Tremblay-en-France gère prudemment ses capacités d’autofinancement tout en favorisant des politiques publiques soutenues, salue la Chambre régionale des comptes (CRC). Quelques bémols : le paiement tardif de fournisseurs ou encore un absentéisme du personnel supérieur à la moyenne.
Le rapport de la chambre régionale des comptes (CRC) ne pouvait pas mieux tomber pour François Asensi, maire (DVG) de Tremblay-en-France depuis 1991. “Ce mandat sera le dernier pour moi en tant que maire. C’est une décision mûrement réfléchie“, avait-il annoncé aux habitants le 2 avril dernier dans une déclaration et désignant sa 1ère adjointe, Virginie De Carvalho pour lui succéder. La CRC relève la priorité donnée aux politiques publiques de proximité tout en saluant “un niveau d’endettement limité et un réel pilotage de sa trajectoire financière“.
Une fiscalité boostée par l’attractivité de l’aéroport de Roissy
Il faut dire qu’avec l’aéroport de Roissy à ses portes, la commune de 37 271 habitants ne manque pas d’atouts. Tremblay compte ainsi quelque 2 500 entreprises, dont les sièges sociaux d’Air France et d’Aéroports de Paris (ADP), même si les revenus de la fiscalité économique profite désormais plus directement à l’établissement public territorial Paris Terre d’Envol (dont elle de loin la première contributrice au budget). À noter que ses moyens administratifs correspondent à ceux des communes de 40 000 à 80 000 habitants, en raison d’un surclassement dû à la reconnaissance du quartier Grand Ensemble comme quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV).
Sur la période examinée, la CRC a utilisé comme fil d’Ariane le projet de mandat “Tremblay Ensemble” sur lequel a été réélu en 2020 (dès le premier tour avec plus de 75% des suffrages exprimés) François Asensi. Elle constate que “la capacité d’autofinancement (CAF) nette dégagée, qui a atteint 24,59 millions d’euros en 2023 et 17,21 millions d’euros en moyenne sur la période, permet à la commune d’assurer le financement de ses investissements“. Grâce à la fiscalité économique, la commune dégage, en effet, des produits de fonctionnement par habitant qui représentent 2,5 fois la moyenne de la strate, alors qu’elle inscrit 2,27 fois plus de charges.
Un faible endettement
Tremblay peut même presque autofinancer ses dépenses au titre de son plan pluriannuel d’investissement, estimé à 119 millions d’euros en 2023 (contre 182,71 millions d’euros initialement), dont 28,75 millions d’euros pour le bâti des établissements scolaires. “Ce programme (633 € par habitant pour 510 € en moyenne pour les communes de la même strate en 2022) correspond aux ressources d’investissement dont dispose la commune (721 € par habitant contre 510 € en moyenne pour les communes de la même strate en 2022). Les dépenses d’investissement de la commune ont été financées à 93,67 % par les ressources propres“, constate la CRC qui note qu'”aucun emprunt nouveau n’a été contracté entre 2019 et 2023“. L’encours de la dette s’établissait à 6,9 millions d’euros en 2022, ce qui représente 5 fois moins en euros par habitant que pour la strate (189 euros à Tremblay-en-France pour 995 euros pour la strate). Autre levier de gestion pour la commune : une trésorerie de près de 33 millions d’euros fin 2023, soit plus de trois mois de charges courantes, et ce malgré l’utilisation du fonds de roulement pour ses dépenses d’investissement (9,39 millions d’euros).
Plus de 1 700 euros de dépenses de personnel par habitant
La consacre en moyenne 1 700 euros de dépenses de personnel par habitant (le plus élevé de l’EPT) et près de 40 agents municipaux pour 1 000 habitants. Elle privilégie notamment la gestion en régie plutôt que les délégations de service public. Du côté des associations, elle a subventionné en moyenne 115 associations par an, pour un montant moyen de 8,8 millions d’euros par an, en hausse de 4,5 % sur la période.
Absentéisme, paiement tardif des fournisseurs, suivi des subventions aux associations
Pour autant, à l’issue de son contrôle (délibéré en janvier 2025), la CRC a émis 12 recommandations, dont 8 concernent la régularité et quatre visent à améliorer la performance de la gestion. Parmi les points les plus importants, figure le non-respect du délai réglementaire de paiement de ses fournisseurs qui dépasse les 40 jours en moyenne annuelle en 2022 et 2023. En réponse, la municipalité a indiqué avoir mis en place un suivi semestriel afin d’identifier les difficultés rencontrées par les services en vue de prendre les mesures adéquates. La CRC constate également de nombreux engagements hors bilan non retracés comptablement et attire l’attention sur le renforcement du contrôle des régies. Elle recommande un suivi plus rigoureux du suivi des demandes de subventions des associations. Enfin, en matière de ressources humaines, la chambre relève un taux particulièrement élevé d’absentéisme, à hauteur de 13% en moyenne sur la période sous revue (12,69 % en 2022), contre 9,9 % pour les collectivités de la petite couronne parisienne.
Lire le rapport de la CRC
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