Alors que le quotidien britannique The Guardian a révélé il y a quelques jours que des contraceptifs destinés à l’ex-agence américaine d’aide internationale USAID, actuellement stockés en Belgique, allaient être détruits et devaient être incinérés en France, le syndicat intercommunal qui opère l’incinérateur de Créteil prévient qu’il refusera de contribuer à une telle opération.
Après avoir reconnu la destruction de plusieurs tonnes de nourriture destinées à des enfants souffrant de malnutrition car cette nourriture était périmée, l’administration Trump a également reconnu qu’une partie des produits contraceptifs actuellement stockés en Belgique et initialement destinés à l’ex-agence américaine d’aide internationale USAID, (depuis intégrée au département d’Etat) seraient détruits. Selon les informations du Guardian, le montant total de ces contraceptifs (implants, stérilets) se monte à 9,7 millions de dollars et la destruction se ferait par incinération en France. Le porte-parole du département d’Etat américain, a pour sa part indiqué à l’AFP que « seul un nombre limité de produits a été approuvé pour être détruit » pour un coût de 167 000 dollars, promettant de ne détruire “aucun médicament contre le VIH ni aucun préservatif.”
En France, cette nouvelle a suscité l’émoi et des voix s’élèvent pour que le chef de l’Etat s’oppose clairement à toute destruction de contraceptifs sur son territoire. D’ores et déjà, le collectif “Avortement en Europe – les Femmes décident” a déposé une pétition sur Change.org ce mercredi. “Ces contraceptifs et dispositifs médicaux, gardés sur le sol belge près d’Anvers, seront transférés en France pour leur destruction si la France signe l’autorisation de ce déplacement. La France entretient actuellement l’opacité sur sa position, nulle déclaration officielle n’est faite. Ces contraceptifs doivent être distribués et utilisés, la France ne peut déroger à un engagement de diplomatie féministe alors qu’elle prétend servir de modèle à l’international par la constitutionalisation de la « liberté garantie » des femmes d’interrompre une grossesse”, plaide la pétition. Le collectif déplore la “volonté de contrôle” du président américain de s’en prendre “directement aux droits des femmes de choisir leur maternité” en les renvoyant “à des grossesses non désirées, à des avortements non sécurisés et leurs cortèges de complications pouvant aller jusqu’à la mort”, bafouant “la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW).”
A Créteil, le président du Syndicat Mixte pour le Traitement des Déchets Urbains du Val-de-Marne (SMITDUVM), Axel Urgin, et le maire de Créteil, Laurent Cathala (PS), ont pris les devants, en donnant instruction à Valo’Marne, l’exploitant de l’incinérateur de Créteil, “d’opposer une fin de non-recevoir à toute demande d’incinération de ces produits qui pourrait lui être faite et ce d’où qu’elle émane”, font-ils savoir dans un communiqué. “Ce faisant, la municipalité de Créteil et le SMITDUVM refusent de cautionner, même indirectement, les politiques rétrogrades de la présidence américaine en matière sanitaire et
sociale dont les premières victimes sont les filles et les femmes les plus vulnérables partout dans le monde.”
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