Interrompue depuis le 29 septembre pour des travaux de modernisation entre les stations Escadrille Normandie-Niémen et Gare de Noisy-le-Sec, la ligne du T1 devait être remise en service ce lundi. En fait, les Noiséens ne retrouveront leur tramway que le 22 avril. La fin des travaux de prolongement vers Val-de-Fontenay, particulièrement lourds dans le centre-ville de Noisy-le-Sec, n’est, quant à elle, prévue qu’à l’été 2026. Explications.
“Nous subissons les travaux d’un projet qui est très ambitieux, très structurant pour la ville. Aujourd’hui et encore pour quelques mois, voire des années, notre vie est bouleversée par des travaux“, constate Olivier Sarrabeyrouse. Le maire (PCF) a organisé mercredi soir un point d’étape en direct sur la page Facebook de la ville (le Noisyliveagora) avec comme invité Corentin Duprey, le vice-président du département en charge des mobilités durables et du développement du territoire. Le T1 devait, en effet, faire son grand retour avec ses nouvelles rames à Noisy-le-Sec lundi 31 mars après six mois de travaux de modernisation des neuf stations entre Escadrille Normandie-Niémen à Bobigny et Gare de Noisy-le-Sec, son terminus actuel. À ce chantier, s’ajoutent les nuisances du chantier de prolongement du T1 jusqu’à Val-de-Fontenay démarré en 2019 et dont la première tranche s’étend de Gare de Noisy-le-Sec à rue de Rosny à Montreuil. La deuxième tranche reliant Montreuil à Val-de-Fontenay démarre cette année pour durer jusqu’à la mi-2028.
Reprise de la circulation en avril
“On essaye au maximum de minimiser les nuisances“, a promis Corentin Duprey, alors que le département assure la co-maitrise d’ouvrage du prolongement avec la RATP. L’interruption temporaire de circulation (ITC), “qui devait être levée selon des informations de la RATP parvenues mercredi, sera prolongée dans le courant du mois d’avril. On n’a pas encore de date, mais on fait le maximum pour que l’ITC prenne fin le plus vite possible. Il s’agit d’un sujet de signalisation. La RATP nous dit : on ne veut pas prendre le risque de faire circuler le tramway si on n’est pas sûr que la sécurité sera garantie pour les usagers“, explique-t-il.
La confirmation du report a été confirmée ce vendredi midi par un communiqué de la RATP qui fixe la date de reprise du service au 22 avril, précisant que des bus de substitution restent opérationnels entre Escadrille Normandie Niémen et Gare de Noisy-le-Sec.
À moyen terme, les Noiséens ne sont pas près de voir la fin du chantier. “On avait annoncé une fin de travaux pour l’année 2025. Ce sera vraisemblablement jusqu’à la fin de l’été 2026. On aura derrière des essais à blanc avec des tramways qui fonctionneront, mais qui ne prendront pas de voyageurs pour des raisons de sécurité“, précise Corentin Duprey. Pour la mise en service commerciale, il faudra patienter jusque “dans le courant de l’année 2028.”
Dévoiement de réseaux
À la question d’un internaute qui demande à savoir pourquoi le département ne met pas les moyens pour rattraper le retard, Corentin Duprey rappelle que “le prolongement est un projet à 500 millions d’euros. Le département met pas loin de 90 millions. Il n’y a aucun projet de transport ou le département a mis, met ou mettra autant d’argent.”
Surtout, le retard pris par le chantier relève d’impératifs techniques. “C’est essentiellement une question de dévoiement de réseaux. On ne peut pas faire de travaux et la RATP ne peut pas mettre des rails si, en dessous, il y a de la fibre, du gaz ou de l’eau parce que s’il faut intervenir pour une fuite, ça supposerait de casser le tramway et d’interrompre le trafic pendant longtemps. On a découvert des choses aux quelles on ne s’attendait pas vraiment“, détaille l’élu en référence au réseau de gaz. Mais, assure-t-il, “le gros des aléas, c’est-à-dire les réseaux, ce sera derrière nous.”
“Le chantier est une véritable poubelle“
Les nuisances du chantier sont d’autant plus mal vécues que la ligne traverse le centre-ville de Noisy-le-Sec de part en part sur l’axe nord-sud que constitue la rue Jean Jaurès. De fait, les interpellations d’internautes sont nombreuses : “rien n’a été fait pour mon commerce“, “le chantier est une véritable poubelle“, “ça devient très difficile les travaux, difficile de circuler avec des enfants surtout quand on a une poussette“.
Aux commerçants impactés, Corentin Duprey rappelle qu’une commission de recours à l’amiable a été mise en place, accessible via le site internet du T1. Plus d’une vingtaine de commerçants ont ainsi été accompagnés, assure-t-il. Sur le cheminement piéton, l’élu promet un repli progressif du chantier à mesure de l’achèvement des travaux. Le département vient, par ailleurs, d’attribuer un marché à une entreprise pour améliorer la propreté du chantier.
Autre enjeu : celui de la végétalisation. Corentin Duprey reconnait que le bilan global ne sera pas aussi positif à Noisy-le-Grand, Montreuil ou Romainville, faute d’espace mais rappelle la plantation de 70 arbres boulevard Michelet et une “forêt urbaine” sur l’avenue Gallieni.
“C’est un mandat de chantier“
De son côté, Olivier Sarrabeyrouse ne cache pas son impatience, même s’il se dit convaincu que le projet reste “structurant pour la ville“. “C’est un mandat de chantier“, souffle-t-il, énumérant les impacts pour la municipalité de l’allongement du chantier. L’édile évoque le retard pris pour la mise en place du nouveau plan de circulation dont l’étude et les consultations doivent débuter en avril, ou encore les rallongements des délais d’ouverture de quatre cellules commerciales dont trois concerneraient une lutherie, une fromagerie-traiteur et une boucherie-charcuterie. “On doit faire en sorte de rendre le plus viable possible cette phase de travaux qui se poursuit. J’espère véritablement que la RATP va pouvoir maintenir cette mesure d’accélération sur laquelle elle s’est engagée en septembre 2024“, poursuit l’édile. En attendant, de nouveaux échanges avec les habitants devraient être proposés.
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Article mis à jour à 12h30 suite à l’annonce de la RATP.
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