Après trente ans aux mains de Vinci-Bouygues et un recours judiciaire, le Stade de France, propriété de l’Etat, est exploité par le groupe lyonnais GL Events depuis ce mardi 5 août. Le nouveau concessionnaire prévoit de diversifier es activités.
Après deux ans de procédure et plusieurs recours judiciaires sans succès du concessionnaire éconduit qui ont retardé l’épilogue, le transfert des clés du stade situé à Saint-Denis a été passé pour les trente prochaines années. Autant dire que le passage de relais a été “compliqué”, a reconnu une source proche du dossier.
Dans un rare communiqué gouvernemental, publié après la signature du contrat de concession, les deux ministres de l’Economie et des Sports ont indiqué qu’il fallait que “la période de transition qui s’ouvre permette la continuité du service, et notamment le transfert des personnels, afin que les concerts prévus en août se déroulent dans les meilleures conditions pour le public, les artistes et les salariés”.
En effet, le groupe lyonnais GL Events, spécialisé dans l’évènementiel, doit reprendre une partie du personnel du consortium Stade de France qui compte plus d’une centaine de salariés. Ceux-ci ont dû préparer les concerts du groupe de hard-rock AC/DC les 9 et 13 août, coincés entre leur ancien et leur nouveau patron.
Pour l’entreprise, “deux objectifs clairs: une intégration réussie avec des équipes de professionnels sereins et la réussite des concerts des 9 et 13 août avec des artistes et des visiteurs satisfaits”, a résumé Christophe Cizeron, directeur général de la branche “venues”, de GL Events, dans un message écrit transmis à l’AFP.
Nouveaux sports, musée, restaurant
Depuis qu’il a été officiellement désigné, GL Events a commencé à détailler son projet. Au programme : de nouveaux sports (baseball, foot américain…) mais aussi un musée, un nouveau restaurant, une salle de musique immersive. “L’enjeu, c’est de le faire tourner, de le faire vivre et d’en faire une vraie destination au-delà des 20 dates par an”, avait déclaré Christophe Cizeron à l’AFP en mai. Quelque 120 millions d’investissements sont programmés, mais sans interruption de l’activité.
Accord avec le rugby mais pas encore avec le foot
Le groupe lyonnais peut se prévaloir d’avoir remis en selle l’ancien Stade Gerland à Lyon, et d’avoir exploité avec succès certains sites olympiques des JO de Paris. “Le job sera fait, il sera bien fait”, avait assuré le dirigeant, aussi pour couper court aux accusations de préférence politique, le président du groupe, Olivier Ginon, étant réputé proche d’Emmanuel Macron selon plusieurs sources.
GL Events s’est déjà accordé avec la Fédération française de rugby (FFR) et la Ligue de rugby pour jouer “cinq matches par an à des conditions économiques plus favorables” qu’actuellement, relève l’Etat. “Un accord qui permet 5 à 6 millions d’euros d’amélioration”, motive Florian Grill, président de la Fédération française de rugby.
A ce stade, pas d’accord en revanche avec la Fédération française de football, pour jouer dans ce stade construit pour la Coupe du Monde de football et théâtre du sacre des Bleus en 1998. “Je ne manquerai pas de reprendre les échanges avec GL Events puisque j’ai dit tout l’intérêt et l’attachement que le Fédération portait au Stade de France”, avait néanmoins indiqué le patron de la FFF, Philippe Diallo, en juin.
Attribuée initialement entre les deux tours de l’élection présidentielle de 1995, la concession a coûté cher à l’Etat entre les contentieux juridiques et diverses compensations. La Cour des comptes avait calculé en 2018 que le stade et les infrastructures associées ont représenté au total quelque 778 millions d’euros de dépenses publiques.
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