C’est une grosse frayeur qu’a eu Sanabel, 16 ans, en rentrant chez elle, jeudi après-midi, après avoir passé son bac blanc de français. Presqu’arrivée au 10ème étage, l’ascenseur de son immeuble, est redescendu d’un coup. Il a fallu trois heures avant que les pompiers ne viennent la délivrer. L’incident intervient alors que la mairie de Neuilly-Plaisance dénonce la mauvaise gestion du bailleur, Batigère Habitat.
Encore très inquiète, Nawel, est revenue plus tôt du travail ce vendredi. “J’ai demandé à partir plus tôt pour venir retrouver ma fille parce qu’elle est encore très choquée“, souffle-t-elle en s’apprêtant à prendre l’ascenseur qui était encore en panne la veille. “J’ai une sclérose en plaque, je n’ai pas le choix.“
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“J’ai eu très peur qu’elle fasse un malaise parce qu’elle était toute seule“
Lorsque Sanabel est montée jeudi vers 17h30 dans son ascenseur, elle ne se doutait pas qu’il allait brutalement redescendre. “Arrivée au 9ème, il est tombé une première fois. Il s’est arrêté, puis il est retombé pour s’arrêter entre le 1er étage et le rez-de-chaussée“, relate sa maman. Coincée dans l’ascenseur, Sanabel prévient alors sa mère grâce son téléphone portable. Elle appelle aussi le numéro d’urgence, mais sans réponse au début. “Ils lui ont dit qu’il y en aurait pour 30 à 60 minutes d’attente. Mais au bout d’une heure, personne ne venait. On lui disait qu’un technicien était en route, mais qu’il fallait attendre encore…” Nawel décide d’appeler les pompiers qui lui expliquent qu’ils n’interviennent qu’en cas de force majeur. “Son portable n’avait plus de batterie. J’ai eu très peur qu’elle fasse un malaise parce qu’elle était toute seule. Elle m’avait dit qu’elle avait eu mal au dos à cause des secousses de l’ascenseur“, poursuit-elle.
De l’autre côté de l’ascenseur, Émilie, une voisine du 6ème étage, a tenté de rassurer Sanabel. “Comme je suis formée aux premiers secours, la première chose que j’ai faite, c’est de dialoguer avec elle. Mais à un moment donné, je ne l’entendais plus. Je savais que sa maman avait déjà appelé les pompiers, je les ai rappelés en insistant sur le fait qu’elle était mineure. Il était 19h21. Quinze minutes après, ils étaient là“, rapporte-t-elle. Le technicien de Kone, la société en charge de l’ascenseur, est arrivée peu de temps après. “Il a très rapidement réparé la panne. Il est venu d’Ivry-sur-Seine, m’a-t-il dit, parce que le technicien qui s’occupe de notre secteur avait déjà deux interventions en cours“, ajoute Émillie. Aslan, un autre voisin, montre sur son portable, un relevé d’activité de Kone avec pas moins de 12 interventions réalisées entre juin et décembre 2024. “J’en veux surtout à Kone, parce qu’ils n’ont pas respecté le délai contractuel qu’ils annoncent eux-mêmes. Mais, il y a aussi une responsabilité du bailleur, parce que cet ascenseur est obsolète et ils ne font que des rafistolages. C’est comme pour l’eau chaude et le chauffage, on continue à payer les charges, on a aucune régularisation de charges“, pointe Nawel.
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“Je suis choqué, mais pas surpris“
Situé au 12 rue Pierre de Coubertin, ce bâtiment fait partie des 562 logements gérés par Batigère cité des Renouillères. Plusieurs locataires s’y sont rassemblés vendredi après-midi, au lendemain de l’incident. “La jeune fille aurait pu y laisser la vie. Je suis choqué, mais pas surpris. Il y a un laxisme sur tout. C’est ce qu’il se passe quand on veut avoir le beurre et l’argent du beurre. Batigère Habitat a changé de prestataire pour baisser les coûts de la prestation, mais le service n’y est pas“, estime Bruno dont l’immeuble rue des Morands a été privé d’ascenseur pendant trois mois après le changement d’un câble de traction. “Entre juin et le 1er novembre 2024, nous avons été privés d’ascenseur pendant 70 jours” chiffre Chantal qui a même lancé une pétition.
“Là, on parle de l’ascenseur, mais il y a aussi des problèmes de fuite d’eau, d’isolation, d’humidité…“
“Là, on parle de l’ascenseur, mais il y a aussi des problèmes de fuite d’eau, d’isolation, d’humidité…“, énumère Abdessamad Bourzik, conseiller municipal de quartier, venu apporter son soutien aux locataires. “Cela fait plusieurs mois, voire années, que nous avons des problèmes de réactivité avec Batigère. Cet accident intervient alors que l’ascenseur était déjà en panne et qu’il venait tout juste d’être remis en service il y a une semaine“, fustige de son côté la mairie de Neuilly-Plaisance. Mi-octobre, c’est une fuite de canalisation qui a privé les habitants du 12 rue Pierre de Coubertin d’eau chaude et de chauffage pendant plusieurs jours, obligeant la ville à intervenir en faisant venir une entreprise de BTP pour ouvrir la chaussée. “Pourtant, cette tour de dix étage a fait l’objet de gros travaux de réhabilitation“, insiste-t-elle. “Cette situation inacceptable n’a que trop duré ! La santé et la sécurité des locataires est en jeu, Batigère Habitat doit prendre ses responsabilités et agir, enfin !“, réagit le maire (LR) Christian Demuynck, qui accuse également le bailleur de “laisser les nuisibles proliférer dans les caves ou espaces verts“. L’édile a fait venir le préfet de la Seine-Saint-Denis, mercredi dernier, la veille de l’incident.
Sollicité, Batigère réfute le terme de chute. “Il y a eu un dysfonctionnement que le système a détecté. C’est pour cela qu’il y a eu des secousses. L’ascenseur est donc redescendu pour se positionner au plus bas“, explique-t-il. Par ailleurs, il indique qu'”une cellule psychologique est proposée à la jeune fille.” déclare-t-il. Quant aux pannes d’ascenseur répétées, le bailleur indique qu’une réunion doit être organisée avec son prestataire pour faire le point. Il précise également qu’il compte augmenter la fréquence de ses permanences d’accueil des locataires.
Article rectifié à 16h : erreur sur le nom de la ville : Neuilly-Plaisance et non Neuilly-Sur-Marne
cela ressemble furieusement à la litanie des nuisances constatées sur notre parc “géré” par
Immobilière 3F sur la résidence de l’Avenir aux Lilas. Nous y rajouterons un conventionnement du parc problématique (procédure groupée en cours contre le bailleur) l’entretien et la fourniture chauffage et eau chaude + travaux prestataires non suivi et défectueux (fuites /compteurs d’eau) + charges : régularisation 2021 illisibles et fantaisistes …..
Nous avons participé au rassemblement organisé par la CLCV 93 le 29 janvier 2025 et avons été reçus par le cabinet de la ministre du logement le5 février 2025 .
Contacts : ALRA (amicale des locataires de la résidence de l’Avenir (tel 06 63 13 87 04)
: CLCV 93 : 06 10 95 68 91 (Eric Adachowky)
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