Le procès d’un Américain accusé du double meurtre fin juillet 2020 à Saint-Maur-des-Fossés de son épouse et d’un homme en compagnie duquel elle se trouvait s’est ouvert jeudi à Créteil devant la cour d’assises du Val-de-Marne.
Charles D., 50 ans, comparaît pour l’assassinat d’Aurélie K., 43 ans au moment de sa mort, dont il était séparé depuis 2015 et avec qui il était en instance de divorce, et de Christophe H., 42 ans, que sa compagne avait rencontré sur une application quinze jours avant les faits.
Les deux victimes ont été abattues par arme à feu, 18 étuis ayant été découverts sur la scène de crime. Leurs corps ont été retrouvés nus, criblés de balles et couverts de sang dans le lit de la chambre d’Aurélie K.
Assis dans le box des accusés, l’ancien informaticien au crâne chauve, écouteurs dans les oreilles pour suivre la traduction des débats, a assisté à la première journée d’audience, marquée par les témoignages des policiers ayant conduit l’enquête.
Résidant dans l’Etat du Colorado depuis sa séparation d’avec sa femme, Charles D. a été arrêté par les autorités américaines en août 2020, puis extradé vers la France en septembre de la même année où il a été mis en examen et incarcéré.
Il a toujours nié être l’auteur des faits, mais les investigations ont fait ressortir de nombreux éléments à charge.
Il a d’abord été établi que Charles D. se trouvait en France au moment des faits, où il a effectué un voyage d’un peu plus de deux jours, et qu’il s’est rendu à Saint-Maur-des-Fossés, dans le Val-de-Marne, le soir du double meurtre.
La vidéosurveillance à proximité du domicile d’Aurélie K. a permis d’identifier une personne coiffée d’une perruque, portant des gants et un masque et dont le gabarit correspond à celui de l’accusé.
Quelques semaines après le crime, les plongeurs de la brigade fluviale ont repêché la carcasse d’une arme dans la Marne. L’expertise balistique a pu déterminer que le revolver avait été acheté par Charles D. en novembre 2019 dans le Colorado.
Les enquêteurs soupçonnent l’accusé d’avoir envoyé l’arme par colis depuis les Etats-Unis puis de l’avoir réceptionnée à son arrivée en France.
Le domicile d’Aurélie K. ne présentait pas de trace d’effraction, laissant penser que le meurtrier avait les clefs de l’appartement, ce qui était le cas de son mari même si ce dernier a prétendu les avoir perdues en décembre 2018.
L’audition des proches de Charles D. a fait ressortir un différend avec sa femme au sujet de la garde de leurs trois filles, qui vivaient en France avec leur mère mais passaient les vacances de Noël et d’été avec leur père outre-Atlantique.
Charles D. encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
Le verdict est attendu 7 novembre.
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