La famille d’un détenu qui s’est suicidé au centre pénitentiaire de Fresnes fin novembre a porté plainte contre X pour homicide involontaire et non-assistance à personne en danger, selon ce document qu’a pu consulter l’AFP.
Morgan A., 24 ans, était en détention provisoire pour des faits à caractère sexuel qui faisaient l’objet d’une information judiciaire.
Il a mis fin à ses jours le 29 novembre, tragique point final à ce que sa famille qualifie de “série de dysfonctionnements dans la prise en charge” de leur proche qui “subissait un choc carcéral particulièrement violent”.
Depuis son placement en détention provisoire en février 2024, l’état psychique de Morgan A. s’est graduellement dégradé, relatent-ils.
Il a attenté à au moins deux reprises à sa vie, dont deux tentatives “passées inaperçues” aux yeux de l’administration pénitentiaire, explique la plainte.
“L’administration pénitentiaire a été maintes fois confrontée à des signaux de détresse manifestés par Monsieur A., sans que des mesures adaptées ne soient mises en oeuvre”, détaille-t-elle.
En témoigne la fiche d’observation médicale de Morgan A., citée par la plainte, qui dès mai 2024 rapportait que le détenu disait “avoir des idées suicidaires”.
Ou encore une audience, moins de deux semaines après son incarcération en février, à l’issue de laquelle un compte-rendu explique qu’il “pense régulièrement au suicide depuis le quartier arrivant, par pendaison”.
La plainte contre X vise également l’infraction d’atteinte au respect dû aux morts en raison de l’état dégradé du corps du défunt constaté par sa famille et ses proches.
“La direction pénitentiaire et les surveillants se sont abstenus de porter secours à (Morgan A.) en dépit de multiples signaux d’alerte manifestes”, conclut le document.
Pour ses proches, “ces manquements, persistants et répétés, caractérisent une faute de l’administration pénitentiaire”.
Sollicitée par l’AFP, l’institution n’a pas souhaité faire de commentaire.
Construite à la fin du XIXe siècle, Fresnes est connue pour être une des prisons les plus vétustes de France.
Fin octobre puis fin novembre, deux détenus y avaient été retrouvés morts pendus dans leurs cellules.
En France, une personne détenue se suicide “tous les deux ou trois jours”, selon le site de l’Observatoire international des prisons.
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