Initiative | Val-de-Marne | 27/03
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“L’avenir, c’est nous, c’est vous” : demi-finale serrée au concours d’éloquence des collégiens du Val-de-Marne

“L’avenir, c’est nous, c’est vous” : demi-finale serrée au concours d’éloquence des collégiens du Val-de-Marne © SL

“Parler c’est bien, agir c’est mieux. Et rappelez vous : l’avenir, c’est vous, c’est nous et c’est maintenant que l’on commence.” La harangue ne vient pas d’une personnalité politique mais d’un collégien. Rhétorique, punchlines, postures… les ados ont bossé leur plaidoyer pour l’école du futur. Ce mercredi 19 mars, les collèges de Nicolas Boileau (Chennevières-sur-Marne) et d’Henri Wallon (Ivry-sur-Seine) se sont affrontés en demi-finale du concours d’éloquence du Val-de-Marne. Reportage.

Ambiance fiévreuse ce mercredi au collège Boileau. La joute verbale n’a pas commencé et certains révisent leurs tirades en silence quand d’autres bavardent pour évacuer le stress, voire confient leur trac. A raison de cinq minutes de parole maximum par élève, il ne faut pas se louper, ni risquer d’ennuyer son auditoire. Il faut penser les arguments et les rendre percutants.

Cette année, ce sont 22 établissements du département qui se sont affrontés lors de la seconde édition du concours Eloquentia au collège. Initié à l’université de Saint-Denis en 2012, pour donner une autre image du département, ce concours, qui a donné lieu au documentaire A voix haute, a essaimé depuis. En Val-de-Marne, des initiatives ont été menées depuis plusieurs années au niveau universitaire, et le concours s’est invité au collège depuis 2024. En demi-finale, s’affrontaient cette année le collège Nicolas Boileau (Chennevières-sur-Marne) et le collège Henri Wallon (Ivry-sur-Seine). Le premier accueillait l’autre, dont les élèves étaient venus en nombre pour encourager leurs quatre représentants. Parmi les huit orateurs du jour, sept étaient des filles.

“L’objectif est de faciliter la prise de parole en public, développer la capacité à prendre sa place à partir de qui on est“, motive Fatécia Martias, animatrice au sein de l’association Eloquentia. “Ce qu’il manque pour beaucoup, c’est de réussir à dire ce qu’ils ont à dire. D’où l’importance de travailler avec dès le collège à cela”, poursuit la coach, qui travaille aussi avec les entreprises et les start-ups.

Représentante du collège Henri Wallon d’Ivry-sur-Seine

Peut-on survivre sans téléphone ?

Honneur aux invités, c’est Ivry qui commence les hostilités. Le sujet de l’école du future, les élèves ont décidé de le prendre de biais, en explorant le rapport au téléphone, “est-il possible pour les élèves de survivre sans ?” s’interrogent-ils. Rythme, accents, franglais, vocabulaire propre, et même phrasé parfois proche du rap “tu vis dans 10 cm par 5” résonnent dans la salle, sous les applaudissements. “Ils parlent mieux quand ça vient de leurs matrices, de leurs manières de formuler”, témoigne leur professeure de français. Les quatre élèves ont proposé quatre réflexions à propos de l’aliénation face au téléphone, mettant en perspective la notion de liberté, le rapport au réel, l’écologie, l’éthique…

© SL
Représentante du collège Nicolas Boileau de Chennevières-sur-Marne

“Je ne pensais pas que ça allait me plaire, mais à la première prise de parole, j’ai aimé”

C’est maintenant au tour de Boileau, les décibels montent dans la salle et les “Zinédine, Zinédine” fusent. Les élèves sont chauds comme les supporters d’un match. Sur scène, les collégiens portent des tee-shirt à leur nom et leur collège, ils déclament de mémoire. Révolution technologique, intelligence artificielle, bien-être à l’école, tolérance, santé mentale, écologie, féminisme… les orateurs ont répondu à la question ont fait le tour des enjeux. La langue est un peu plus conventionnelle, avec des références aux auteurs, comme l’homme de lettres et avocat romain Cicéron. 

“Le mental, c’était on va gagner !” témoigne Abigaël entourée par ses camarades de Nicolas Boileau, en attendant les résultats. “Je n’appréhendais pas, comme on l’a déjà fait ça allait” confie Fariza. “Je ne pensais pas que ça allait me plaire, mais à la première prise de parole, j’ai aimé”, motive encore Inaya du collège Henri Wallon.

Vice-présidente du département en charge de la protection de l’enfance et maire d’Ormesson-sur-Marne, Marie-Christine Ségui les encourage : “Il faut faire des choses qui élèvent votre esprit, qui vous conduisent ailleurs.” 

© SL
Les gagnants de la demi-finale

Finale le 4 avril entre Chennevières, Villejuif, Alfortville et L’Haÿ-les-Roses

Fin du suspense. Dans une salle soudain calmée, le verdict tombe. Le choix s’est basé sur la posture, l’argumentaire, la variété de la persuasion. C’est Nicolas Boileau qui l’emporte, de peu.

Vendredi 4 avril, les élèves de Chennevières-sur-Marne concourront en finale contre le collège du Centre Aimé Césaire de Villejuif, Léon Blum d’Alfortville et Pierre de Ronsard de l’Hay-les-Roses.

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