais quand les politiques vélos sont ambitieuses et se concrétisent sur le terrain, cela porte ses fruits !“, résume le compte rendu du baromètre vélo 2025 par le collectif Vélo Ile-de-France. En effet, par rapport à la précédente enquête (2021), les répondants (un peu plus de 66 000, en hausse de 19%) reconnaissent une amélioration globale des conditions de circulation à vélo.
Voir les notes du Baromètre 2020 des communes en Ile-de-France

Des progrès, mais la sécurité reste un sujet d’insatisfaction
Pour autant, la région n’obtient en moyenne que la note E. En cause, les mauvais résultats de l’évaluation sur la “sécurité” (2,94, plus basse qu’en 2019) et le “ressenti général” (en progrès à 3,14, en deçà de la note nationale de 3,25). Deux sujets que le collectif Vélo Ile-de-France estime “déterminants pour attirer de nouvelles personnes vers la pratique du vélo” souligne le collectif. Les notes concernant le “confort”, “l’effort de la commune” et les “services et stationnement” stagnent, le score global pour l’ensemble de la région s’établissant à 2,96. À noter que les Hauts-de-Seine sont le territoire “le plus cyclable de la petite couronne“. Lieusaint (Seine-et-Marne), qui compte moins de 20 000 habitants, est, pour sa part, la commune francilienne la mieux notée (4,49).
Lire : L’analyse du Baromètre 2025 par le Collectif Vélo Ile-de-France

L’aménagement des grands axes explique les meilleures notes
Alors que Paris entre dans la catégorie C, “plutôt favorable” à la pratique du vélo, le baromètre distingue deux villes en particulier. D’une part, Charenton-le-Pont dans le Val-de-Marne se classe première commune cyclable de la Métropole du Grand Paris et la plus sûre par les répondants grâce à “une politique municipale volontariste, qui a permis d’équiper tous les grands axes de la commune de pistes cyclables sécurisées et de la connecter à Paris d’un côté, et au reste du Val-de-Marne de l’autre“. D’autre part, Les Lilas, en Seine-Saint-Denis, signe quant à elle, la meilleure progression parmi les villes de plus de 20 000 habitants en passant de la catégorie F à C. “Les deux rues principales de la ville sont passées à sens unique pour les voitures, permettant la réalisation de pistes cyclables sécurisées“, explique le baromètre. Dans les deux cas, les communes ont mis en place des pistes cyclables continues et sécurisés sur les axes les plus fréquentés, pris des initiatives complémentaires aux aménagements sur route ou déployé une communication positive sur le vélo, relève le collectif Vélo Ile-de-France.
Dans le Val-de-Marne, les communes du sud et les ponts encore peu propices au vélo
À l’échelle départementale, le baromètre conclut à un bilan contrasté en Val-de-Marne. En dehors de la progression de Charenton-le-Pont, Bonneuil-sur-Marne est la seule ville de petite couronne qui obtient la note B. À noter que Marolles-en-Brie arrive en troisième position du palmarès en Val-de-Marne grâce à l’organisation conjointe ville-association d’une vélo-école et du savoir rouler à vélo dans les écoles élémentaires. Les usagers saluent aussi les efforts des villes de Rungis (+24%), grâce à la mise en place d’un plan vélo, et de Chevilly-Larue (+32%). À Fontenay-sous-Bois et Nogent-sur-Marne, le Baromètre vélo 2025 relève, selon le Collectif Vélo Ile-de-France “l’explosion spectaculaire du nombre de réponses“, mais sans réalisations sur les principaux axes de la ville et sur les carrefours les plus problématiques comme la place du général Leclerc à Nogent. Les ponts figurent du reste parmi les points critiques dans le Val-de-Marne, notamment ceux de Charenton, du Port à l’Anglais et de Joinville qui font pourtant partie intégrante du réseau Vélo Île-de-France porté depuis 2020 par la région, note le Collectif Vélo Ile-de-France qui l’a initié. Le collectif estime aussi aussi que le sud du Val-de-Marne reste encore globalement peu favorable au vélo. Pour poursuivre le changement d’échelle, le conseil départemental prévoit de compléter les 340 km de réseau cyclable actuels par 106 km d’aménagements cyclables supplémentaires à l’horizon 2030, avec une attention particulière pour la résorption de six coupures urbaines (pont, rond-point, route… difficiles à franchir à vélo et à pied).
Lire : Où en sont les pistes cyclables en Val-de-Marne ? Feux verts, points noirs, nouveaux projets
En Seine-Saint-Denis, un réseau encore déséquilibré
Si la Seine-Saint-Denis reste le département qui compte le plus de communes mal notées, les progrès sont bien concrets. Les villes réputées offrir un climat “très défavorable” à la pratique du vélo sont ainsi passées de 11 à 3. Le département a bénéficié à plein de “l’effet JO Paris 2024” avec l’accélération de la mise en place d’aménagements comme sur la RD986 à La Courneuve et Bobigny, la RD932 au Bourget, la RD 37 à Montreuil ou le long de la Seine à L’Île-Saint-Denis. Le département rappelle du reste que 2024 a constitué une “année record” avec 24,5 km de pistes créées dont 18 km “d’olympistes” pour relier les sites de compétition. À plus long terme, la “stratégie 100% cyclable” qu’elle a lancé depuis 2019, avec un budget de 150 millions d’euros, a permis de réaliser 177 km de voirie aménagée, soit plus de la moitié des routes sous sa compétence. Par ailleurs, 160 millions d’euros d’investissements prévisionnels sont prévus ou à l’étude pour la période 2025-2030 sous réserve de l’accord des communes.
Pour autant à Saint-Ouen, par exemple, où la note est passé de F à E en quatre ans, certains axes restent difficiles pour les cyclistes comme l’avenue Gabriel Péri. Aux Lilas, une partie de la rue de Paris reste sans aménagement. Montreuil recule quant à elle dans le classement, signe pour le Collectif Vélo Ile-de-France que “les cyclistes sont des usager·ères exigeant·es qui ont bien remarqué le ralentissement des réalisations dans la ville et la dégradation de l’état de plusieurs coronapistes.” Enfin, au sud et à l’est du département, des villes importantes comme Noisy-le-Grand (noté F), Rosny-sous-Bois (F) ou Gagny (G) “payent leur politique vélo trop timide ou inexistante.”
Lire : À Saint-Ouen, le passage à 30km/heure ne suffit pas à rassurer les cyclistes
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