Le constructeur allemand d’aéronefs électriques Volocopter, qui avait déposé le bilan fin décembre, a annoncé ce 18 février avoir passé un “accord de long terme” avec une société française de transport par hélicoptères basée dans la Drôme. Objectif : développer des services de taxis volants en région parisienne. D’abord annoncé pour les JO de 2024, le projet de taxis hélicoptères avait échoué une première fois.
Volocopter, partenaire du gestionnaire des aéroports parisiens Groupe ADP dans le projet jusqu’ici inabouti de faire circuler ces engins en Ile-de-France, a signé avec Jet Systems Hélicoptères Services un accord prévoyant, dans un premier temps, “la livraison de deux appareils Volocity”.
Celle-ci ne sera toutefois effective que lorsque ces engins électriques à décollage et atterrissage vertical (eVTOL en anglais) “seront certifiés par l’Agence de l’Union européenne pour la sécurité aérienne (AESA)”, ont souligné les deux entreprises dans un communiqué.
Cité dans le texte, le directeur exécutif de Volocopter, Andreas Fehring, a affirmé que “75% des inspections de l’AESA étaient terminées” et que son entreprise visait “une certification aussi rapidement que possible”.
Jet Systems Hélicoptères Services, basé à Valence (Drôme), propose des transports en hélicoptère notamment vers les stations de sport d’hiver huppées des Alpes, ou des baptêmes de l’air.
Son PDG, Michel Moulin, souhaite offrir avec les Volocity “des solutions de mobilité sûres, responsables et respectueuses de l’environnement, tout en minimisant les nuisances”, selon le communiqué.
Le projet d’ADP et Volocopter de faire circuler ces eVTOL entre des aéroports, aérodromes et héliports franciliens est actuellement dans les limbes après une série de revers techniques, réglementaires et juridiques, sur fond d’hostilité des élus municipaux de Paris.
Fin décembre, le Conseil d’État a annulé la création d’une plateforme de décollage et d’atterrissage de ces engins sur la Seine. ADP avait alors assuré rester engagé “en faveur de toutes les nouvelles formes de mobilités aériennes décarbonées”. Auparavant, l’Autorité environnementale avait rendu un avis défavorable au projet. L’enquête publique qui avait suivi avait également rendu un avis défavorable.
Le PDG sortant du groupe détenu à 50,6% par l’État, Augustin de Romanet, avait défendu ce projet au nom de l’innovation, mais aussi de son usage potentiel pour des missions médicales. Son successeur pressenti, le directeur financier Philippe Pascal, ne s’est pas encore prononcé sur le sujet.
Lors de son audition par les députés le 5 février, M. Pascal, dont la nomination devrait être officialisée mercredi en Conseil des ministres, avait toutefois dit vouloir “réinvestir notre cœur de métier” et “faire ce que l’on doit faire sans se disperser”.
“Malgré de premiers échecs et des entorses récurrentes au droit, les taxis volants veulent donc s’imposer. L’aviation d’affaires est désormais l’unique objectif affiché : au revoir la vocation sanitaire qui était pourtant l’argument choc du groupe ADP pour imposer la précédente version de ce projet”, regrette ainsi Céline Malaisé, présidente du groupe communiste à la région dans un communiqué.
Volocopter avait annoncé fin décembre avoir déposé le bilan faute de financements et chercher des investisseurs, parallèlement à ses efforts de restructuration.
Actualisation à 17h30 suite au communiqué de Céline Malaisé
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