Les liaisons aériennes vont reprendre à partir de lundi entre Pau et Paris-Orly, un dossier cher au Premier ministre François Bayrou qui avait récemment dit se servir de “toutes les armes” à sa disposition pour l’obtenir.
La compagnie française Amelia, spécialiste de l’affrètement et des vols charter, a annoncé le 10 février avoir décidé de lancer deux vols quotidiens entre la capitale du Béarn, fief de François Bayrou, et l’aéroport d’Orly.
“Avec un temps de vol de moins d’une heure trente, ces horaires permettent aussi bien aux passagers affaires d’optimiser leur journée de travail, qu’aux clients loisirs de profiter de la facilité d’accès offerte par Orly, notamment depuis l’ouverture de la ligne de métro 14” l’été dernier, qui met l’aéroport à 30 minutes du centre de la capitale, a argumenté Amelia.
Selon la compagnie, le vol sera exploité avec un monocouloir régional Embraer 145, doté de 49 sièges.
Jusqu’en octobre, des liaisons entre Orly et Pau étaient assurées par la compagnie low-cost du groupe Air France-KLM, Transavia, qui exploite des appareils de quelque 180 places et ne parvenait pas à les rentabiliser sur cette ligne. Selon Le Monde vendredi, elle était déficitaire de trois millions d’euros par an.
Air France dessert quant à elle Pau depuis Paris-Charles-de-Gaulle (CDG), dans une logique de plateforme de correspondance qu’elle va généraliser en 2026 en abandonnant sa base d’Orly, sauf pour les liaisons corses.
Mais CDG est plus éloigné de Paris qu’Orly et moins bien desservi par les transports en commun.
L’annonce d’Amelia est intervenue alors que François Bayrou milite de longue date pour une meilleure connectivité entre sa ville et la capitale.
Samedi dernier, le Premier ministre avait jugé “incroyable que l’on n’ait pas la facilité de déplacement qu’il faudrait avoir quand on arrive à 850 kilomètres de Paris et qu’il faut 4h30 pour y aller en train”.
“Je me sers de toutes les armes à la disposition d’un élu, d’un décideur politique pour obtenir justice, à savoir rallier Paris. Je le fais sans utiliser de moyens contondants”, avait-il ajouté en visioconférence lors d’un événement palois.
Contactées vendredi matin par l’AFP, ni Amelia ni Air France n’ont été en mesure de réagir dans l’immédiat.
En mai 2023, la Chambre régionale des comptes de Nouvelle-Aquitaine avait jugé “très contestable” une subvention accordée en 2020 par le maire de Pau, en tant que président de l’agglomération paloise, à une autre compagnie aérienne, ASL Airlines , pour assurer une liaison entre Pau et Paris, citant une dépense publique de 764,37 euros par passager.
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