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Privés de chauffage et d’eau chaude depuis quatre mois à Choisy-le-Roi : des habitants en colère

Privés de chauffage et d’eau chaude depuis quatre mois à Choisy-le-Roi : des habitants en colère © Google Street View

Après quatre mois sans chauffage ni eau chaude, les habitants d’un immeuble de Choisy-le-Roi n’en peuvent plus. Mais, entre copropriété et syndic, on se renvoie la balle. Une assemblée générale extraordinaire doit se tenir prochainement. 

À deux pas de la mairie de Choisy-le-Roi, avenue Anatole France, les habitants de tout un immeuble sont désespérés. Depuis le 17 novembre 2024, ils n’ont ni chauffage ni eau chaude. En cause, la détection d’une fuite de monoxyde de carbone dans l’un des appartements de la copropriété. Après l’intervention des pompiers et de la police scientifique, le gaz a été coupé dans tout l’immeuble. 

💡 Le monoxyde de carbone (CO) est un gaz toxique, incolore et inodore, produit par une combustion incomplète, notamment dans les chaudières et appareils de chauffage défectueux. Son inhalation peut provoquer des maux de tête, des vertiges, des nausées et, à forte concentration, entraîner un coma ou la mort. Chaque année en France, plus de 1 000 cas d’intoxication sont recensés, avec une centaine de décès. En cas de suspicion, il est fortement recommandé d’aérer immédiatement, d’éteindre les appareils concernés et d’appeler les secours au 112 ou 18.

Depuis, rien n’a été fait, ou presque. Terence Essone Mengue, copropriétaire d’un des appartements et membre du conseil syndical, se désole : “Ça fait plus de quatre mois que ça dure. Chaque matin on doit se lever tôt, faire chauffer l’eau dans une casserole pour se laver”, témoigne-t-il, se disant exténué par la situation. Les tâches du quotidien les plus évidentes deviennent compliquées. “Le linge sèche mal, on est contraints de faire appel à des amis pour laver et sécher les serviettes et les draps” poursuit Terence Essone Mengue. Un couple de locataires a même préféré déménager. Et depuis, impossible de relouer le bien dans ces conditions.

“Explosion des factures”

Outre le froid, la coupure du gaz a entraîné une “explosion des factures”. Un des habitants confie ainsi avoir vu sa facture d’électricité quadrupler, atteignant “400 euros par mois, à cause des chauffages d’appoint qui sont très énergivores et de l’électricité qui est plus chère que le gaz”.

Quant au lien social au sein de l’immeuble, il est mis en veilleuse. “On a perdu le plaisir de dîner ensemble, maintenant on est tous sous nos plaids”, reprend Terence Essone Mengue, par ailleurs élu d’opposition à Choisy-le-Roi. 

Chez les habitants, l’incompréhension règne. Pourquoi les travaux de réhabilitation n’ont-ils toujours pas été faits après quatre mois ? Pour Terence Essone Mengue, c’est au syndic d’agir, en remettant les conduites de gaz en état de fonctionner Et ce dernier reproche l’inertie du prestataire. La copropriété a même fait appel à la mairie pour tenter de débloquer la situation. La municipalité a ainsi mis en demeure le syndic à deux reprises, d’abord pour exiger une remise en conformité, puis pour exiger le calendrier de rétablissement de la situation. 

De son côté, le syndic réfute ces accusations. Ludovic Suchet, directeur copropriétés d’Immo de France indique ainsi à 94 Citoyens que la situation commence à s’améliorer et que les travaux ont débuté. Il estime que le délai provient des difficultés d’accès aux différents logements et du coût des opérations. Les travaux de réhabilitation sont par ailleurs complexes. “Tout ne se fait pas en 15 jours, très peu de sociétés gèrent ce type de ventilation, c’est compliqué de trouver un bureau d’étude”, insiste-t-il Une réponse inacceptable pour le président du conseil syndical qui dénonce une présence insuffisante du syndic. “Ils n’ont pas mis une seule fois le pied dans l’immeuble”, regrette-t-il.

Imbroglio entre parties communes et privatives

La difficulté de remise en conformité du gaz dans l’immeuble est par ailleurs accentuée par l’imbroglio entre parties communes et parties privatives. Pour le directeur copropriétés d’Immo de France, c’est à la copropriété de s’occuper de la réparation des pièces qui se trouvent dans les parties privées, notamment les chaudières dont certaines pièces seraient défectueuses. Sans ces réparations, impossible d’effectuer le reste des travaux nécessaires pour assurer l’étanchéité des conduites de gaz.

Pour tous ces travaux, la facture s’annonce déjà salée. 46 000 euros sont à régler et pour le syndic, pas question de mettre la main à la poche. “Ce sont aux copropriétaires de payer, car c’est chez eux” reprend Ludovic Suchet.

Une assemblée générale extraordinaire a été convoquée pour trouver les fonds nécessaires auprès des propriétaires. “La réunion s’annonce déjà houleuse”, confie Terence Essone Mengue, qui n’exclut pas la présence d’un avocat. De son côté, le président du conseil syndical, Pascal Sommier, prévient que le syndic “ne sera pas reconduit”. Le syndic, de son côté, explique le “grief” des habitants envers son agence par la mauvaise gestion de l’ancienne agence gestionnaire de l’immeuble.

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