Justice | | 23/10
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Saint-Denis : une enquête ouverte après un meeting “aux relents antisémites”

Saint-Denis : une enquête ouverte après un meeting “aux relents antisémites” © CH

L’université Paris 8 a annoncé ce mercredi avoir saisi le procureur de la République pour des propos faisant l’apologie du terrorisme tenus lors d’un rassemblement organisé le 15 octobre par la Fédération syndicale étudiante.

Des propos d’une extrême gravité faisant “l’apologie du terrorisme“, dénonce ce mercredi l’université Paris 8 dans un communiqué à la suite de la diffusion par le média Léon d’une vidéo filmée lors d’une conférence organisée le 15 octobre par la Fédération syndicale étudiante dans un amphithéâtre. Ce média, qui se présente comme un “média engagé, une histoire juive pour vous“, y décrit cette réunion comme “un évènement d’ultragauche“.

Nous n’avons eu aucun problème à revendiquer ce 7 octobre

Condamnez-vous le 7 octobre?“, entend-on une intervenante interroger les participants qui répondent par un non unanime, en référence aux attaques terroristes perpétrées en 2023 par le Hamas dans plusieurs localités israélienne causant la mort d’environ 1219 personnes. 251 personnes avaient alors aussi été prises en otages. Selon le média Léon, quelque 200 étudiants ont assisté à cette réunion. “En défendant George Abdallah, nous étions préparés à ce soutien inconditionnel à la résistance héroïque du peuple palestinien et à cette résistance qui passe principalement par la lutte armée. Et donc le 7 octobre nous étions prêts. Nous n’avons eu aucun problème à revendiquer ce 7 octobre“, lance-t-elle sous les applaudissements de la salle. George Ibrahime Abdallah, un militant libanais condamné en 1987 à la réclusion à perpétuité pour complicité d’assassinat terroriste et libéré en juillet avec expulsion au Liban, devait initialement intervenir en vidéo lors de ce meeting.

Une enquête afin d’établir les responsabilités et entamer toute démarche disciplinaire qui apparaîtra nécessaire

Face à de tels faits, aucune tolérance n’est envisageable. Les appels à la haine ou à la violence n’ont aucune place au sein de notre établissement“, a réagi la présidence de l’université Paris 8 qui annonce ce mercredi dans un communiqué avoir signalé les éléments portés à sa connaissance au procureur de la République, en application de l’article 40 du Code de procédure pénale. Elle a par ailleurs ordonné “l’ouverture d’une enquête afin d’établir les responsabilités et entamer toute démarche disciplinaire qui apparaîtra nécessaire.”

Dans la présentation de cette vidéo largement partagée dans les réseaux sociaux, Léon met de fait en cause les responsables qui ont permis la tenue de cet événement. “Ce qu’on a documenté interroge sur le laisser-faire de l’administration et de la justice“, indique-t-il sur son compte X. Dans son communiqué, l’université Paris 8 précise pour sa part que “le 15 octobre 2025, un événement s’est tenu au sein de l’université à l’initiative de la Fédération Syndicale Etudiante. Initialement présenté sous un autre format, avec un autre programme et sans invités annoncés, il a pris le jour même le titre de « Grand meeting anti-impérialiste », sans que les services compétents de l’université n’aient été préalablement informés.”

Un rassemblement aux relents antisémites

Dès mardi, Philippe Baptiste, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Espace, a republié la vidéo de Léon sur son compte X, condamnant “un rassemblement aux relents antisémites“. “Un sentiment : le dégoût”, ajoute-t-il, expliquant avoir demandé au rectorat de saisir le procureur de la République. “Je recevrai dès demain le président de Paris 8 pour comprendre comment un tel événement a pu se tenir sur son campus, alors même que des consignes de vigilance et de fermeté ont été passées à plusieurs reprises”, indiquait-il par ailleurs.

De son côté, Eric Mathais, le procureur de la République de Bobigny a fait savoir ce mercredi après-midi que la parquet avait été saisi par la rectrice académique Ile-de-France en application de l’article 40 du code de procédure pénale. “Il résulte de ce signalement que les autorités académiques ont pris connaisance d’une vidéo publiée le 21 octobre sur le réseau social Instagram dans laquelle des propos susceptibles de recevoir la qualification pénale d’apologie publique d’acte de terrorisme ont été tenus dans un amphithéâtre de l’Université [ndlr, Paris 8 Vincennes-Saint-Denis le 15 octobre]”. Une enquête a immédiatement été ouverte et confiée à la brigade de la répression de la délinquance contre la personne, a-t-il également fait savoir.

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