Améliorer la prise en charge de la santé mentale des femmes qui vivent une dépression après avoir accouché, mieux détecter le saturnisme infantile, accompagner les locataires souffrant de troubles psychiques qui risquent de conduire à l’expulsion… voilà quelques unes des sept initiatives de santé en Val-de-Marne financées grâce à la décentralisation d’un fonds de financement. On fait le point sur une première partie de ces projets dans notre Actus Santé du jour.
Initiatives
7 projets pour améliorer l’accès aux soins en Val-de-Marne
Favoriser le développement des projets de santé en partant des initiatives locales, voilà ce qui a motivé la décentralisation d’une partie du Fonds d’investissement régional (Fir). Doté au niveau national d’un peu plus de 6 milliards d’euros, et au niveau Ile-de-France d’environ 30 millions, l’attribution de ce fonds, géré par l’Agence régionale de santé(ARS) a été cette année en partie décentralisée par département. En Val-de-Marne, c’est environ 1 million d’euros qui a ainsi été alloué pour porter des projets locaux, via le Conseil territorial de santé (CTS), instance collégiale installée par l’ARS. Concrètement, 24 projets ont été présentés et 7 ont été retenus au terme d’un arbitrage par ce Conseil territorial.
Quatre critères ont présidé ces arbitrages. “Le premier était d’éviter une politique de saupoudrage afin de pouvoir engager des actions significatives”, pose Yves Talhouarn, président du CTS94. Le second visait la cohérence avec les projets régionaux de santé et environnement. Le troisième a été la réduction d’inégalités territoriales et sociales. “Car nous sommes dans un département extrêmement dense, mais qui connaît une composition sociodémographique extrêmement diversifiée, d’une ville à l’autre, et même à l’intérieur d’une même ville”, motive Yves Talhouarn. Le quatrième concernait le rapport qualité/coût.
Au final, les projets retenus concernent des problématiques de santé variées (santé mentale, insuffisance cardiaque, soins buccodentaires, prévention dermatologique, détection du saturnisme) et des publics diversifiés (femmes qui viennent d’accoucher, locataires de HLM, mineurs non accompagnés, personnes handicapées ou encore population indifférenciée). Les sept projets impliquent tous des partenariats entre médecine de ville et institutions spécialisées ou hôpitaux, mais aussi autres organismes comme un bailleur social.
Comment pérenniser et évaluer ?
Représentant des usagers à l’hôpital, Claude Cottet salue les projets tout en demandant des comptes, notamment concernant leur pérennisation dans le temps, sur le plan financier, et leur évaluation. “Et les projets qui n’ont pas été retenus, vont-ils être enterrés ?”, regrette-t-il également.
“Il faudra que les projet trouvent aussi leur propre financement mais il y a une volonté de l’Agence régionale de maintenir cette démarche de décentralisation et de continuer à lancer des projets chaque année”, répond Eric Véchard, directeur de la délégation Val-de-Marne de l’ARS, sur la question de la pérennisation. L’occasion aussi pour les projets non retenus de retenter. “On aura donc tous les ans des sommes qui viendront décentraliser le fonctionnement de l’agence. Nous souhaiterions néanmoins, pour embrasser le plus possible de projets, qu’on ne soit pas, de plus en plus, leur seul financeur.”
Concernant l’évaluation, “c’est une préoccupation que l’on partage”, ajoute le directeur, évoquant d’ores et déjà des indicateurs quantifiables sur plusieurs projets comme le nombre de prises en charge, d’interventions au domicile…
Nous revenons ci-dessous sur les deux premiers projets, tous deux liés à la santé mentale. Les autres seront présentés dans les prochaines éditions de Santé en Val-de-Marne.
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Accompagner les dépressions post-partum grâce au lien ville-hôpital
Le premier projet vise à mieux accompagner les problèmes de dépression de femmes qui viennent d’accoucher ou victimes de violences, en s’appuyant sur le lien entre les soignants de ville et l’hôpital. Le projet concerne le secteur ouest du Val-de-Marne et est porté par deux services de l’hôpital Bicêtre, le service de psychiatrie et la maternité, en lien avec les psychiatres libéraux, les centres médico-psychologiques (CMP), Protection maternelle infantile (PMI)… Ce projet part du constat que de nombreuses pathologies psychiatriques se révèlent ou s’aggravent à l’occasion d’une grossesse, avant ou après l’accouchement. La dépression post-partum concerne notamment 20% des accouchées. Dans ce contexte, l’enjeu est à de détecter les problèmes et d’assurer un suivi une fois la mère rentrée chez elle, ce qui est particulièrement compliqué en raison du nombre insuffisant de psychiatres et des délais d’attente pour les consultations. “Le service de psychiatrie a déjà une forte expertise en santé mentale périnatale, avec une unité mère-bébé. On a une maternité de 3 500 accouchements qui est également confrontée depuis longtemps à la prise en charge des femmes vulnérables et qui a mis en place un dispositif au travers d’un staff médico-psychosocial”, rappelle Denis Ducasse, directeur territorial à l’hôpital Bicêtre. “Le projet vise, à partir de ces ressources, à améliorer la prise en charge des femmes, soit dans une période périnatale – car c’est une période où apparaissent ou sont dépistées de manière fréquente des problèmes psychiatriques, soit, aussi en cas de violences, notamment concernant les femmes prises en charge à la Maison des Femmes“, détaille le directeur. Concrètement, cela passe par la mise en réseau des ressources médicales et médico-sociales du territoire, en lien avec les Communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), les Maisons de santé pluriprofessionnelles et aussi de la Maison Commune des Addictions, des Troubles Mentaux et de la Santé 94 Ouest (MCATMS94).
“Pour que le projet fonctionne, il faut que cela soit donnant-donnant, pointe Philippe Languenou, directeur de la MCATMS94. Pour la médecine, l’avantage de s’insérer dans le projet sera, au-delà de la prise en charge optimale de leur patientèle, des filières sécurisées de contact avec la psychiatrie, avec la maternité, avec la Maison des femmes, d’avoir des lignes directes et des temps de réunion consacrés autour de la problématique santé mentale féminine”, détaille-t-il. “Une problématique générale que l’on rencontre en santé publique, c’est le turnover important des professions qui fait que les liens qui se sont créés à tel ou tel moment se rompent, d’où la nécessité d’une institutionnalisation des rapports, de manière à avoir une approche pérenne des problématiques, notamment dans le champ de la santé mentale”, motive Yves Talhouarn.
Le coup de pouce du Fonds d’investissement régional vise à investir dans le projet un psychiatre à plein temps, un psychologue à mi-temps, ainsi qu’une ressource de coordination. En fonction de son impact, le dispositif devrait ensuite être étendu du 94 Est et au 92 sud.
Cette verticale santé est publiée un jeudi sur deux, hors vacances scolaires et jours fériés. Si vous souhaitez partager une information ou une initiative concernant la santé en Val-de-Marne, n’hésitez par à nous contacter à redaction@citoyens.com.
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Santé mentale et habitat : des équipes mobiles pour aller vers les locataires
Le second projet dédié à la santé mentale est lié à l’habitat, partant du constat de locataires se retrouvant dans des situations difficiles pour eux ou leur voisinage, en raison de troubles psychiques conduisant parfois à une expulsion. “L’exemple caricatural, c’est le syndrome de Diogène (Ndlr accumulation maladive d’objets”, mais il y a maintes autres situations qui sont très compliquées et qui entraînent finalement de gros problèmes de maintien dans le logement”, détaille Andrew Canva, coordonnateur du Projet Territorial de Santé Mentale de Val-de-Marne.
Dans ce contexte, l’enjeu est de repérer ces situations de détresse et d’intervenir à temps. Le projet, qui duplique des expérimentations déjà menées dans les Yvelines et à Paris, consiste à déployer l’équipe mobile “Passerelle” de la fondation Œuvre Falret, pour “aller vers” les personnes, en partenariat avec un bailleur. Il s’agit ici de Valophis Habitat, l’office HLM du conseil départemental. “La fondation a développé un modèle d’accompagnement de ces publics fragiles alors que les bailleurs sociaux sont souvent démunis face à ces problématiques de troubles psychique”, explique Johanne Kerloc’h, directrice métiers à la fondation Œuvre Falret. “Les équipes comprennent un psychiatre, un psychologue, une infirmière, mais aussi des travailleurs sociaux qui entrent en lien avec les locataires pour rétablir un petit peu leurs droits et les réorienter vers des dispositifs de droit commun. Ce sont vraiment des interventions de courte durée, entre 8 mois 14-15 mois”, précise Johanne Kerloc’h. L’impact : la réouverture de droits qui étaient souvent perdus, mais aussi l’apaisement des relations de voisinage lorsqu’il y avait troubles du comportement, cite la directrice métiers. Le soutien au projet doit permettre de déployer une nouvelle équipe de 3,7 équivalent temps plein (ETP) pour soutenir une trentaine de ménages.
Etudes
Santé des mères et des nourrissons en Ile-de-France : quelques tendances préoccupantes
À l’occasion de la journée mondiale de la santé du 7 avril, l’Observatoire régional de la santé en Ile-de-France a publié des résultats sur la santé des mères et des nourrissons dans la région. Il en ressort quelques tendances préoccupantes comme l’augmentation de la mortalité infantile (mort avant l’âge de 4 ans, passée de 3,68 pour 1000 en 2013 à 4,28 pour 1000 en 2023 au niveau régional. Les deux départements qui sont au-dessus de cette moyenne sont la Seine-Saint-Denis (6 pour 1000) et le Val d’Oise. Le Val-de-Marne reste en deçà de 4 pour 1000, même si le chiffre augmente aussi légèrement.

L’étude note aussi une obésité maternelle en augmentation, qui concerne désormais 8,5% des femmes ayant accouché, et même 10,6% en Val-de-Marne et 13,9% en Essonne.
La proportion de mères sans abri au moment de l’accouchement diminue en revanche légèrement, passée de 2,6% en 2019 à 2,2% en 2021.
Agenda santé en Val-de-Marne
Collectes de sang
1700 dons du sang sont nécessaires chaque jour en Ile-de-France car la durée de vie des produits sanguins est limitée : 7 jours pour les plaquettes, 42 jours pour les globules rouges. Le don de sang est possible toutes les huit semaines, jusqu’à six fois par an pour les hommes et quatre fois par an pour les femmes.
Date Collecte | Ville | Lieux | Adresse | Début Matin | Fin Matin | Début Après-midi | Fin Après-midi |
27/04/2025 | Villeneuve-le-Roi | SALLE DES FÊTES PIERRE MARTIN | 59 AVENUE DU DOCTEUR CALMETTE | 09:30 | 14:00 | ||
28/04/2025 | Charenton-le-Pont | ESPACE TOFFOLI | 12 BIS RUE DU CADRAN | 14:30 | 19:30 |
02/05/2025 | Limeil-Brévannes | LA BOITE-A-CLOUS | RUE DES HERBAGES- DE- SEZE | 14:30 | 19:00 | ||
03/05/2025 | Chennevières-sur-Marne | ESPACE MUNICIPAL JEAN MOULIN | 16 / 18 RUE DES FUSILLES DE CHATEAUBRIANT | 09:00 | 14:00 | ||
05/05/2025 | Ivry-sur-Seine | SALLE VOLTAIRE | PLACE VOLTAIRE | 14:30 | 19:30 | ||
05/05/2025 | Vincennes | SALLE ROBERT LOUIS | 98 RUE DE FONTENAY | 14:00 | 19:00 | ||
06/05/2025 | L’Haÿ-les-Roses | MOULIN DE BIEVRE | 73 AVENUE LARROUMES | 14:30 | 19:30 | ||
06/05/2025 | Vincennes | SALLE ROBERT LOUIS | 98 RUE DE FONTENAY | 14:00 | 19:00 | ||
07/05/2025 | Champigny-sur-Marne | SALLE JEAN MORLET | 19 RUE ALBERT THOMAS | 14:30 | 19:30 | ||
07/05/2025 | Chevilly-Larue | SALLE JOSEPHINE BAKER | 4, RUE DU STADE | 14:30 | 19:30 | ||
09/05/2025 | Alfortville | POC | 82 RUE MARCEL BOURDARIAS | 14:00 | 19:00 | ||
10/05/2025 | Thiais | CENTRE DE LOISIRS LIONEL TERRAY | 39 AVENUE RENE PANHARD | 09:00 | 14:00 | ||
11/05/2025 | Bry-sur-Marne | SALLE DE L’HÔTEL DE VILLE | GRANDE RUE CHARLES DE GAULLE | 09:00 | 13:30 | ||
12/05/2025 | Cachan | SALLE LA GRANGE GALLIENI | 2 RUE GALLIENI | 14:30 | 19:00 | ||
17/05/2025 | Nogent-sur-Marne | ECOLE VAL DE BEAUTE | 70 GRANDE RUE CHARLES DE GAULLE | 09:00 | 13:30 | ||
21/05/2025 | Sucy-en-Brie | ESPACE JEAN-MARIE POIRIER | 1 ESPLANADE DU 18 JUIN 1940 | 14:30 | 19:00 | ||
22/05/2025 | Chevilly-Larue | CHEVILLY LARUE | 3 rue du CADUCEE | 12:00 | 17:00 | ||
27/05/2025 | Le Kremlin-Bicêtre | FACULTE DE MEDECINE | 63 RUE GABRIEL PERI | 12:00 | 17:00 | ||
28/05/2025 | Bonneuil-sur-Marne | ESPACE LOUISE VOELCKEL | RUE DU 8 MAI 1945 | 14:00 | 19:00 | ||
31/05/2025 | Fontenay-sous-Bois | ECOLE MICHELET | 1 RUE MICHELET | 08:30 | 13:30 |
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