Société | Val-de-Marne | 24/03
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L’aide sociale à l’enfance du Val-de-Marne se met en grève pour alerter sur les “drames ordinaires”

L’aide sociale à l’enfance du Val-de-Marne se met en grève pour alerter sur les “drames ordinaires” © Preserved Eggs

Ce mardi 25 mars, les professionnels de la protection de l’enfance du Val-de-Marne sont appelés à la grève par la CGT et la FSU territoriale pour alerter sur l’insuffisance de ressources disponibles face à l’ampleur des situations de détresse. Le point sur les revendications avec la position des syndicats et celle du conseil départemental, en charge de l’action sociale.

“715 situations d’enfants et de jeunes sans référents professionnels pour assurer leur accompagnement, 481 mesures d’Aides Educatives à Domicile sollicitées après évaluation (présence d’éléments de danger), non exercées faute de professionnels suffisant, 1417 Informations Préoccupantes en attente (signalements d’éléments d’inquiétude), dont certaines datent de plus d’une année.” Tel est le bilan dressé par l’intersyndicale CGT-FSU territoriale pour alerter sur l’insuffisance de ressources disponibles face aux nombreuses situations d’enfance en détresse dans le département.

Les départements, en charge de la protection de l’enfance, sont, en effet, soumis à des restrictions budgétaires inédites en raison d’une chute de leurs recettes. Ainsi le Val-de-Marne se prépare-t-il, pour la première fois, à voter des dépenses de fonctionnement en diminution. Une situation que reconnaissent les syndicats.

“Pour autant, nous souhaitons reprendre l’interrogation de Mme la rapporteure de l’avis du CESE : « Mais, qui irait dire que la variable d’ajustement doit être la protection de l’enfance ? ». Tout en ajoutant, si nous devons parler finances publiques, que les conséquences de la non prise en charge de ces mineurs engendre un coût et des répercutions pour la société française qui se chiffre à environ 34,5 milliards d’euros”, au niveau national, estiment les syndicats.

C’est dans ce contexte qu’ils appellent les agents des espaces départementaux de solidarité (EDS) à faire grève ce mardi 25 mars. Ce jeudi 20 mars, une réunion a pourtant eu lieu entre une délégation d’agents et la directrice de la Direction de la Protection de l’Enfance et de la Jeunesse (DPEJ),

Lors de cet échange, “l’exécutif a rappelé son très fort attachement à cette mission fondamentale, et sa volonté de continuer à garantir le meilleur accompagnement possible aux familles Val-de-Marnaises et aux enfants qui nous sont confiés”, rappelle ainsi le conseil départemental, sollicité par 94 Citoyens pour réagir au mouvement.

“Certes, le contexte financier a imposé une restructuration contrainte du rythme des recrutements. Toutefois, diverses mesures ont été actées dans le cadre du Budget primitif 2025”, poursuit le département. Concernant les Espaces Départementaux des Solidarités (EDS) et Placement familiaux (PF), l’objectif est de pourvoir progressivement 100% des postes budgétaires vacants d’ici à la fin 2025, promet le département. “Pour ce faire, et compte tenu de la contrainte forte qui pèse sur la masse salariale, le Département va ouvrir progressivement au recrutement, en interne et externe, les postes budgétaires vacants.” Concernant les assistants familiaux, des mesures salariales seront mises en œuvre dès le vote du budget comme “l’adoption d’un 5ème taux de sujétion, l’augmentation de l’indemnité d’habillement, la poursuite de l’augmentation des répits”. Les assistants familiaux recevront aussi des ordinateurs portables à compter de septembre 2025 et jusqu’à la fin 2027. Concernant les foyers d’accueil d’urgence, le département promet aussi “la poursuite du recrutement systématique et rapide sur postes vacants et de l’affectation de renforts / intérim en cas de sur-effectif ou d’accompagnement de cas complexes.”

“Ces mesures se doublent de réflexions plus structurelles menées notamment pour répondre à l’enjeu crucial des délais de réalisation des enquêtes suite à informations préoccupantes (IP). À ce titre, l’expérimentation en cours depuis 6 mois sur le territoire 2 a démontré que la spécialisation d’une équipe DPEJ dédiée à la réalisation des IP permet d’améliorer considérablement les délais de réalisation des enquêtes”, ajoute le conseil départemental.

Des annonces bien reçues par les syndicats, pour qui il reste néanmoins “difficile de se réjouir” car “les agents sont littéralement épuisés physiquement et psychiquement, faisant face à des conflits de valeur immenses”, “témoins quotidiennement de la détresse de ces enfants, déjà abîmés par la vie, et ont la sensation de contribuer aux difficultés qu’ils traversent douloureusement“, signalent la FSU territoriale et la CGT.

Les syndicats ont donc maintenu le mouvement de grève et organisent un rassemblement ce mardi 25 mars à 14h30 devant l’hôtel départemental (préfecture) à Créteil.

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