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Six hommes jugés pour un double meurtre à l’arme de guerre à Stains

Six hommes jugés pour un double meurtre à l’arme de guerre à Stains © Google Earth

Six hommes âgés de 29 à 33 ans comparaissent depuis mercredi devant la cour d’assises de Seine-Saint-Denis pour un double meurtre au fusil d’assaut perpétré au sein d’un cité de Stains il y a six ans.

Seul l’un de ces accusés comparaît détenu, au palais de justice de Bobigny, les cinq autres étant sous contrôle judiciaire. Tous contestent avoir joué un rôle dans les faits survenus dans la nuit du 16 au 17 juillet 2019.

Bakari T., 27 ans, avait été mortellement touché par cinq tirs, à bord d’une Twingo garée devant son domicile de la cité du Clos Saint-Lazare, puis s’était écroulé dans le hall d’immeuble. Son petit frère, Dembo, 24 ans, blessé, avait échappé à la mort.

Leur ami Soriba M., 26 ans, avait été tué dans la voiture criblée de balles d’AK-47 (“Kalachnikov”). Au procès, la mère et la tante de ce dernier ont gémi quand son décès a été présenté comme un probable “dommage collatéral” dans une affaire où seuls les deux frères auraient été visés, selon le compte-rendu des faits lu par le président de la cour.

Le tireur s’était enfui, à l’arrière d’un scooter conduit par un autre. Un deux-roues avait ensuite été retrouvé carbonisé à 500 mètres du lieu du crime.

Le rescapé avait admis, lors de sa première audition, que son grand frère avait “beaucoup d’ennemis dans la cité”.

En 2012, Bakari T. avait déjà fait l’objet d’une tentative de meurtre. Juste avant son décès, il aurait voulu “éclaircir cette histoire” et exiger le remboursement des frais d’hospitalisation occasionnés par les tirs qui l’avaient visé, selon certains proches entendus au début des investigations.

Sa compagne avait rapporté que Bakari T. évoquait avec elle des “luttes de pouvoir au sein du Clos”. Un autre de ses proches avait estimé que les faits ressemblaient à un règlement de comptes sur fond de trafic de stupéfiants.

L’un des accusés, Souleymane C. – surnommé “Solo” ou “Foetus” – a répondu mercredi aux questions sur sa personnalité. Soupçonné par les enquêteurs d’avoir été le tireur, il avait au début de l’enquête reconnu s’être battu avec Dembo T. en 2011 et de nouveau à l’été 2019, mais a rappelé à la barre avoir constamment contesté toute participation aux faits.

Carrure de boxeur dans un pull ajusté, ce Français de 29 ans – actuellement employé d’une épicerie – avait été détenu provisoirement de janvier 2020 à novembre 2022.

L’audience a été marquée par les nombreuses annonces de défections de témoins et un questionnement sur “la peur” de déposer qui pourrait motiver certaines de ces absences. Le procès doit durer jusqu’au 12 décembre.

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