Villeneuve-Saint-Georges quitte la régie publique de l’eau Reso pour le Sedif

Début 2024, deux régies publiques de l’eau avaient été portées sur les fonts baptismaux au sein de l’intercommunalité Grand-Orly Seine Bièvre : la régie des eaux Seine Orge (Reso) présidée par la maire LR de Morangis, Brigitte Vermillet, et la la régie Eau Seine Bièvre présidée par le maire NFP de Gentilly, Fatah Aggoune. La première (Reso) regroupe essentiellement des villes de l’Essonne et Villeneuve-Saint-Georges, située au sud du département.

Lire : En Grand-Orly Seine Bièvre, deux régies publiques de l’eau à l’offensive

Les deux régies publiques ont depuis été rejointes par de nouvelles communes.

Prix de l’eau

La régie essonnienne en perdra toutefois une, Villeneuve-Saint-Georges. Sa nouvelle maire, Kristell Niasme (LR) a fait voter début avril son départ de la régie publique, actuellement alimentée en eau par Suez, pour rejoindre le Sedif (Syndicat des eaux d’Ile-de-France), le syndicat intercommunal qui abreuve environ un tiers des habitants de la région (4 millions d’habitants) dans le cadre d’une délégation de service public avec Véolia. L’entrée de Villeneuve-Saint-Georges au Sedif sera effective au 1er janvier 2026. La maire motive d’abord son choix par une “tarification plus avantageuse que celle actuellement en vigueur”.

Sur le plan financier, le communiqué commun du Sedif met ainsi en avant une réduction du prix de l’eau, qui devrait passer de “2,14 € HT/m³ (abonnement compris, sur la base d’une consommation annuelle standard de 120 m³)” à “1,47 € HT/m³ (abonnement compris, base 120 m³)”, se félicitant d’une “économie significative pour les usagers.”

Filtration par osmose inverse

“En tant que nouvelle présidente du conseil de surveillance du Centre Hospitalier Intercommunal de Villeneuve-Saint-Georges (CHIV), je suis particulièrement attentive aux enjeux sanitaires”, insiste également la maire. Le Sedif mène actuellement un projet de filtration de l’eau plus puissante pour gérer la pollution notamment aux PFAS. Pour tout comprendre sur cette nouvelle technologie de filtration par osmose inverse, ses pour et ses contre, lire notre article : Eau potable en Ile-de-France : sortir ou pas de la polémique sur l’osmose inverse en 10 questions

Par ailleurs, la ville et le Sedif mettent aussi en avant le programme “Eau solidaire” du syndicat intercommunal, destiné à aider les ménages modestes dans leur accès à l’eau.

Fin mars, Eau Seine Bièvre, la régie publique de l’eau du Grand-Orly Seine Bièvre (GOSB) en Val-de-Marne, a pour sa part acté la fin de son approvisionnement en eau via le Sedif à partir de 2030, invoquant également des raisons tarifaires. La régie a conclu pour cela un partenariat avec Eau de Paris, l’établissement public créé par la ville capitale. Au-delà des questions tarifaires, s’affrontent deux visions, concernant notamment l’approche de dépollution de l’eau et le mode de gestion (en direct ou via une délégation de service public).

Actualisation le 17 avril, avec la réaction de l’intercommunalité du Grand-Orly Seine Bièvre

Sollicitée par 94 Citoyens, l’intercommunalité du Grand-Orly Seine Bièvre, officiellement compétente sur la gestion de l’eau, prend acte du vote de la municipalité. “Nous allons accompagner la ville dans cette démarche car c’est son choix et nous respectons le principe de la coopérative, mais nous étonnons de cette décision sans concertation préalable, ni avec la régie Reso, ni avec l’EPT (Etablissement public territorial intercommunal) qui est officiellement compétent”, fait savoir le territoire qui ajoute que la facture d’eau à Villeneuve-Saint-Georges va diminuer dès cette année alors que le projet d’osmose inverse mené par le Sedif entraînera une augmentation du tarif. Reste désormais à mener le projet. La date du 1er janvier 2026 s’annonce difficile à tenir. “Il a fallu 18 mois de travail pour que Valenton entre au Sedif, et 24 mois pour que Athis-Mons et Villejuif puissent en sortir”, rappelle l’intercommunalité.

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