Justice | | 12/03
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Procès du meurtre de Kevin à Saint-Ouen : la défense dément l’intention de tuer

Procès du meurtre de Kevin à Saint-Ouen : la défense dément l’intention de tuer © Google Earth

Les avocats de la défense au procès aux assises de Seine-Saint-Denis du meurtre de Kevin G. à Saint-Ouen en 2021, sur fond de trafic de drogues, ont essayé mardi dans leurs plaidoiries d’écarter l’intention homicide.

Le déchaînement de violence avait été filmé par les caméras de la ville de Saint-Ouen, aux portes de Paris, le soir du 3 janvier 2021. Seul et désarmé, Kevin G., 26 ans, avait reçu 14 coups de batte de baseball enroulée de fil barbelé et 35 coups de couteau, dont un – mortel – dans la cuisse.

“Ce dossier ne méritait pas la qualification de meurtre en bande organisée. Si on a choisi cette qualification, c’est pour profiter de ce drame pour nettoyer la cité Ampère et la cité Cordon”, a fustigé Philippe van der Meulen, avocat de l’un des deux accusés comparaissant libres.

Le parquet a requis lundi à l’encontre des sept jeunes hommes jugés depuis deux semaines 10 à 27 ans de prison. Pour l’accusation, le meurtre du dealer Kevin G. est survenu dans le cadre d’une “expédition punitive” ciblée, menée par des “seconds couteaux” du trafic de drogue.

Les avocates de Chakibe A., l’accusé à la batte de base-ball, ont appelé la cour d’assises à déclarer leur client seulement coupable de coups mortels en réunion, assurant qu’il ne voulait pas tuer Kevin G.

“L’intention, c’est de faire mal mais ça ne peut pas, dans leur esprit, provoquer la mort de celui qui reçoit ces coups”, a soutenu Me Anne Chiron. Sa collègue Lisa Giraud a souligné que Chakibe A. “a décidé de porter les coups avec le corps de la batte et non le haut, il a décidé de frapper sur le bas du corps”.

Selon le ministère public, ses assaillants auraient voulu faire payer à la victime son alliance avec El Mehdi Zouhairi, gros narcotrafiquant d’une cité rivale de Saint-Ouen.

Un scénario dénoncé avec véhémence par l’avocate d’un accusé qui a reconnu à l’audience avoir porté quelques coups de couteau. Me Sevim Kasay voit dans ce drame une “rixe” sans lien avec le deal, entre jeunes ayant grandi dans la “violence” de Saint-Ouen.

“C’est une génération qui se retrouve entre elle, qui parfois se pousse vers le haut, parfois vers le bas. Et ce soir-là Karim L. a été entraîné vers le bas. Vers les rixes, les règlements de comptes. Quand on nous dit +on y va+, on y va, on va se battre”, a-t-elle décrit.

Le verdict est attendu mercredi.

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