Le chêne quadri-centenaire de Saint-Maur-des-Fossés sera-t-il un jour définitivement sanctuarisé ? Après l’annulation de deux permis de construire à proximité immédiate de l’arbre, voilà qu’un troisième a été accordé fin octobre. De quoi mettre vent debout les associations qui prévoient un nouveau recours en justice et une manifestation, ce samedi.
Distingué arbre remarquable de France fin 2023, le chêne quadri-centenaire de Saint-Maur-des-Fossés, a connu la révolution et survécu à deux guerres, trônant dans le grand jardin du 70 avenue du général Leclerc, avec son imposant tour de taille de 4,5 mètres. Un quartier proche du RER A, où des petits immeubles ont progressivement poussé, entourés de verdure. C’est aussi ce qui était prévu à cette adresse, où un projet d’immeuble d’une dizaine de logements a vu le jour il y a cinq ans, se heurtant cette fois aux associations de défense des arbres, s’inquiétant d’une proximité de construction avec l’aïeul, qui lui serait fatale, en venant couper une partie de son emprise racinaire.

Dès le début 2021, plusieurs associations comme Arbres, qui défend les arbres remarquables, l’Association départementale des parcs et jardins (Dejaenat 94), France Nature Environnement, le collectif Alternative Village et les riverains ont donc commencé à mobiliser, organisant des rassemblements sur place pour médiatiser l’affaire, et attaquant en justice le permis de construire.
En marge de la mobilisation pour défendre un arbre, classé comme remarquable dans le plan d’urbanisme de la ville, l’affaire a connu un rebondissement inattendu avec la découverte, par les associations, que le permis de construire avait été signé par un architecte, déjà mort. Une affaire dans l’affaire qui s’est conclue par la condamnation du promoteur, en juin dernier, lequel a fait appel.
Après un premier permis suspendu en raison de sa signature par un architecte décédé, et un deuxième également retiré en raison de mauvaises mesures du houppier, expliquent les associations, un troisième a été déposé et accordé par la préfecture le 28 octobre. Pour les associations, le compte n’y est toujours pas. “Ils ont fait attention à la partie aérienne de l’arbre mais pas à la partie racinaire”, déplore Denis Laurent, membre du collectif Dejaenat 94.
Dans son avis sur le projet, la ville indique pour sa part qu’“une attention particulière devra être portée
au respect des OAP constructions durables et trames écologiques, notamment par la préservation d’espaces verts de pleine terre et du parc arboré ainsi qu’à l’intégration architecturale et paysagère garantie par les qualités constructives du projet et le respect des dispositions les plus ambitieuses en matière de protection de l’environnement.”
Pour les associations, le respect du classement en arbre remarquable de ce chêne dans le plan d’urbanisme ne permet pas de construction à proximité, mais uniquement une réhabilitation de l’existant.
Les associations ont prévu de déposer un recours en justice contre ce troisième permis de construire, et prévoient un rassemblement ce samedi à 11h, devant le lieu du projet.

Ce promoteur fait manifestement preuve d’une mauvaise foi évidente… il devrait être définitivement hors jeu !
A moins qu’on lui trouve un “Vilain” pour lui passer l’envie de recommencer (voir film du même nom).
Acharnement bétonnier ; la France aux promoteurs !!!
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