Sport | | 27/05
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Ivry-sur-Seine : l’US Ivry Hand masculine passe de l’association à l’entreprise coopérative

Ivry-sur-Seine : l’US Ivry Hand masculine passe de l’association à l’entreprise coopérative © US Ivry Hand

Après 66 saisons cumulées en première division, l’US Ivry hand a dû quitter son statut associatif pour se muer en entreprise. Un nouveau cap pour le club professionnel et son centre de formation, qui ont néanmoins choisi de conserver un mode coopératif. Les équipes féminines, moins financées, restent pour leur part en mode associatif. Le point.

L’US Ivry handball masculine est désormais une entreprise. Une obligation légale à partir d’un certain chiffre d’affaires. Le club a toutefois décidé de conserver une gouvernance proche de celle d’une association, en optant pour la coopérative, via une Scic (Société Coopérative d’Intérêt Collectif). “On voulait investir le club dans la continuité de l’éducation populaire“, motive François Lequeux, président du club depuis 2017. D’autres équipes ont montré la voie, notamment dans le football, à l’instar du FC Barcelone, du SC Bastia ou encore de Sochaux, mais aussi dans le handball, à Sarrebourg, en deuxième division masculine.

Baptisée « La Coopérative Ivryenne de Handball », la société gérera l’équipe professionnelle masculine et le centre de formation, tandis que les équipes amateures et féminines resteront associatives.

Parts du club dès 50 euros

Cette mue permet d’ouvrir la gouvernance à la ville d’Ivry et ses élus, les partenaires privés, les salariés, les anciens joueurs et les supporters, qui pourront ainsi siéger au conseil d’administration et participer aux décisions. Les parts commencent à 50€. Les premiers appels au sociétariat débuteront prochainement.

On veut que chacun soit une force vive, pas une vache à lait“, insiste le président. En ouvrant la coopérative à tous, le club espère néanmoins renforcer ses ressources et son ancrage local. “Plus de monde au capital, c’est plus d’idées, plus d’énergie, plus de solutions. On n’est pas là pour vendre des encarts publicitaires ou des maillots, mais pour générer de l’émancipation, de la solidarité. On a un enjeu presque militant à faire ça.”, déroule-t-il.

“Ca peut attirer de nouveaux investisseurs, augmenter les moyens

“Pour nous les joueurs, ça change pas grand-chose, notre quotidien va rester le même, et on sera payés pareil. Mais ça peut attirer de nouveaux investisseurs, donc augmenter les moyens, faciliter les déplacements, acheter du matériel“, confie de son côté Auguste Longerinas, joueur de l’équipe première masculine, qui salue la démarche participative. “On a fait une réunion où on devait voter, c’est pas mal, on nous sollicite pour donner notre avis. ”

Auguste Longerinas, 22 ans, évolue au poste d’ailier gauche dans la formation ivryenne

Pour l’heure, le joueur n’a toutefois pas prévu d’investir dans la Scic. Le soutien financier provient surtout des anciens joueurs. “Après l’incendie survenu au gymnase en février dernier, on a eu une grosse vague de solidarité de la part d’anciens du club. Lorsque l’on a annoncé l’appel au sociétariat, beaucoup ont réitéré leur soutien” se réjouit François Lequeux. L’incendie s’est déclaré lors des travaux de réhabilitation du gymnase Auguste Delaune, porte-étendard du club depuis 1953, un lieu que “tout handballeur connaît”

Malgré la Maison du Handball déployée à Créteil par la Fédération Française du Handball début 2019, avec un rayonnement national, le président du club regrette de ne pas disposer d’un pôle espoir régional, qui permettrait aux jeunes de suivre un double parcours scolaire et sportif d’excellence dès le lycée. “Tous les clubs professionnels de handball en France ont un pôle espoir masculin près de chez eux, mais en Île-de-France, on en a qu’un (situé à Eaubonne) alors qu’il y a six clubs pros. Pourtant, la région est une véritable mine d’or de talents, et les jeunes que l’on retrouve dans les grandes compétitions sont formés en banlieue”, confie François Lequeux, qui aurait aimé des épreuves des JO dans le département. Même si durant les JO, l’une des deux fan zones du Val-de-Marne se trouvait à la Maison du handball.

Les féminines restent en association : “pas les moyens de mener les deux de front

Si l’équipe masculine trace sa route avec un nouveau statut, il n’en sera pas de même des équipes féminines, malgré 9 titres de championnes de France entre 1958 et 1977, soit plus de titres que les hommes au total. “Nous n’avons malheureusement pas les moyens de mener les deux de front, ce sont des projets et des choix qui sont difficiles à faire. Nous préférons nous concentrer sur le projet actuel, et optimiser la performance sur les garçons”, défend François Lequeux, tout en rappelant que le club “laisse la porte grande ouverte” aux initiatives. “À court terme, c’est difficile, mais à long terme, je n’ai pas de doutes. On arrivera à créer de nouveaux pôles de performance.” 

De l’US Ivry à une multitude d’associations

Historiquement, l’US Ivry Hand, comme le club de foot, faisaient partie de l’association omnisports US Ivry. Les deux clubs ont toutefois pris leur indépendance il y a plusieurs années, pour pouvoir se développer. L’USI omnisports, elle, a dû acter sa dissolution à l’été 2024, en raison d’une condamnation financière très lourde suite à un accident survenu 15 ans plus tôt lors d’un entraînement de lutte. Suite à cette dissolution, une trentaine de nouvelles associations ont été créées pour chaque discipline. “Une réflexion est en cours pour créer une sorte de fédération ombrelle”, indique la ville à ce sujet.

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