Ce mercredi 12 février, plusieurs collectifs d’associations ont manifesté devant la préfecture du Val-de-Marne, à Créteil, s’inquiétant d’une recrudescence d’Obligations de Quitter le Territoire Français (OQTF) adressées à des lycéens, étudiants ou travailleurs sans-papiers, après la nouvelle circulaire du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau. Deux jours plus tôt, plusieurs personnes, dont les dossiers étaient en cours de traitement dans le cadre du piquet de grève d’Alfortville, ont fait l’objet d’OQTF.
C’est devenu un rendez-vous. Presque chaque semaine, des collectifs de travailleurs sans papiers, comme celui de Vitry-sur-Seine, mais aussi les participants à l’ex-piquet de grève des sous-traitants de Chronopost à Alfortville (évacué fin 2024) manifestent devant la préfecture du Val-de-Marne, à Créteil, pour réclamer la régularisation de travailleurs sans-papiers. Ce mercredi 12 février, ce rassemblement intervenait dans un nouveau contexte, celui de la circulaire dite Retailleau, invitant les préfets à ne recourir à l’admission exceptionnelle au séjour (AES), et durcissant les preuves d’intégration. Comme souvent, une délégation a été reçue pour faire part des demandes et de situations plus particulières.
Au lycée
Depuis l’université de Créteil, un peu plus de 200 personnes ont rejoint la préfecture. Sur place, Ladji, lycéen en CAP électricité à Saint-Maur-les-Fossés, a reçu une OQTF. “Il est mineur, c’est complètement illégal”, dénonce son professeur, venu avec lui, dans le cadre du collectif RESF (Réseau d’Education Sans Frontières). “Les jeunes comme Ladji, il y en a énormément. Il a quitté beaucoup de choses dans son pays“, poursuit l’enseignant. “L’OQTF n’a pas été retirée par la préfecture malgré nos alertes, ça devient de la maltraitance”, estime Pablo KranopolskyI, porte-parole de RESF. “Par ailleurs, une fille du lycée Saint-Exupéry de Créteil a déposé son dossier il y a un an et demi, toujours sans réponse, alors qu’elle vit ici depuis plus de dix ans, il serait temps que la préfecture lui réponde”, ajoute l’associatif.
Renouvellement de carte de séjour
Parmi les manifestants ce mercredi, des habitués de ces rassemblements, notamment des personnes de l’ex-piquet de sous-traitants de Chronopost Alfortville. “Je suis en France depuis douze ans, j’ai fait mes démarches auprès de la préfecture pour renouveler mes papiers, mais je n’ai eu aucune nouvelle” détaille une mère de famille qui vient de perdre son travail d’agent dans un collège de Villeneuve-Saint-Georges. “Ce n’est qu’en contactant RESF qui m’a aidée dans mes démarches que j’ai pu recevoir mon titre”, poursuit-elle. “Nous avons signalé son cas à la préfecture, le lendemain, la carte était disponible, explique Pablo Kranopolsky. Or, ils ne peuvent pas faire sa carte en une nuit. Combien de centaines d’autres personnes sont-elles ignorées, qui n’ont pas accès aux syndicats et n’ont donc pas la force de lutter contre ces injustices ?”
Crainte de la circulaire dite Retailleau
Mais ce qui inquiète, surtout, en ce début d’année, c’est la circulaire dite Retailleau, qui vise à durcir les conditions de délivrance de carte de séjour. “Il faudra attendre pour des familles avec enfants ou pour des salariés en situation irrégulière sept ans pour sortir de la clandestinité, à condition de ne jamais avoir fait l’objet d’un refus lors d’une tentative précédente”, regrette la LDH dans un communiqué. Dans ce contexte, les associations craignent une augmentation de la clandestinité, et que les sans-papiers soient davantage exposés à la sous-traitance de manière abusive et illégale.
Une délégation a été reçue en préfecture, mais les associations ont dénoncé, deux jours plus tard, de nouvelles OQTF concernant des dossiers liés à l’ex-piquet de Grève d’Alfortville. “Ces OQTF avaient été signées par le préfet du Val-de-Marne le lundi 10 février, et postées en pli recommandé ce mercredi 12 février, jour de la manifestation et de l’audience”, souligne l’intersyndicale Sud-Solidaires et Comité des travailleurs sans papiers de Vitry, annonçant un rassemblement de protestation ce vendredi 21 février après-midi devant la préfecture. Une nouvelle mobilisation est aussi programmée à la préfecture de Bobigny le 7 mars.
Pour rappel, dans le cadre du dossier des travailleurs sans-papiers pour des sous-traitants de Chronopost, une trentaine de personnes avaient été regularisées après un premier piquet de grève de 7 mois en 2019. Une nouvelle occupation avait démarré fin 2021, toujours devant l’agence Chronopost d’Alfortville. Au printemps 2023, 32 dossiers avaient été de nouveau déposés dont 15 ont été admis au séjour, 9 étaient toujours en cours d’instruction fin 2024, après des demandes de pièces complémentaires et 8 dossiers avaient été refusés. “L’examen des dossiers individuels a été mené conformément aux engagements pris par l’État en novembre 2023. En effet, ces régularisations ont bénéficié d’une procédure exceptionnelle. Tout autre dossier devra être présenté et instruit individuellement dans le cadre du droit commun. Dans ces conditions, l’État en appelle à la responsabilité de chacun pour que la mobilisation sur la voie publique prenne fin“, indiquait la préfecture à ce sujet en mars 2024, réclamant la fin du piquet de grève. De leur côté, les associations estimaient que les 17 dossiers étaient régularisables.
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Une manifestation de clandestins, qui ne respectent pas la loi, est choquante, mais un clandestin qui a un travail régulier n’est pas un clandestin mais un travailleur : il doit être régularisé et son employeur sanctionné pour travail au noir, et ce pour toutes les activités professionnelles.
– Il n’y a plus de “clandestins” en France depuis que sous François Hollande, les députés ont voté la suppression du délit de séjour irrégulier…
Aussi les contrôles d’identité ont toujours un autre motif que celui de savoir s’ils ont ou non un titre de séjour.
– “Employeur sanctionné pour travail au noir”: L’employeur est passible d’amende et de poursuites s’il emploie des travailleurs non déclarés à l’URSSAF ou travailleurs dissimulés, qu’ils aient des papiers ou non!
Un clandestin ne peut travailler légalement hormis s’il fournit de faux papiers et dans ce cas il est en infraction donc expulsable
Un clandestin qui a un travail régulié n’est plus un clandestin, mais un travailleur. Il devrait être régularisé et son employeur sanctionné pour travail au noir .
Des clandestins qui se permettent d’exiger des droits. Pourquoi ne font ils pas la mm chose dans leur pays
Ce sont des personnes qui travaillent qui veulent s integrer, qui veulent simplement être régularisés .
Quand on travaille en fournissant de faux papiers on n’est pas dans l’intégration, dans le respect des lois mais dans l’infraction. D’autre part combien de régularisés vivent d’aides sociales ne trouvant pas d’emploi ? Vu le taux de chômage en France il est temps de donner des formations aux personnes en recherche d’emploi et surtout d’augmenter les salaires. En suisse il n’y a que des européens derrière les camions poubelle et notamment des français comme quoi le salaire est important. Faire rentrer de la main d’oeuvre bon marché ne profite qu’aux capitalistes et non aux personnes en bas de l’échelle. On rajoute à ça l’islamisme qui s’installe en France et Europe et qui dérègle totalement nos pays
J’aurais aimé voir ces piquets de grève aux USA.
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