De nombreuses zones de la proche banlieue autour de Paris sont propices à la transformation de bureaux vacants en logements, selon un observatoire qui espère voir ces projets se multiplier en pleine crise du logement.
Dans une étude présentée mardi, l’Observatoire régional de l’immobilier d’entreprise en Ile-de-France (ORIE) a examiné la situation du marché de bureaux, la dynamique résidentielle et la rentabilité économique d’une transformation de bureaux en logements dans 113 communes franciliennes, réparties dans 34 zones délimitées.
L’étude de ces trois paramètres est compilée dans un “indicateur de recyclage des bureaux”, créé ex nihilo avec pour objectif d’en faire “un outil de dialogue” entre collectivités locales et entreprises et d’accélérer la transformation de bureaux vacants en logements, explique Joachim Azan, président de l’ORIE.
“La première couronne de Paris, qui attire les populations en nombre alors que la dynamique des bureaux ralentit, offre de fortes perspectives”, conclut l’étude. Ce sont les zones de “Clichy-Saint-Ouen, Vélizy-Villacoublay et de Vanves à Gentilly (qui) ressortent comme les territoires où le potentiel de transformation de bureaux en logements est le plus important en Ile-de-France”.
Sur le territoire de Clichy-Saint-Ouen, par exemple, “la vacance des bureaux a été multipliée par quatre en cinq ans et il y a une dynamique résidentielle avec près de 30 000 nouveaux habitants entre 1999 et 2021 et l’arrivée de la ligne de métro 14 à Saint-Ouen, qui rend cette zone attractive”, détaille Joachim Azan.
Il ajoute que “l’écart entre le prix au m2 du logement et du bureau est de 5 600 euros en faveur du logement, un écart assez important pour envisager un projet” de transformation.
L’ORIE, qui regroupe 140 membres publics et privés, dont des collectivités territoriales, des promoteurs immobiliers et des investisseurs, souhaite “un changement d’échelle” dans la transformation de bureaux vacants en logements.
Partant du constat du groupement Immostat selon lequel 5,2 millions de m2 de bureaux étaient vides en Ile-de-France au 30 septembre dernier, l’ORIE calcule que 7,5 millions à 8,8 millions de m2 de logements pourraient être créés après restructuration des bâtiments existants ou démolitions et reconstructions partielles ou totales des immeubles.
De quoi loger entre 289 000 et 340 000 personnes, avance encore l’étude, tandis que 783.000 ménages sont en attente d’un logement social en Ile-de-France, selon l’Institut Paris Région.
Jusqu’alors, il y avait un “blocage sur l’équation économique” de ces projets, selon Joachim Azan, mais la baisse des prix de l’immobilier de bureaux, qui passent sous le prix des logements dans certaines zones, pourrait provoquer un essor de la transformation de bureaux en logements.
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