Initiatives

Face à la pénurie de dermatologues : former les généralistes à la détection et organiser des circuits de diagnostic rapide

Alors que la population vieillit et que le nombre de cancers cutanés et autres pathologies dermatologiques augmente, la diminution du nombre de dermatologues est devenue particulièrement préoccupante. Le Val-de-Marne comptait 112 dermatologues en 2012 contre 102 en 2023. Certes, le ratio reste de 7,2 dermatologues pour 100 000 habitants, tout mode d’exercice confondu, mais il n’est que de 2 dermatologues libéraux pour 100 000 habitants alors que le ratio minimal est estimé à 4 pour 100 000. De plus, près d’un cinquième des dermatos du département ont plus de 65 ans. Une situation qui reste toutefois moins pire qu’en Seine-et-Marne où déjà un tiers ont passé l’âge de la retraite et où il ne restait plus que 30 dermatos en 2023 contre 56 en 2012.

Une courbe qui, malheureusement, ne va pas s’inverser de suite. “Dans les cinq ans, il n’y aura plus de dermatologues dans en Seine-et-Marne. Et plus on s’éloigne du périphérique, moins il y en aura en Val-de-Marne.”, rappelle le professeur Pierre Wolkenstein, chef du service de dermatologie du GHU Mondor (AP-HP) et doyen de la fac de médecine de Créteil, pour qui “le besoin est massif“, alors que “une personne sur cinq de plus de 60 ans aura ou a un cancer de la peau.”

Dans ce contexte, médecins hospitaliers et de ville des deux départements de l’est parisien ont décidé de s’organiser pour être réactifs. Leur initiative repose sur plusieurs leviers, notamment la formation des médecins généralistes au repérage de pathologies, sanctionnée par un diplôme universitaire (DU). “On forme déjà 40 généralistes par an”, indique Pierre Wolkenstein. Le potentiel est de 740 en Seine-et-Marne et 878 en Val-de-Marne. Ces derniers peuvent aussi s’appuyer sur la télé-expertise auprès des spécialistes. “Nous avons actuellement plus de 10 000 avis demandés en dermatologie sur le 77 et le 94”, chiffre encore le professeur.

Cette verticale santé est publiée un jeudi sur deux, hors vacances scolaires et jours fériés. Si vous souhaitez partager une information ou une initiative concernant la santé en Val-de-Marne, n’hésitez par à nous contacter à redaction@citoyens.com.
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Un autre levier est l’organisation d’un circuit rapide du diagnostic en cas de doute, via un adressage des patients par les médecins de ville à l’hôpital, pour effectuer les biopsies si nécessaires. Avec également un circuit “fast-track” assurant une consultation physique prioritaire en moins de 7 jours. Dans certains cas, il s’agit même d’orienter le patient dans les 72 heures.

Cette initiative sera pilotée à partir du service dermatologie de Henri Mondor avec un financement de l’ARS pour investir dans un poste de praticien hospitalier (PH) dont l’activité sera répartie sur les deux départements. Ce financement de 390 000 euros sur trois ans servira à amorcer l’expérimentation avant qu’elle ne s’autofinance par l’activité.

[Cette initiative fait partie des 7 projets retenus par un fonds dédié de l’ARS pour améliorer l’accès aux soins. L’enjeu de l’appel à projets et les deux premières initiatives, concernant la santé mentale post-partum et la santé mentale et l’habitat ont été détaillés dans notre précédent Santé en Val-de-Marne]

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Un séjour en Europe prévu ? Partez l’esprit tranquille en mettant dans votre valise votre carte européenne d’assurance maladie !

Qu’est-ce que la CEAM et comment fonctionne-t-elle ?
Avant de partir en vacances dans un État de l’Union européenne, en Suisse ou au Royaume-Uni, munissez-vous de votre CEAM. Cette carte atteste de vos droits à l’Assurance Maladie et facilite l’accès aux soins médicaux pendant votre séjour.

Quels sont ses avantages ?
La CEAM permet la prise en charge des soins inopinés, pour cela il suffit de :
– présenter la CEAM aux professionnels de santé consultés durant le séjour pour une prise en charge des soins
– ou avancer les frais puis demander le remboursement à votre caisse d’Assurance Maladie, à votre retour (conservez bien les justificatifs de dépenses).

Comment l’obtenir ?
– Rendez-vous sur votre compte ameli pour faire la demande en ligne (rubrique « mes démarches »).
– Une version dématérialisée de la carte est disponible dès l’instant où la commande est réalisée sur votre smartphone.
– Elle est gratuite et valable 2 ans.

Plus d’informations

La détection systématique, un enjeu clef pour prévenir le saturnisme infantile en Val-de-Marne

Le saturnisme, c’est à dire l’intoxication aigüe au plomb – qui peut provoquer des séquelles neurologiques irréversibles chez l’enfant, a fortement diminué en France en raison du renouvellement de l’habitat et de l’arrêt des peintures au plomb. “En 1995, plus d’un quart des enfants de 1 à 6 ans avait une plombémie supérieure à 50μg/L et 2,1% une plombémie supérieure à 100μg/L. Aujourd’hui, la proportion des enfants présentant un taux de plomb dans le sang supérieure à 50μg/L est tombée à environ 2%, celle des enfants avec une plombémie supérieure à 25μg/L à 10%”, chiffre l’Inserm. Reste que le seuil d’intervention déclenchant une déclaration obligatoire étant de 50μg, 2% des enfants sont encore concernés, principalement dans les habitations d’avant 1949. Or, cette intoxication reste sous-dépistée.

C’est dans ce contexte que l’Association des familles victimes du saturnisme (AFVS) et l’Aide aux mères et familles à domicile du Val-de-Marne, qui suit quelque 300-400 familles par an dans le département, ont décidé de mener une action pilote de “aller vers” pour augmenter les dépistages, en lien avec l’Agence régionale de santé (ARS) et la Direction régionale et interdépartementale de l’hébergement (Drihl), avec un financement de l’ARS.

“On est partis du constat que, bien que le saturnisme infantile soit une maladie à déclaration obligatoire et une priorité de santé publique depuis des dizaines d’années, le dépistage a plutôt tendance à diminuer, explique Morgan Pinoteau, chargée de projets à l’association AFVS. On sait qu’il y a encore énormément d’enfants exposés, principalement dans l’habitat, dans les logements construits avant 1949 et même certains après.” Alors qu’une “grosse partie du parc immobilier” est concerné, “il y a un manque d’information et de formation sur le sujet”, poursuit la chargée de projets.

La difficulté, en effet, est qu’il s’agit d’une maladie asymptomatique, “il y a des tas d’enfants intoxiqués qui passent à côté des radars”, alors qu’elle “va entraîner des troubles neurologiques à long terme, avec des troubles de l’apprentissage.” Le projet doit donc permettre d‘”aller vers” les familles de manière plus systématique pour repérer les cas et les rediriger vers des soignants. Il sera d’abord mené dans 9 villes : Champigny-sur-Marne, Choisy-le-Roi, Fresnes, Villeneuve-Saint-Georges, Vitry-sur-Seine, Gentilly, Villeneuve-le-Roi, Villejuif et Le Kremlin-Bicêtre.

[Cette initiative fait partie des 7 projets retenus par un fonds dédié de l’ARS pour améliorer l’accès aux soins. L’enjeu de l’appel à projets et les deux premières initiatives, concernant la santé mentale post-partum et la santé mentale et l’habitat ont été détaillés dans notre précédent Santé en Val-de-Marne]

Campagne de dons réussis pour l’association Accueil Famille Cancer à Saint-Maur-des-Fossés

La campagne éclair de collecte de dons de l’AF Cancer, qui s’est tenue du 12 au 14 mai, a permis de récolter plus de 12 500 euros. L’enjeu de cette collecte est de soutenir les actions de l’association qui organise des groupes de parole, des soins de support et de l’accompagnement psychologique.
La plate-forme de dons est encore ouverte pour quelques jours, lien ici.
En savoir plus sur l’association.

International

Le centre anti-cancer Gustave Roussy de Villejuif se réplique au Caire

Centre de lutte contre le cancer de rayonnement international, Gustave Roussy a ouvert une réplique au Caire. Il s’agit de la première implantation sous licence de la marque Gustave Roussy en dehors de la France. Le contrat s’est effectué via sa filiale Gustave Roussy International, en coopération avec le gouvernement égyptien et la société privée Elevate P.E.

Ouvert début avril, le Gustave Roussy International Egypt s’est installé dans l’ancien hôpital oncologique Dar Al-Salam-Hermel. L’hôpital, de 300 lits, accueillera à 70% des personnes du secteur public.

Le rôle de Gustave Roussy est d’apporter son expertise dans la qualité des soins et la formation du personnel. Pour l’hôpital égyptien, spécialisé dans le traitement du cancer depuis 2017, l’enjeu est d’élargir l’offre avec des technologies de pointe de radiothérapie, génomique et des traitements innovants. Concrètement, des médecins de Gustave Roussy partiront en mission de courte durée en Égypte pour dispenser des formations spécialisées et assurer des consultations aux côtés des équipes locales. “Dans le cadre de ce transfert d’expertise des médecins égyptiens seront aussi accueillis à Gustave Roussy et auront accès à des master classes, incluant des cours avancés en chimiothérapie”, indique le communiqué de Gustave Roussy.

Lien ville hôpital

Comment les CHI de Créteil et de Villeneuve-Saint-Georges accélèrent la coopération ville-hôpital

Alors que la fin 2024 a vu les urgences s’engorger de nouveau, en raison d’un pic épidémique de grippes et de gastro, les hôpitaux intercommunaux de Créteil et de Villeneuve-Saint-Georges accélèrent la coopération ville-hôpital pour éviter la case urgences lorsque cela est possible. Le renforcement des liens avec la médecine libérale vise à aussi à mieux suivre les patients, développer la prévention et gagner du temps dans les diagnostics. Explications avec Laurence Garo, directrice générale de ces deux hôpitaux, et Jean-Marc Breton, président de leur Comité territorial des élus locaux.
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Etudes

Plus de cancers, pas assez de détections

Une étude de l’Apur (Atelier parisien d’urbanisme) fait un point statistique sur l’augmentation des cancers dans le Grand Paris, et un niveau insuffisant de dépistage. L’étude s’attache aussi aux lieux de soins de support dans le Grand Paris. Les enjeux : renforcement de la prévention, meilleure visibilité des dispositifs (avec une amélioration de l’annuaire Oncorif), financement pérenne, équité territoriale d’accès, meilleure prise en charge de la douleur, de la sexualité et de la fertilité.

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