Cinéma | | 23/04
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Quand les étudiants de l’université de Créteil se transforment en jury de cinéma

Quand les étudiants de l’université de Créteil se transforment en jury de cinéma © EF

A quelques semaines du festival de Cannes, des étudiants de l’Université de Paris Est Créteil (Upec) ont exercé leurs talents de critique cinéma dans le cadre du Festival International de Film de Femmes, décernant le prix du jury Upec du court-métrage. L’aboutissement d’une option dispensée à tous les passionnés de cinéma, quelque soit leur cursus. Focus.

Théâtre, cinéma, acro-yoga, secourisme, développement personnel, football, low-tech, langue des signes… Autant d’Unités d’enseignement (UE) d’ouverture que les étudiants de l’Upec ont à choisir à parmi plus d’une centaine, en plus de leur filière principale. L’occasion de faire se croiser les étudiants qui se destinent à des horizons très différents et de leur ouvrir l’esprit sur autre chose.

Dans le cadre de l’UE Cinéma en court, les étudiants ont appris à disséquer les images et ont nourri leur culture cinématographique durant quatre séances de deux heures, avant de plonger dans le concret, à l’occasion du Festival International de Film de Femmes (FIFF) auquel ils ont participé en tant que jury, pour délivrer le prix Upec du court-métrage.

Aller au-delà de l’analyse d’amateur

“Je regardais des analyses de film sur Youtube” confie Luckson, en deuxième année de Sciences et Techniques des Activités Sportives (Staps), déjà cinéphile, tout comme Ana-Lulie, en première année de droit à l’université de Créteil. “J’analysais déjà des films de mon côté, le cours m’a apporté davantage de regard critique”, souligne-t-elle. “On apprend à distinguer les points de vue utilisés par la caméra, comprendre les choix de couleur”, résume Raphaël, étudiant en deuxième année de Staps.“Pour moi aussi, le cinéma est une passion avant tout, mais je mets à profit les outils linguistiques que j’ai, pour les aider dans leur analyse et dans le développement de leur propre critique”, développe Rossana de Angelis, maître de conférence en linguistique et sémiotique à l’UPEC, chargée de cet enseignement depuis sa création, il y a huit ans.

Dans la peau d’un jury pro

Au-delà des bases enseignées au début du semestre, l’unité d’enseignement trouve son plein aboutissement à l’occasion du Festival International de Film de Femmes lors duquel les étudiants se mettent en situation concrète de jury, pour délibérer sur les films après leur projection à la Maison des arts de Créteil. “Au départ, l’administration et le corps enseignant votaient de leur côté, puis on a proposé de donner l’initiative aux étudiants”, indique Rossana de Angelis pour qui cette dimension de l’UE est essentielle. “Ils analysent, discutent, respectent l’avis de l’autre, motivent le leur. Il y a une dimension collective qui oblige à avoir un avis argumenté, à débattre.” Les étudiants contribuent aussi, à leur échelle, à la dynamique du festival, en faisant venir leurs amis et familles. “Chaque personne en plus est un enjeu de visibilisation pour les femmes réalisatrices” insiste la professeure. 

Défendre ses choix, sur scène

“On a donné nos trois coups de cœur, en défendant à chaque fois nos choix, puis on a gardé les deux films qui avaient obtenu le plus de coups de coeur, pour les analyser de nouveau, et faire un vote final” explique Eshan, étudiante en première année de droit. Au total, les étudiants ont visionné dix courts-métrages, en s’appuyant sur les méthodes acquises en cours, pour les analyser et étayer leurs préférences. “C’est vraiment un exercice complexe, où l’on peut changer de point de vue sur un court-métrage par l’analyse des autres”, confie Ana-Lulie. “C’est un exercice qui nous donne une responsabilité énorme, on donne tout de même 1500 € à une réalisatrice, on met en avant tout son travail, et ce n’est pas rien lorsque l’on connaît la place des femmes réalisatrices aujourd’hui”, estime l’étudiante. 

© EF
Une partie du jury UPEC, Eshan et Ana-Lulie prenant la parole pour défendre leur choix

Au terme de deux tours de débats acharnés, le jury étudiant a décidé de primer le court-métrage Quelque Chose de Divin du couple franco-roumain Mélody Boulissière et Bodgan Stamatin. L’histoire, qui retrace la vie d’un couple durant la Seconde Guerre mondiale, s’inspire de celle des grands-parents du coréalisateur. La dernière étape du projet s’est déroulée sur scène, face au public. C’est là que les étudiants ont défendu leur choix, insistant sur la sincérité et l’émotion qui se dégageaient du film, avant de remettre le prix.

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