Après plusieurs grèves, les professeurs du lycée Jean Macé de Vitry-sur-Seine envisagent de nouvelles actions à l’occasion du baccalauréat et de la rentrée 2025. Ils dénoncent une dotation horaire globale (volume d’heures d’enseignement alloué à l’établissement) insuffisant et inéquitable.
“Tous les ans, la dotation horaire globale se réduit alors qu’on a 500 élèves de plus depuis 2011”, déplore une déléguée du Sud Education. Le lycée, qui propose aussi des formations post-bac, compte 1 750 élèves. La dotation horaire globale (DHG), c’est le nombre d’heures d’enseignement effectuées par un professeur dans l’établissement pour l’année scolaire. “Avec cette DHG, on nous demande de choisir entre le dédoublement et des classes à option. On doit faire des arbitrages.”
Concrètement, les professeurs réclament que les effectifs en classe technologique n’excèdent pas 24 élèves, ce qui est le cas des sections technologiques scientifiques mais pas de toutes les sections de management-gestion (STMG).

Tenir compte de l’indice de position sociale
Les professeurs estiment par ailleurs que cette dotation est inéquitable. “On a fait une comparaison de la DHG par rapport à notre IPS (Indice de position sociale) et on s’est rendu compte qu’on état sous-doté, notamment dans les filières technologiques”, déplore la déléguée syndicale.
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“Accueillant des élèves issu.es de familles peu fortunées, notre établissement compte aussi parmi les 15 classés sensibles sur les 220 de notre académie. Ce classement est largement justifié au vu des dizaines de conseils de disciplines dénombrés en 2023-2024, et la multiplication cette année de déclenchements d’alarmes à incendie de la part d’élèves (jusqu’à plusieurs par jour), comme celle des départs de feu, viennent confirmer qu’en effet, notre maison brûle. Il est pourtant possible de travailler dans des conditions décentes, mais ailleurs qu’à Vitry-sur-Seine. Les effectifs de nos classes de série technologique sont prévus à 30, alors qu’un quart des établissements de l’académie jouissent dans ces séries de classes à 24 élèves ou moins. Il est frappant de constater que certains établissements comme le lycée Berthelot de Saint-Maur-des-Fossés disposent actuellement de tels effectifs (nécessaires et mérités), pour un public autrement plus favorisé que le nôtre”, détaillent les enseignants dans un communiqué de l’intersyndicale Snes-FSU-Solidaires-Sud-FO et CGT.
Plusieurs grèves ont déjà été organisées, notamment le 16 mai. Les professeurs envisagent désormais de nouvelles actions, à l’occasion des épreuves du baccalauréat ou de la rentrée.
Le rectorat indique que l’IPS a bien été pris en compte
“La dotation horaire globale (DHG) d’un lycée est calculée sur la base des effectifs attendus dans chaque niveau, et selon des critères communs à tous les établissements de l’académie. Elle comprend trois parties : une liée à la structure, une statutaire, une complémentaire liée aux dispositifs spécifiques déployés dans chaque établissement. La répartition de ces heures et la constitution des classes relève de la seule décision des chefs d’établissement”, cadre pour sa part le rectorat, sollicité par 94 Citoyens, précisant que l’IPS est bien inclus dans l’attribution des heures et que “le lycée Jean Macé à Vitry bénéficie d’une dotation correspondante à sa structure et inclue des heures relatives à ses différents dispositifs.”
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