Trois collèges reconstruits, trois autres rénovés, 23 opérations d’envergure en cours, dont la construction d’un nouveau collège à Saint-Ouen… Ce lundi, le département de Seine-Saint-Denis a fait le bilan de son plan éco-collège d’un milliard d’euros voté en 2020, à mi-parcours.
Avec un gymnase flambant neuf, un nouveau réfectoire et la création d’un parvis à l’entrée, la rénovation-extension du collège Lavoisier est la dernière opération d’ampleur lancée le 14 février dernier par le conseil départemental de Seine-Saint-Denis. Le chantier s’étalera sur trois ans et représente un investissement de 17,5 millions d’euros.
2,35 milliards d’euros depuis 2010 pour les collèges
“Depuis 2010, dix collèges sont sortis de terre, 28 ont été reconstruits, une centaine modernisés“, énumère Stéphane Troussel, le président du département, blâmant au passage un système “obsolète“, avec le gel depuis 2009 de la dotation départementale d’équipement des collèges (DDEC). “Quand la Seine-Saint-Denis investit 100 millions d’euros, elle n’est compensée qu’à hauteur de 8 millions d’euros. Ce montant ne tient pas compte de la croissance démographique“, estime-t-il. Par comparaison, le département des Ardennes est, en revanche, compensé à hauteur de 133%.
Au total, ce sont 2,35 milliards d’euros que la collectivité a investis “pour répondre aux besoins de rénovation, aux besoins démographiques et aux enjeux de la transition écologique“, argumente l’élu. L’état du bâti reste néanmoins un sujet d’inquiétude, comme au collège Roger Martin du Gard, à Épinay-sur-Seine, où un plafond s’est effondré dans une classe en octobre, ou au collège Romain Rolland, à Clichy-sous-Bois, dont la toiture sera entièrement rénovée cet été.
23 opérations programmées d’ici à 2030
En 2020, la collectivité a voté un troisième programme d’investissement d’un montant de 1 milliard d’euros, soit un objectif de 100 millions d’euros par an sur 10 ans. En 2025, elle a reconstruit trois collèges : Jean Vilar à La Courneuve, Jean Lolive à Pantin et Angela Davis (ex-Pierre Sémard) à Bobigny. Elle a aussi achevé la rénovation lourde de trois établissements : Oum Kalthoum à Montreuil, Alfred Sisley à L’Île-Saint-Denis et Marie Curie aux Lilas.
Désormais, 23 opérations sont programmées d’ici à 2030. Sept sont en cours de réalisation : le 4ème collège de La Courneuve, la rénovation-extension du collège Lavoisier à Pantin, l’extension du collège international de Noisy-le-Grand, la rénovation d’Evariste Gallois à Épinay-sur-Seine, Langevin Wallon à Rosny-sous-Bois, Jean-Jacques-Rousseau au Pré-Saint-Gervais et Dora Maar à Saint-Denis.
Parmi les quinze autres opérations, quatre concernent de travaux de rénovation énergétique et de modernisation : Jean Zay à Bondy, Eugène Carrière à Gournay-sur-Marne, Pablo Neruda à Pierrefitte-sur-Seine et René Descartes à Blanc-Mesnil. À venir aussi, la rénovation-extension du collège Albert Camus à Rosny-sous-Bois à partir du printemps 2025, celle d’Honoré de Balzac à Neuilly-sur-Marne à partir de l’été, tout comme la rénovation complète de Henri Sellier à Bondy. Enfin, un nouveau collège doit ouvrir à la ZAC des Docks de Saint-Ouen à la rentrée 2027.
Au volet de la transition énergétique, le département a aménagé 17 cours oasis entre 2019 et 2023 et sept en 2024. Sept nouvelles cours oasis sont prévues en 2025.
Par ailleurs, les travaux de rénovation-extension du collège Saint-Exupéry à Noisy-le-Grand sont en cours d’étude (ouverture prévue en 2029).
Lire : Clichy-sous-Bois : des travaux au collège Romain Rolland, pour ne pas faire cours sous la pluie
“C’est l’équivalent d’un collège de Saint-Ouen qui part à Paris“
En 25 ans, le département a créé 8 500 places supplémentaires, mais l’évolution démographique du territoire l’amène aujourd’hui à revoir certains projets, indique Stéphane Troussel. Car la dynamique est moins forte qu’anticipée. Entre 2014 et 2023, le nombre de naissances par an dans le département est, en effet, passée de moins de 30 000 à un peu plus de 25 000, soit une chute d’environ 5 000 naissances par an. De plus, elle est inégale sur le plan géographique. “À l’est, la hausse augmente plus que prévu, mais à l’ouest, il y a une stabilisation, voire une diminution“, explique le président du département. Ce phénomène se double de l’évitement du département au passage du CM2 au collège par un certain nombre de parents, soit par le choix d’une orientation dans un établissement privé, soit par le contournement de la carte scolaire. “C’est l’équivalent d’un collège de Saint-Ouen qui part à Paris“, fait savoir la collectivité. Dans ce contexte, le patron du 93 a rappelé sa demande d’intégrer la Seine-Saint-Denis à l’académie de Paris.
N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.