Exposition | Ile-de-France | 09/04
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Une exposition réjouissante sur la banlieue au Palais de la porte dorée

Une exposition réjouissante sur la banlieue au Palais de la porte dorée © Collection Renaud Epstein- Palais de la Porte Dorée

L’exposition “Banlieues chéries”, proposée au palais de la Porte Dorée à Paris du 11 avril au 17 août, veut déconstruire les idées reçues et même “se défaire d’une vision anxiogène” des territoires au-delà des périphériques des grandes villes françaises.

Pour “replacer la périphérie au centre”, le parcours a été “évidemment construit avec des personnes qui créent et écrivent depuis les banlieues,” raconte Constance Rivière, directrice du musée national de l’histoire de l’immigration.

L’exposition narre l’histoire des banlieues depuis le milieu du 19e siècle, quand Paris englobe les villages qui constituaient ses faubourgs (Passy, Montmartre, Belleville…) jusqu’à aujourd’hui.

Déjà “douces-amères”, les banlieues sont à l’aube du 20e siècle tout aussi bien les paysages investis par les impressionnistes comme Claude Monet que ces territoires en marge du développement haussmannien de la capitale, Paris déversant alors ses eaux usées dans ses banlieues.

Le premier constat dressé par l’exposition est “que les banlieues sont des territoires en chantier permanents”, explique Horya Makhlouf, une des trois commissaires.

Jean Gabin ouvre le bal, via un extrait du film Mélodie en sous-sol (1962): il y incarne un homme fraichement sorti de prison qui peine à retrouver son petit pavillon au milieu du grand ensemble en construction à Sarcelles.

Aux bidonvilles de Champigny-sur-Marne et Nanterre succèdent les plans puis les cartes postales des grandes tours que des habitants de ces nouveaux quartiers envoient à leurs proches, signe “de la fierté d’accéder à un logement social”, souligne Emmanuel Bellanger, historien spécialisé dans l’histoire sociale et politique des banlieues.

“L’exposition vise à nous défaire d’une vision anxiogène des banlieues, pour raconter en fait qu’on a pu être heureux dans ces territoires de la banlieue”, commente le directeur de recherches au CNRS, membre du conseil scientifique de l’exposition.

Trombinoscope d’hier et d’aujourd’hui, “Banlieues chéries” inclut quantité de portraits de banlieusards et de leurs intérieur pour “raconter plein d’histoires d’intimes, beaucoup de pudeur, de luttes joyeuses, de luttes douloureuses”, détaille Horya Makhlouf.

De banlieues rouges, les périphéries de métropoles deviennent terres de luttes dans les années 1970, face à la crise de la désindustrialisation.

Le “mur des révoltes” compile affiches, banderoles et objets des manifestations contre le mal-logement, contre le racisme et contre les violences policières.

Sans faire “d’héroïsation ou de romantisme”, précise Constance Rivière, créativité et fierté des banlieusards sont mises à l’honneur, tant par les clips de rap que via des tableaux ou films de jeunes artistes nés en banlieue et dont certains questionnent la gentrification, dernier chantier en cours.

Pour les infos pratiques, voir le site dédié à l’exposition

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