Education | Ile-de-France | 13/04
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Ile-de-France : news truck, ateliers au collège… l’association Lumières sur l’info multiplie les initiatives d’éducation aux médias

Ile-de-France : news truck, ateliers au collège… l’association Lumières sur l’info multiplie les initiatives d’éducation aux médias © SL

Ce mercredi 9 avril, c’est au collège François Giroud de Vincennes que l’association Lumières sur l’info a fait un stop de deux heures pour parler information, désinformation, mais aussi métiers du journalisme. Créée en 2015, l’association s’est donné pour mission d’apprendre à s’informer. Reportage.

Je ne regarde que Netflix et mes parents ne regardent pas les informations.” Telle est l’une des réponses qui fusent à la question “Est-ce que vous vous informez ?” Parmi les élèves qui indiquent s’informer, la moitié citent les réseaux sociaux. Vient ensuite la télévision puis la radio.

Ce mercredi 9 avril, les tables du CDI (Centre de documentation et d’information) du collège Françoise Giroud de Vincennes sont disposées en îlot pour accueillir cet atelier d’éducation aux médias destiné aux élèves de quatrième. Aux commandes : Pierre Bonneyrat, journaliste, co-créateur du podcast Dans ta ville. “C’est un truc génial à faire pour un journaliste. Avec les élèves, tu te mets à jour tout le temps, et tu vas à la rencontre de ton public”, témoigne-t-il. Objectif de ces ateliers : apprendre à différencier journalisme et communication, information et anecdote, faits et opinion. En bref : donner des clefs pour prendre du recul, avoir le réflexe du décryptage.

“Lumière sur l’info est née après les attentats du 13 novembre 2015. La fondatrice, Susanna Dörhage, avait réalisé un documentaire sur des jeunes et leurs réactions après les attentats, et constaté à cette occasion qu’il y avait énormément de fausses informations”, rappelle Pierre Bonneyrat.

Avec les collégiens, le journaliste a choisi d’entamer le débat sur un tweet indiquant que Cristiano Ronaldo avait eu un accident et qu’il serait à l’hôpital. La réaction des élèves est immédiate. Tous crient à la fake news. “Le compte aurait été certifié si c’était une vraie information”, étaye un élève. Une certification sur X (ex Twitter), cela peut s’acheter depuis le rachat du réseau social par Elon Musk, explique Pierre Bonneyrat, tout en confirmant qu’il s’agit d’une fake news. Plus globalement, cet exemple est l’occasion d’expliquer ce qu’est une source pour jauger de sa crédibilité par rapport à l’information énoncée. Le journaliste prolonge avec la question des “cinq W” (Where, When, Who, Why, What; en français : où, quand, qui, comment, pourquoi, quoi) pour situer une information.

Les images, notamment celles générées par intelligence artificielle, sont aussi au menu de l’atelier. Un nouvel enjeu dans la lutte contre les fausses informations. Le journaliste aborde aussi les théories du complot, citant la thèse selon laquelle le vaccin contre la Covid-19 serait une façon d’introduire la 5G dans nos corps. “Je me suis dit que c’était intéressant de commencer par cela pour ensuite expliquer ensuite ce qu’est le journalisme” indique le chef de projet de l’association. 

De quoi conclure sur la définition du métier de journaliste et les diverses professions qui l’entourent, de faire la différence entre journalistes et éditorialistes. Autant de sujets brassés en deux heures de temps.

“Sur l’année scolaire 2023-2024, on a explosé le record d’ateliers. Je crois qu’on a fait quelque chose comme 250 ateliers”, chiffre Pierre Bonneyrat, tout en s’inquiétant des diminutions des budgets, comme celui du pass culture, qui permettent de financer ces interventions. Pour Mathilde Oskeritzian, professeure documentaliste, ces ateliers sont pertinents car “c’est important de rencontrer quelqu’un en dehors du milieu scolaire pour sensibiliser sur ces questions.”

Au-delà des ateliers dans des établissements scolaires, l’association a aussi été à la rencontre des habitants de la région avec un “news truck”, un grand camion jaune au slogan accrocheur “Trop mytho” pour apprendre à détecter les fausses informations, à partir de quizz. L’association organise également un concours “Trop mytho” invitant les jeunes de 11 à 25 ans à déconstruire une fake news ou une théorie du complot en vidéo ou audio, en trois minutes maximum (en savoir plus). Elle propose aussi une chaîne YouTube pour apprendre à démêler le vrai du faux dans les infos.

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