Transports | Ile-de-France | 04/02
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Périphérique parisien : une voie réservée au covoiturage et aux bus dès mars

Périphérique parisien : une voie réservée au covoiturage et aux bus dès mars © wcc-guilhem-vellut

Une voie réservée au covoiturage et aux transports en commun, héritage des voies olympiques, entrera en vigueur le 3 mars en semaine aux heures de pointe sur le périphérique parisien. Le respect de cette voie sera assuré par vidéo-verbalisation.

À compter de cette date, seuls les véhicules avec au moins deux passagers (sauf les poids lourds), les transports collectifs, taxis, véhicules de secours et personnes à mobilité réduite pourront circuler sur la voie de gauche du périphérique du lundi au vendredi, de 7h00 à 10h30 et de 16h00 à 20h00, a expliqué à la presse Patrick Bloche, premier adjoint d’Anne Hidalgo.

Des voies dédiées au covoiturage seront également instaurée sur certains tronçons des autoroutes A1 et A13 aux abords de Paris.

La partie sud du périphérique, comprise entre la porte de Sèvres et la porte de Bercy (environ 7 km sur les 35 km du boulevard), sera cependant épargnée, comme elle l’a été durant les Jeux olympiques.

Vidéo-verbalisation

La voie réservée est mise en place dans le cadre d’une “expérimentation” sans date de fin, a précisé la mairie qui s’engage à publier régulièrement des indicateurs de suivis, comme elle l’a fait pour la baisse de la vitesse maximale à 50 km/h sur le périphérique.

La verbalisation, à hauteur de 135 euros pour non-respect des règles spécifiques à cette nouvelle voie, “ne débutera qu’au 1er mai afin de permettre une période pédagogique”, selon la mairie.

Les contrôles seront effectués par vidéo-verbalisation : des bornes installées le long du parcours prendront des photos du véhicule de face, à l’arrière et sur le côté, permettant d’évaluer le nombre de passagers. Les clichés seront ensuite analysés par des agents de la police municipale qui “en cas de doute, ne verbaliseront pas”, a assuré Nicolas Nordman, adjoint chargé de la sécurité.

Cette nouvelle voie, destinée à lutter contre la pollution de l’air et le bruit pour les 550.000 riverains du périphérique, pérennise le dispositif des voies olympiques et paralympiques qui étaient réservées aux athlètes et délégations officielles durant les JO-2024.

La décision, prise conjointement avec l’État au terme de plusieurs concertations, s’inscrit dans la volonté de la maire socialiste de Paris de “transformer” le boulevard périphérique.

Lutter contre la pollution

Avec environ 1,5 million de déplacements quotidiens, le boulevard périphérique inauguré en 1973 est “l’espace le plus pollué de la capitale avec un nombre de particules ultrafines de 2 à 2,5 fois supérieur aux ceux observés sur les sites urbains de la capitale”, souligne la mairie.

Plus de 80% des véhicules qui y circulent ne transportent que le conducteur, et 50% des trajets sont liés au travail.

Depuis l’abaissement de 70 à 50 km/h sur le périphérique le 1er octobre, les embouteillages ont diminué de 15%, le nombre d’accidents de 16%, selon les chiffres communiqués par le directeur de l’Atelier parisien d’urbanisme (Apur), Alexandre Labasse.

Le bruit a baissé de 2,6 db (soit une réduction de quasiment de moitié), la pollution liée au dioxyde d’azote de 16%, aux particules fines de 15%, a-t-il ajouté.

Opposée à l’abaissement de la vitesse, la présidente LR de la région Ile-de-France Valérie Pécresse a jugé au contraire son bilan “très mitigé”. Dans un communiqué, elle regrette la “faible réduction du bruit”, et fustige une mesure “très mal vécue par les travailleurs de nuit et les artisans”.

Elle demande l’organisation d’une “concertation continue” avec tous les maires d’Ile-de-France “pour répondre aux inquiétudes liées à la fluidité de la circulation et aux reports de trafic”. Ainsi que “la possibilité de désactiver en temps réel la voie réservée en cas de thrombose”.

“C’est une mesure profondément sociale”, a plaidé pour sa part l’écologiste David Belliard, adjoint à l’édile socialiste chargé de la transformation de l’espace public. “En considérant qu’un trajet moyen pour aller travailler est de 11 km en Ile-de-France, la pratique du covoiturage 20 jours par mois fait économiser 770 euros par an”, a-t-il estimé.

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