L’association Stop homophobie a annoncé lancer un appel à témoins et se constituer partie civile dans l’enquête sur les quatre corps retrouvés dans la Seine, évoquant une “possible motivation homophobe derrière cette série de crimes”.
“L’association Stop homophobie va se constituer partie civile et lancer un appel à témoin, invitant toute personne ayant aperçu le suspect, ou disposant d’informations sur ses déplacements et ses fréquentations, à se rapprocher des enquêteurs ou nous contacter”, détaille un communiqué publié par l’association sur son site internet.
L’une des victimes, un Français de 48 ans domicilié à Créteil que l’association appelle Franz, était homosexuel et “avait pour habitude de fréquenter les abords du lieu où les corps ont été retrouvés, un site connu pour être un espace de rencontres sexuelles entre hommes”, explique Stop homophobie, citant des proches de la victime. Ce qu’a également indiqué le parquet.
“Chaque témoignage peut être déterminant pour comprendre la chronologie des faits et éviter d’autres drames”, détaille le secrétaire général de l’association Terrence Khatchadourian, cité dans le communiqué mis en ligne dimanche.
“Si le mobile n’est pas encore établi, plusieurs sources proches du dossier évoquent l’hostilité de l’accusé à la rencontre de l’homosexualité dans un contexte marqué par un discours religieux rigoriste”, avance encore l’association.
“D’après les premiers éléments de l’enquête, il ne s’agit pas d’un fait divers, mais de la manifestation d’une violence systémique qui vise les hommes gays” ajoute dans ce texte l’avocat de l’organisation, Me Etienne Deshoulières.
Le 13 août, quatre corps ont été retrouvés flottants dans la Seine à Choisy-le-Roi (Val-de-Marne), à une dizaine de kilomètres en amont de Paris.
Dimanche, une information judiciaire a été ouverte pour meurtres et un vingtenaire sans abri à l’identité encore “incertaine” de l’aveu même du parquet a été mis en examen pour l’ensemble des crimes.
Il a été placé en détention provisoire.
Parmi les autres victimes, deux sont des jeunes hommes sans abri, le quatrième réside à Choisy-le-Roi.
Le parquet a indiqué que les deux premiers fréquentaient également l’endroit, “situé à proximité d’un local technique abandonné par des SDF”.
Le ministère public n’a en revanche pas précisé la raison pour laquelle la quatrième victime se trouvait sur place, ni si la piste des meurtres homophobes était privilégiée par les enquêteurs.
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