Dans une tribune commune, le Conseil de développement (Codev) et les institutions économiques du du Val-de-Marne expriment leur inquiétude par rapport au retard pris par le Grand Paris Express. Ils demandent à être associés aux décisions plus en amont afin de comprendre et d’anticiper.
Mi-février, le président du directoire de la Société des Grands Projets, Jean-François Monteils, confirmait l’info qui bruissait depuis déjà un moment : le retard de mise en service de la ligne 15 sud du Grand Paris Express, celle qui va traverser le Val-de-Marne, d’un an supplémentaire. Ce report sera-t-il dernier ? Rien n’est moins sûr.
Lire : Nouveau retard du Grand Paris Express : pas de ligne 15 Sud avant la fin 2026
Ce gigantesque chantier qui a révolutionner les distances de déplacement à l’intérieur du Grand Paris implique de nombreuses opérations toutes sujettes à aléas, et qui dépendent les unes des autres pour franchir chaque nouvelle étape. De quoi inquiéter les opérateurs économiques qui ont besoin d’anticiper pour adapter leur activité. Dans ce contexte, le Conseil de développement du Val-de-Marne (Codev94) a initié une tribune commune avec la Chambre de commerce et d’industrie, la Chambre des métiers, l’Association pour le développement économique du pôle Orly Rungis (Ador), ainsi que les organisations patronales CPME et Medef de l’est parisien. Cette tribune demande que les acteurs économiques et sociaux soient associés aux évolutions du projet de métro. Lire ci-dessous.
Tribune des institutions économiques du Val-de-Marne
Le métro Grand Paris Express (ligne 14 prolongée, lignes 15, 16, 17 et 18 – 60 nouvelles gares) est une réalisation historique dans l’aménagement de la région parisienne. Le réseau de transports en commun structurant prend enfin la mesure des réalités sociales et économiques de l’agglomération parisienne et se déploie à son échelle. Pour la vie quotidienne de millions de salariés et de leurs entreprises, il améliore considérablement les conditions de vie et de travail. Sa construction mais aussi celle des quartiers de gare a représenté un coup d’accélérateur pour l’aménagement et le développement des Collectivités autour de Paris, avec des projets essentiels pour l’attractivité de notre Région (Campus Grand Parc à Villejuif ; Grandes Ardoines à Vitry-Sur-Seine ; Pôle d’Orly-Rungis ; Créteil-Echat, Noisy-Champs-Cité Descartes… pour ne citer que quelques-uns d’entre eux, porteurs des dynamiques du Val-de-Marne).
Le projet du projet Grand Paris Express a été initié en 2010/2011. Il a eu pour appui diverses initiatives et réflexions, notamment de la part de la Région et de la RATP, mais aussi une formidable mobilisation collective de tous les acteurs du Val-de-Marne, politiques – toutes tendances confondues – et économiques et sociaux, dans le cadre de l’association « Orbival, un métro pour la banlieue », lancée en 2006.
L’association du monde économique à la conception et à la réalisation de ce projet a représenté une garantie et une condition de son succès, comme en témoigne celui de la ligne 14 dès sa mise en service.
Le 18 février, la Société du Grand Paris a annoncé un report de la mise en service de la ligne 15 Sud (Pont-de Sèvres – Noisy-Champs), désormais envisagée à fin 2026. En l’espace de quelques semaines, deux reports ont retardé d’un an cette mise en service, en raison du temps encore nécessaire pour la finalisation des dispositifs de fonctionnement et des tests de sécurité.
Bien entendu, le caractère extraordinaire de ce chantier peut expliquer ces délais. Nous regrettons cependant que ces annonces ne soient pas davantage concertées, expliquées et justifiées avec l’ensemble des acteurs économiques et sociaux de notre Région.
Le Grand Paris Express – dont le coût avoisinerait les 40 Mds – est financé grâce à une fiscalité spécifique francilienne, pour l’essentiel sur les entreprises (taxe sur les bureaux, taxe spéciale d’équipement, taxe additionnelle à la taxe de séjour).
Sa réalisation est en lien avec de grands projets économiques et les calendriers sont liés. Tout report impacte nécessairement les opérateurs (Université, Entreprises, Opérateurs immobiliers) qui investissent sur les nouvelles polarités du Grand Paris.
Les acteurs ont besoin de comprendre et de partager les évolutions du calendrier du Grand Paris Express.
Orbival a, par le passé, permis d’organiser ce lien et cette dynamique collective.
Nous demandons à nouveau une étroite association des acteurs économiques et sociaux aux évolutions du projet du métro Grand Paris Express. Elle est la condition de la réussite pour un projet qui remodèle en profondeur nos territoires et notamment le Val-de-Marne.
Sally Bennacer, présidente de la CCI du Val-de-Marne
Vincent Diot, président de la CMA du Val-de-Marne
Jean-Louis Foessel, président de l’ADOR
Dominique Giry, président du Conseil de développement du Val-de-Marne, délégué général de la Conférence des projets de la Vallée Scientifique de la Bièvre
Alain Martinez, président de la CPME du Val-de-Marne
Benoit Monroche, vice-président du MEDEF de l’Est parisien chargé du Val-de-Marne
Je ne vois pas d’association d’usagers parmi les demandeurs. Pourtant, c’est toute la population francilienne qui est la première concernée;
Un tel chantier a forcément des contraintes imprévues qui peuvent allonger la durée des travaux et retarder la mise en service.
Les conducteurs de travaux connaissent leur métier. S’ils demandent un an de plus, c’est que ce délai est nécessaire pour avoir une infrastructure fiable et sécurisée.
“Ils demandent à être associés aux décisions.” Ce n’est pas en écoutant les bonimenteurs qui n’ont jamais travaillé sur un chantier que les choses vont s’arranger. Au contraire, toutes ces palabres risquent d’interférer dans le travail des professionnels et retarder un peu plus la mise en service.
La concertation ne devrait pas avoir lieu uniquement en amont des grands projets, mais tout du long.
C’est une grosse faille du débat public.
J’espère que cet appel des acteurs économiques sera entendu.
Simplement je voudrais préciser que la notion d’acteurs économiques ne peut se limiter aux seuls entrepreneurs décideurs.
C’est toute la population francilienne qui devrait se sentir concernée et écoutée.
C’est en tant qu’habitant, consommateur, travailleur, éducateur pensons aux familles, contribuable, que chacun avec plusieurs de ces casquettes est concerné et peut avoir son mot à dire.
Nous devrions être devant cet extraordinaire chantier des artisans à notre façon et pas seulement des payeurs.
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