Solidarité | Ile-de-France | 18/06
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Val-de-Marne – Seine-Saint-Denis : des villes s’engagent pour Gaza

Val-de-Marne – Seine-Saint-Denis : des villes s’engagent pour Gaza © Vitry

“Pour une paix juste et durable, stop au génocide, reconnaissance de ‘Etat palestinien.” A Vitry-sur-Seine, le message s’affiche en grand sur une banderole aux couleurs du drapeau palestinien, avec une colombe de la Paix et le rappel du logo de la ville en signature. Ces dernières semaines, de plus en plus de villes affichent leur solidarité avec le peuple palestinien, dans des termes plus ou moins pesés.

Vendredi dernier, c’est le maire PS de Saint-Denis, Mathieu Hanotin, qui a hissé le drapeau palestinien entre les drapeaux français et européen, “dans le cadre du week-end mondial de mobilisations pour la Palestine du 13 au 15 juin”, motivait la commune dans un communiqué, indiquant que “ce geste s’inscrit dans la continuité du vote des vœux adoptés lors des conseils municipaux des 6 juin 2024 et 15 mai 2025, appelant à un cessez-le-feu et à la reconnaissance immédiate de l’État de Palestine par la France.” Une initiative menée en présence de l’ambassadrice de Palestine en France, Hala Abou Hassira.

Le drapeau palestinien flotte désormais st l'hôtel de ville de Saint-Denis 👏D'autres villes doivent suivre le mouvement !

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— Vilain Syndicaliste (@vilainsyndicaliste.bsky.social) 14 juin 2025 à 10:50

“Rien ne justifie d’empêcher des civils d’accéder à des soins ou à de la nourriture. La municipalité appelle donc les habitants de Saint-Denis à se joindre à la mobilisation internationale et à rejoindre la manifestation organisée place de la République à 14h ce samedi”, invitait la commune.

Le dimanche 15 juin, le préfet de Seine-Saint-Denis a réagi sur les réseaux sociaux, indiquant qu’il allait “écrire au maire de Saint-Denis pour demander le retrait du drapeau “en application du principe de neutralité des services publics.” Le préfet avait été saisi la veille par la conseillère déléguée de Rosny-Sous-Bois Shannon Seban (Renaissance). “Notre devoir est d’appeler à la paix, pas de raviver les fractures ici, en France”, motivait l’élue, condamnant une “instrumentalisation politique” de l’espace public.

Quelques jours plus tard, c’était au tour de Gennevilliers de hisser son drapeau et d’être sommée de le retirer par la préfecture des Hauts-de-Seine, tandis que le maire de Nice, qui avait installé celui d’Israël était prié de faire de même.

“A Vitry, toutes les semaines il y a des initiatives pour la Palestine.”

Sans aller jusqu’au drapeau, d’autres communes ont pris les devants, à l’instar de Vitry-sur-Seine, qui a installé une large banderole. “On l’avait installée pour soutenir la position de la reconnaissance de l’État palestinien en amont de la conférence à New York (conférence qui devait se tenir à l’Onu et qui a été reportée)”, motive le maire communiste. “La banderole rappelle notre position. On demande le cessez-le-feu, la reconnaissance de l’état de Palestine et la fin du génocide à Gaza”, résume l’édile. “On n’a pas mis de drapeau sur la mairie parce que la mairie, c’est aussi le symbole de l’État français”, indique-t-il toutefois.

La ville a par ailleurs organisé des initiatives avec l’ambassade de Palestine et une conférence pour la paix à Gaza, et accueille une famille de réfugiés palestiniens. “A Vitry, toutes les semaines il y a des initiatives pour la Palestine.” La commune accueille également une famille dont un enfant a perdu une jambe. “Et nous accueillons chaque année des enfants de Jericho durant deux semaines, pour leur offrir des vacances. Ils passent quelques jours à Vitry avant de rejoindre un centre de vacances”, poursuit le maire.

“Nous essayons d’éviter l’hystérisation du débat

A Villejuif, c’est le drapeau de l’Onu qui a été hissé, devant la mairie, tandis qu’une banderole rappelle que Villejuif est une “ville de paix”. La commune organise également régulièrement des initiatives de soutien, comme le rassemblement pour la protection de Gaza, le 24 mai dernier.

© Villejuif

Pas de drapeau palestinien en revanche. “Je comprends les maires qui le font”, indique Pierre Garzon, maire PCF de la ville, tout en estimant que si cela n’est pas suffisamment expliqué, l’effet n’est pas forcément celui escompté. “Localement, nous essayons d’éviter l’hystérisation du débat, en travaillant avec les associations des différentes religions”, développe l’élu.

Le statut compliqué des réfugiés palestiniens

La ville fait aussi partie de celles qui accueillent des familles de réfugiés palestiniens, deux actuellement. “La difficulté est qu’ils n’ont pas de statut. Ils ne veulent pas être demandeurs d’asile car ils veulent retourner dans leur pays, mais on n’arrive pas à leur obtenir le statut de réfugiés de guerre comme pour les Ukrainiens, ce qui complique leur suivi”, déplore le maire.

A quand la Tour Eiffel ?

Parmi les dernières initiatives en date, celle du président de la Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, qui a écrit ce mardi au président de la Société d’exploitation de la Tour Eiffel, Jean-François Martins, pour lui demander l’illumination de la Tour Eiffel aux couleurs du drapeau palestinien, alors qu’aurait dû commencer ce 18 juin la conférence de l’Onu. En 2023, après l’attaque terroriste du Hamas en Israël du 7 octobre 2023, qui avait fait un carnage avec environ 1 200 morts, 4 800 blessés, et conduit à l’enlèvement de 251 otages, la Tour Eiffel avait été éteinte quelques minutes puis allumée aux couleurs du drapeau israélien.

“Le bilan humain à Gaza ne cesse de s’alourdir, atteignant des proportions insupportables : plus de 54 000 personnes ont été tuées, dont près de 16 000 enfants, et près de 125 000 personnes ont été blessées, dont 34 000 enfants, rappelle le président de Seine-Saint-Denis. Selon la revue médicale britannique The Lancet, le nombre de morts à Gaza serait même sous-estimé de 40 %. La situation humanitaire est aussi apocalyptique : près de 500 000 personnes – soit un Gazaoui sur cinq – sont menacées de famine, dont 71 000 enfants.”

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