Education | Ile-de-France | 04/02
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Rentrée 2025 en Val-de-Marne et Seine-Saint-Denis : moins d’élèves en primaire, plus au lycée

Rentrée 2025 en Val-de-Marne et Seine-Saint-Denis : moins d’élèves en primaire, plus au lycée © CH

Moins d’élèves en école maternelle et élémentaire, davantage au lycée… telles sont les premières données de la rentrée 2025 en Val-de-Marne et Seine-Saint-Denis où démarre la période tendue des ajustements de carte scolaire. Le point sur les prévisions, à sept mois de la rentrée.

Selon les évaluations de l’institution, 463 996 élèves du premier degré prendront le chemin de l’école à la rentrée 2025 dans l’Académie de Créteil, qui couvre les trois départements de l’est parisien : Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne et Seine-et-Marne. Soit 22 378 de moins élèves qu’en 2017. Une tendance qui s’amplifie encore entre 2024 et 2025, avec près de 4 500 élèves de moins attendus en septembre prochain. Cette diminution des effectifs “aurait pu conduire au retrait de près de 300 emplois. En définitive, ce sont 30 emplois qui nous sont retirés dans le 1er degré, si bien que notre taux d’encadrement atteindra dans notre académie un niveau inégalé“, a insisté Julie Benetti, la rectrice d’académie, lors d’un point presse de présentation de rentrée, ce vendredi 31 janvier. Dans le détail, ce sont 13 postes dans le Val-de-Marne, 13 en Seine-Saint-Denis et 4 en Seine-et-Marne qui sont supprimés.

Moins d’élèves et un meilleur taux d’encadrement, défend le rectorat

C’est en Seine-Saint-Denis que la diminution de la population scolaire est la plus importante avec 2 177 élèves en moins. “Dans ce contexte, les moyens ont permis d’améliorer sensiblement le taux d’encadrement [6,70 enseignants pour 100 élèves] et de passer à 19,65 élèves par classe contre 19,78 en 2024″, précise Sandrine Lair, la nouvelle directrice académique pour le 93. Une évolution d’autant plus significative, souligne-t-elle, que “le dédoublement des classes et la limitation à 24 élèves par classe est déjà finalisée”. “Ce qui veut dire que nous avons non seulement des effectifs très bas dans les classes à effectifs limités en grande section, CP, CE1, mais aussi dans les petites et moyennes sections et CE2, CM1, CM2 où il y a une baisse qui peut aller jusqu’à 1 élève par classe“. Par ailleurs, six nouvelles toutes petites sections (TPS) doivent ouvrir dans le département pour accueillir des enfants de moins de trois ans.

Même constat dans le Val-de-Marne où 1 896 élèves en moins sont attendus à la rentrée prochaine, ce qui permettra d’abaisser le taux d’encadrement à 6,05 et à 21,4 le nombre d’élèves par classe. Une des priorités de Grégory Prémon, le nouveau directeur académique du département qui pris ses fonctions le 6 janvier, porte d’ailleurs sur la poursuite des dédoublements de classe pour la grande section de maternelle.

Une “véritable saignée”, dénoncent les syndicats

Pour les syndicats, l’effort reste néanmoins en deçà des attentes. “Nous rappelons que la baisse démographique ne doit pas être un prétexte pour des fermetures de classes, mais une opportunité pour réduire les effectifs et améliorer les conditions d’apprentissage des élèves comme celles de travail des enseignant·es. Dans l’académie de Créteil, la perte de 30 postes qui se traduit par une dotation négative de -13 postes pour notre département aggrave encore la situation. En Seine-Saint-Denis, cette suppression conduit à des nombreuses fermetures de classes et une surcharge des effectifs, ce que nous refusons catégoriquement, pour permettre la création de postes revendiqués par le Plan d’Urgence 93“, ont pointé la FSU-Snuipp 93, la CGT 93 et Sud 93 Éducation dans leur déclaration liminaire au comité social d’administration (CSA) départemental du 31 janvier. La Dasen a présenté, à cette occasion, les mesures définitives pour la carte scolaire de la rentrée 2025. Concrètement, environ 250 classes devraient fermer en Seine-Saint-Denis pour 136 ouvertures, selon leur compte-rendu.

Dans le Val-de-Marne, le syndicat Snudi FO dénonce quant à lui, une “véritable saignée” et publie les prévisions de mesures alors que le CSAD du Val-de-Marne est convoqué le jeudi 6 février. Il évalue ainsi à 152 le nombre de fermetures de classes dont 135 fermetures fermes et 17 conditionnelles ; et à 107 le nombre d’ouvertures de classes dont 86 ferme et 21 conditionnelles. Malgré le renoncement à la suppression de 4 000 suppressions de postes (dont 3 155 dans le 1er degré), fustige-t-il, “comme chacun peut le constater la “sanctuarisation” du budget de l’Éducation nationale annoncée par le gouvernement relève du mirage pour camoufler que dans les faits ce sont des milliers de fermetures de classes qui sont en train d’être programmées sur décision ministérielle“.

3 200 élèves en plus dans le second degré

Dans le second degré, c’est le phénomène inverse : près 3 200 élèves supplémentaires sont attendus dans les trois départements de l’académie de Créteil, pour l’essentiel (2 527) au lycée. Pour y faire face, Julie Benetti annonce “320 moyens d’enseignement [équivalents temps plein ou ETP] supplémentaires à la rentrée 2025“, ce qui porte à 1 700 le nombre de postes créés dans le 2d degré depuis 2017, dont 545 ces deux dernières années. Dans le détail, ce sont 130 ETP en plus pour les collèges (dont 72 en Seine-Saint-Denis, 7 dans le Val-de-Marne et 51 en Seine-et-Marne) et 190 ETP en plus dans les lycées. Ces nouvelles ressources vont notamment permettre de mettre en œuvre le dispositif d’accompagnement des élèves des groupes de besoin de 4ème et de 3ème. Par ailleurs, sept collèges dans le Val-de-Marne, qui ne sont pas classés en REP, mais qui ont un indice de position sociale inférieur à 90, verront leurs effectifs limités à 28 élèves par classe.

Les ressources vont aussi augmenter du côté de la vie scolaire avec l’arrivée de 19 conseillers principaux d’éducation (CPE) et de 60 assistants d’éducation (effective depuis janvier).

Fusion des brigades de remplaçants

Avec la vague de grippe hivernale, le renforcement des effectifs de remplaçants est aussi en tête des préoccupations du rectorat. “Aujourd’hui, je suis en difficulté“, reconnait Sandrine Lair, malgré 1 165 postes de remplaçants en Seine-Saint-Denis. À son initiative, 80 postes supplémentaires seront créés en Seine-Saint-Denis. Une réorganisation qui inquiète aussi les syndicats car les effectifs des brigades départementales doivent être mis en commun avec ceux des brigades Rep+ (réseau d’éducation prioritaire renforcé) et ASH (spécialisées pour le remplacement de postes de type Ulis, Segpa…). “Sans pour autant imputer la formation qui sera organisée différemment au cours de l’année, de manière à déployer de moyens de remplacement au moment où nous devons faire face à la plus grande tension“, précise la directrice académique.

De nouveaux postes de remplaçants sont aussi prévus dans le Val-de-Marne qui dispose de 700 enseignants affectés aux brigades départementales.

École inclusive

Autre nouveauté de la rentrée 2025, la rectrice a annoncé la création de sept nouveaux dispositifs inclusifs dans le premier degré, que ce soient des unités d’enseignement autisme ou des Ulis (unité localisée pour l’inclusion scolaire). Pour l’accompagnement, l’académie de Créteil confirme la poursuite du renforcement des effectifs d’accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH). 270 nouveaux AESH ont ainsi été recrutés dans le Val-de-Marne, depuis septembre, et 465 en Seine-Saint-Denis.

Enfin, sept nouvelles UPE2A (unité pédagogique pour élèves allophones nouvellement arrivés) seront ouvertes à la rentrée de septembre 2025 dans le premier degré.

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