Le secrétaire général de la CGT commerce et services a été entendu mercredi au commissariat de Nanterre (Hauts-de-Seine) au sujet d’une plainte émanant d’un cadre du grossiste Metro, le syndicat dénonçant dans un communiqué “une vaine tentative d’intimidation”.
Amar Lagha, secrétaire général de la Fédération CGT commerce et services a été auditionné “dans le cadre d’une audition libre” mercredi selon le syndicat. Sa secrétaire générale, Sophie Binet, venue lui témoigner son soutien comme une centaine de personnes vêtues aux couleurs du syndicat, a estimé que “c’est le patron de Metro qui devrait être ici, pas nous”.
Interrogée par l’AFP, la direction de l’enseigne a simplement précisé que la plainte contre M. Lagha était l’initiative d’un collaborateur et n’émanait pas du groupe.
Selon la CGT, Amar Lagha participait le 15 décembre 2023 à une action à Nanterre, en soutien à une employée qui accusait un supérieur de l’avoir agressée.
“Une camarade n’avait pas ses chaussures de sécurité ce jour-là et le manager au lieu de lui dire il faut aller mettre ses chaussures de sécurité lui écrase violemment le pied”, a dénoncé Mme Binet.
A l’occasion du rassemblement devant Metro, une plainte a été déposée contre M. Lagha, accusé selon lui d’avoir effleuré le visage d’un responsable du magasin.
“J’ai demandé, de la main droite ou de la main gauche ?”, a ironisé M. Lagha à la sortie de son interrogatoire.
Selon Mme Binet, cette plainte est une preuve d’une “nouvelle mode, de poursuivre les responsables syndicaux en tant que responsables syndicaux”, après la plainte déposée contre le patron de la CGT des électriciens et gaziers Sébastien Ménesplier, entendu par la gendarmerie en 2023.
Plusieurs des syndicalistes rassemblés ont par ailleurs dénoncé un climat tendu à Metro, grossiste spécialisé dans l’alimentaire et le matériel pour professionnels de la cuisine.
“Ce qui se passe actuellement sur Metro au niveau national, c’est que chaque fois qu’on ouvre une section” de la CGT, “on sait pertinemment” que la direction “commence à vouloir l’attaquer”, a déploré auprès de l’AFP Philippe Burkart, qui travaille depuis près de 35 ans chez Metro et est à la CGT depuis une dizaine d’années.
Dans son communiqué, le syndicat disait voir dans cette audition “une vaine tentative d’intimidation pour museler la CGT”, et a assuré que “toute cette affaire n'(est) que foutaises et prétextes » pour l’”intimider”.
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