Entamée le 17 mars, la grève se poursuit aux hôpitaux psychiatriques de Saint-Maurice. En cause : une violence accrue envers les soignants qui réclament une prime de risque. Le point.
Le lundi 17 mars, une grève avait démarré aux Hôpitaux de Saint-Maurice, à l’appel de la CGT-HSM. En jeu : la demande de versement d’une prime de risque, en raison de l”augmentation de la violence au sein des unités de soins”. Une recrudescence de la violence que le syndicat expliquait par des postes encore vacants, la consommation de produits stupéfiants et l’augmentation de prises en charge de patients “présentant de troubles graves” qui relèveraient, en principe, d’Unités pour malades difficiles (UMD) lesquelles ne disposent pas toujours de lits disponibles.
Les syndicats réclamaient aussi la possibilité de travailler en horaires de douze heures pour les aides-soignants qui le souhaitent, comme cela est le cas pour les infirmiers.
Quatre semaines plus tard, la grève se poursuit. Ce jeudi 10 avril, des personnels grévistes se sont rendus au Conseil de surveillance pour rappeler leurs revendications. Concernant la prime de risque, les syndicats indiquent que “la direction doit rédiger un projet” d’expérimentation sur quatre ans, qui concernera aussi les hôpitaux Ville Evrard et Paul Guiraud. Ce projet doit ensuite être finalisé par l’ARS (Agence Régionale de Santé) puis validé et financé par le ministère de la Santé. “Pour mémoire, la demande de financement de cette prime a déjà été remontée au ministère en novembre 2023 et les représentants CGT-HSM s’en sont entretenus avec la ministre Mme Firmin Le Bodot en décembre 2023 sans le moindre retour à ce jour”, ajoute le syndicat.
Concernant la recrudescence de la violence motivant cette prime de risque, la CGT indique que le matin même du conseil de surveillance, “un patient escorté par une équipe de la BAC (brigade anticriminalité) a été démenotté et remis sous la responsabilité des soignantes qui n’étaient que 2…” regrette le syndicat qui ajoute que, “depuis le 17 mars, deux agressions amenant à deux rapports d’évènement indésirable sont survenus.”
Alors que le recours à l’intérim, faute de vocations, pèse sur les finances de l’hôpital, le syndicat estime que la prime de risque renforcerait l’attractivité du service. “Les intérimaires actuels sur postes vacants coûtent 6 millions d’euros par an, soit 3,5 millions d’euros de plus que ce que couteraient des recrutements pérennes”, chiffre la CGT.
Concernant l’organisation horaire en douze heures pour les aides-soignants qui le souhaitent, les personnels n’ont pas non plus obtenu gain de cause car “cela impliquerait 50 ETP supplémentaires”, rapporte le syndicat qui regrette un argument “purement financier” et du “mépris pour le métier d’aide-soignant puisque les infirmiers volontaires se sont vus accorder de travailler en 12h.”
Sollicitée par 94 Citoyens, la direction de l’hôpital a indiqué ne pas souhaiter réagir.
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