Environnement | | 01/04
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Ivry-sur-Seine : le collectif 3R relaie une nouvelle étude de Toxicowatch sur la pollution près de l’incinérateur

Ivry-sur-Seine : le collectif 3R relaie une nouvelle étude de Toxicowatch sur la pollution près de l’incinérateur

Le collectif 3R, créé pour lutter contre la reconstruction de l’incinérateur d’Ivry-sur-Seine, ne lâche rien pour démontrer la pollution de proximité liée à la combustion des déchets et vient de relayer une nouvelle étude de Toxicowatch publiée par Zero Waste Europe à ce sujet, mesurant la pollution dans les cours d’écoles de la ville. Le Syctom, qui exploite l’incinérateur, indique qu’il va étudier ces nouveaux résultats. Explications et rappel du contexte.

“Dix-huit échantillons de mousses de type bryophytes ont été collectés avec l’aide du Collectif 3R dans l’environnement autour de l’incinérateur d’Ivry-Paris XIII en octobre 2024 et février 2025. Cinq prélèvements ont été réalisés dans des cours d’écoles primaires (Dulcie September, Guy Môquet, et Orme au Chat à Ivry, Port aux Lions et Robert Desnos à Charenton) et un à proximité d’une crèche parentale. Aucun prélèvement de mousse n’a pu être réalisé à l’école Anne Sylvestre”, détaille le collectif 3R dans un communiqué, précisant que l’analyse des métaux lourds n’a pas pu être réalisée dans l’école Robert Desnos du fait d’une quantité insuffisante de matériel.

Pourquoi les mousse ? Car elles absorbent à partir de l’air les métaux lourds et les polluants organiques persistants (POPs), et n’ayant pas de système racinaire, elles sont peu sensibles à la pollution ancienne présente dans les sols, elles rendent donc compte de la pollution récente, développe le collectif 3R.

Le collectif 3R réunit les associations Agir à Villejuif, Les Amis de la Terre Paris, Arivem, Attac-Ivry-Charenton, CLCV-Ivry, Passerelles, Affamons l’incinérateur de Créteil (ALIC) avec le soutien de Zero Waste France 

“Tous les prélèvements de mousses récoltés dans les cours d’écoles montrent des concentrations de dioxines supérieures aux valeurs limites européennes pour la sécurité alimentaire – avec des mesures parfois dix fois plus importantes que la limite maximale recommandée par l’Union Européenne (écoles Guy Môquet et Port aux Lions).  On constate une pollution massive aux métaux lourds dans les prélèvements de mousses prélevés dans quatre écoles (Dulcie September, Guy Môquet, Orme au Chat et Port aux Lions) avec des taux supérieurs à 100 fois les seuils maximaux recommandés concernant l’aluminium, le cobalt, le plomb et l’étain”, détaille le collectif, ajoutant que des pollutions ont aussi été constatées à côté d’autres incinérateurs aux Pays-Bas et en Espagne. L’étude ne propose pas de comparatif avec d’autres sites métropolitains, hors périmètre d’un incinérateur, mais propose des comparaisons dans le temps. “A Harlingen, les concentrations de dioxines dans les sols en 2024 sont sept fois plus importantes en comparaison à ceux collectés en 2013 (peu après la mise en service de l’usine), ce qui démontre une pollution très probablement liée à l’incinération”, commente le collectif qui défend un moratoire sur la construction des incinérateurs.

Sollicité par 94 Citoyens, le Syctom indique qu’il va analyser les résultats de cette étude et rappelle les “limites” qu’il avait constatées lors des études précédentes, notamment celles sur la dioxine les poulaillers domestiques à proximité de l’incinérateur, “qui ne comportait notamment pas de points témoins en dehors de la zone d’influence de l’usine”. Le Syctom ajoute que l’Agence régionale de santé avait diligenté une étude suite à cette alerte dont les conclusions ont montré qu’il n’y avait pas de “différence significative” entre les concentrations de polluants organiques persistants dans les sols des sites situés à proximité des équipements comme les incinérateurs ou plus éloignés.

“Nous tenons toutefois à rappeler que l’unité d’incinération des ordures ménagères à Ivry-sur-Seine est classée ICPE (Installation classée pour la protection de l’environnement). Elle est, à ce titre, soumise à une règlementation stricte de ses rejets, dont les dioxines et respecte scrupuleusement les règles qui lui sont fixées à la fois dans la surveillance qui y est appliquée et dans le respect des valeurs limites à respecter. La nouvelle unité de valorisation énergétique qui sera mise en service à Ivry en 2025, utilisera des technologies de pointe en termes de traitement des fumées, permettant ainsi de réduire encore les émissions de polluants, très en dessous des seuils règlementaires, déjà respectés par l’usine actuelle”, poursuit le Syctom.

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