Politique | | 26/01
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Municipales partielles 2025 à Villeneuve-Saint-Georges : Philippe Gaudin désavoué

Municipales partielles 2025 à Villeneuve-Saint-Georges : Philippe Gaudin désavoué

Le premier tour des municipales partielles de Villeneuve-Saint-Georges s’est tenu ce dimanche 26 janvier. Comme en 2020, le grand gagnant fut l’abstention, avec seulement un tiers de votants. Une faible participation qui a fait se jouer les scores à quelques dizaines de voix près, suscitant le suspense durant tout le dépouillement. Arrivé en quatrième position, le maire sortant, Philippe Gaudin, s’est fait cruellement distancé par son ancienne première adjointe, Kristell Niasme. Très attendu par son mouvement au niveau national, le député LFI Louis Boyard est arrivé en tête, même si en deçà de ses performances aux législatives.

Les résultats définitifs – et proclammés

  • Louis Boyard (LFI) : 24,89% avec 1046 voix
  • Kristell Niasme (LR) : 22,70% avec 954 voix
  • Daniel Henry (PCF-PS-EELV-GRS- GE-G) : 20,70% avec 870 voix
  • Philippe Gaudin (DVD) : 15,54% avec 653 voix
  • Eric Colson (UDI – Modem -Ren) : 13,61% avec 572 voix
  • Mohamed Ben Yakhlef (SE) : 2,57% avec 108 voix

Voir le détail des résultats par bureau

Aucun candidat n’ayant obtenu la majorité absolue, un second tour se tiendra le dimanche 2 février. Les cinq candidats ayant dépassé les 10% peuvent se maintenir, fusionner, ou encore se désister. Le dernier ne peut ni se maintenir ni fusionner (le seuil pour fusionner étant de 5%).

Pour rappel, ces élections partielles se tiennent suite à la vacance de plus d’un tiers des sièges d’élus municipaux, consécutif à des dissensions au sein de la majorité. Six candidats se sont présentés : le maire sortant Philippe Gaudin (DVD), son ancienne première adjointe Kristell Niasme (LR), le conseiller d’opposition sortant Eric Colson (UDI soutenu par le Modem et Renaissance), l’ancien adjoint PCF de l’ex-maire Sylvie Altman (battue par Philippe Gaudin en 2020) Daniel Henry, soutenu par le PS, Écologistes, Génération.S, Génération Écologie, PRG et GRS, et le député LFI Louis Boyard. Pour un rappel complet du contexte, mode d’emploi des élections et présentation des programmes, voir notre article récapituatif.

Pour se remettre en mémoire les résultats par bureau des précédentes échéances, voir notre article dédié. Voir aussi les taux de participation de ce 1er tour 2025, à midi et à 16h, en légère baisse par rapport aux municipales de 2020.

Philipe Gaudin lâché par la moitié de son électorat

Au-delà de l’abstention des deux-tiers des inscrits, le premier enseignement de ce scrutin a été le cuisant désaveu du maire sortant, Philippe Gaudin. En tête du premier tour de 2020 avec 33,46% , il est cette fois arrivé quatrième avec 15,54%. Une chute qui s’explique sans doute en bonne partie par un mandat miné par des divisions internes et conseils municipaux chahutés, dont le point d’orgue a été celui lors duquel le maire, excédé, a fait un salut nazi. Le poids des partis a aussi joué. En 2020, Philippe Gaudin avait le soutien des Républicains. Cette fois, le candidat est parti sans étiquette et c’est Kristell Niasme qui a bénéficié de la dynamique de son parti et de ses élus locaux, venus régulièrement faire campagne à ses côtés. Soutenu par l’UDI, le Modem et Renaissance, Eric Colson a au contraire bien progressé, passé de 10,85% à 13,61% des voix.

À gauche, l’électorat est apparu clairement divisé. Louis Boyard, qui espérait boucler l’affaire dès le premier tour, comme pouvait le laisser espérer son score des législatives, a dû se contenter d’un petit 25%, qui n’est déjà pas si mal, puisqu’il s’agit du candidat arrivé en tête, mais qui ne permet pas d’ignorer l’autre partie de la gauche, celle portée par Daniel Henry, qui a aussi dépassé les 20%.

Une dynamique d’alliance à insuffler

Désormais, la grande question qui se pose est celle des alliances entre des candidats qui ne se sont pas ménagés au premier tour, et surtout avant, pour certains d’entre eux. Tout le monde sait qu’en politique, 2+2 ne font pas 4. C’est la dynamique qui fait la différence, il faut non seulement réussir à s’allier, mais aussi convaincre les électeurs que cela a du sens, que cela n’est pas un arrangement.

Entre Kristell Niasme et Philippe Godin, la réconciliation semble à ce stade impossible. Entre Eric Colson et Philippe Gaudin, elle est inenvisageable. Entre Kristell Niasme et Éric Colson, les états-majors des partis qui soutiennent les deux candidats ont commencé à se parler depuis déjà près de deux semaines. L’équation est évidente. Mais la tâche sera difficile, reconnaît une colistière de Kristell Niasme. Ce dimanche soir, les maires et parlementaires LR du département se sont déplacés en masse pour venir féliciter Kristell Niasme. “Elle est la seule capable de gagner et d’éviter que la ville ne devienne un laboratoire du mélenchonisme, et ne sombre dans le chaos”, appelle Olivier Capitanio, président du département et des Républicains Val-de-Marne.

Dès le début de la soirée, plusieurs maires et élus départementaux sont venus encourager leur candidate, rejoints ensuite par le député Sylvain Berrios, le sénateur Christian Cambon et le président des LR 94 et du département, Olivier Capitanio.

De son côté, Tonino Panetta, maire DVD de Choisy-le-Roi, est venu soutenir Eric Colson, seul candidat de son camp à ne “s’être jamais compromis”, défend l’édile.

Eric Colson et sa première colistière Thiaba Bruni, en attente de la proclammation des résultats.

À gauche, l’équation est tout aussi claire. Confiant dans sa dynamique des législatives, Louis Boyard, qui avait décliné la proposition d’union avec les autres partis au premier tour, est revenu sur sa position en appelant sans ambiguïtés au rapprochement. “La liste PCF-EELV-PS est arrivée en troisième position. Ce soir, nous appelons à l’ouverture de discussions pour protéger notre ville du péril de la droite extrême et de l’extrême droite”, a appelé l’élu sur le réseau social X. “Avec 24,9%, Louis Boyard entrouvre enfin une possibilité de discussion”, a réagi Daniel Henry, via le même canal.

Louis Boyard, venu attendre la proclammation des résultats

Pour les listes de droite et du centre, comme de gauche, l’enjeu de ce début de semaine sera donc de réussir à mettre suffisamment les choses à plat pour construire l’envie d’agrandir l’équipe, d’amender le projet, en limitant les frustrations de ceux qui se retrouveront sur la touche, sortis de la liste initiale. Ou bien, au contraire, d’en tirer les conséquences si la mayonnaise ne prend pas. Car la tâche de la ou du futur maire sera ardue, entre les lourds défis de la ville et la campagne des municipales 2026 dont le coup d’envoi sera donné dimanche 2 février.

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