Transports | Ile-de-France | 11/06/2020
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Crise Covid: l’autorité des transports publics d’Île-de-France réclame 2,6 milliards € et un plan de relance

Crise Covid: l’autorité des transports publics d’Île-de-France réclame 2,6 milliards € et un plan de relance

Dans la série des drastiques chutes de ressources liées au confinement préventif au coronavirus, Ile-de-France -Mobilités, autorité organisatrice des transports publics de la région, alerte sur une perte de recettes de 2,6 milliards d’euros et réclame sa compensation intégrale par l’Etat, en plus d’un plan de relance des transports publics aussi ambitieux que celui de l’automobile. Le Conseil d’administration de l’établissement, présidé par Valérie Pécresse, a voté une motion en ce sens, adressée au président de la République.

Sans ce soutien massif réclamé de manière urgente, l’établissement public menace de cessation de paiement.

2,6 milliards d’euros de perte de recettes

«Les pertes de recettes voyageurs liées au confinement, à l’obligation de distanciation physique dans les transports et à la désaffection de ces derniers, de même que les pertes de versement mobilités liées au chômage partiel et à la crise économique, sont estimées à 2,6 milliards d’euros en 2020 (1 milliard d’euros au titre du versement mobilité des entreprises non versé et 1,6 milliard d’euros de pertes de recettes voyageurs), soit près de 26% de pertes de recettes annuelles», chiffre la motion qui s’adresse au président de la République.

Augmenter les tarifs, réduire le service ou renflouer

Dans ce contexte, l’établissement public pourrait emprunter mais le montant est trop important pour son budget, lequel tourne généralement autour de 10 milliards d’euros. “Les collectivités qui la dirigent et la subventionnent à hauteur de 10%, ne disposent pas, quant à elles, de la possibilité légale de s’endetter pour financer des dépenses de fonctionnement”, pointe la motion.

Quant à l’augmentation du forfait Navigo, IDFM ne peut s’y résoudre non plus. “Il serait totalement inconcevable et injuste, à nos yeux, de faire payer cette ardoise liée à la crise sanitaire du COVID-19 par les voyageurs, qui devraient en supporter le coût estimé entre 15 et 20 euros de hausse du Navigo mensuel ! Tout comme il aurait été injuste de ne pas rembourser le coût des abonnements des Franciliens qui ne pouvaient emprunter les transports en commun pendant le confinement, mesure prise par l’ensemble des autorités organisatrices en France”, argumente la motion qui ajoute qu’une décision impacterait également les entreprises qui remboursent la moitié des forfaits et devraient donc indirectement payer 1,3 milliard d’euros selon les calculs d’IDFM.

Autre solution pour diminuer les charges, réduire la qualité de service. Une option également repoussée par l’autorité organisatrice des transports. “Il n’est pas d’avantage concevable qu’Ile-de-France Mobilités réduise l’offre de transports collectifs ou renonce à honorer ses commandes de matériels roulants indispensables à l’amélioration de la qualité des transports du quotidien, et qui sont si précieuses pour tout le secteur ferroviaire français.”

Dès lors, IDFM ne voit qu’une issue : un renflouement par l’Etat dès le mois de juillet ou une cessation de paiement “qui menacerait des centaines de milliers d’emplois en France que ce soit chez les opérateurs de transports, chez les constructeurs de matériel roulant et leurs sous-traitants, équipementiers, ainsi que dans les entreprises de travaux publics.”

Compensation intégrale et plan de relance équivalent à ceux de l’automobile et de l’aéronautique

Alors que l’Etat a annoncé des plans de relance de plusieurs dizaines de milliards d’euros cumulés pour sauver la construction automobile, l’aéronautique et autres secteurs, l’autorité réclame une part pour les transports publics, réclamant “la compensation intégrale des pertes de recettes fiscales et voyageurs d’Ile-de-France Mobilités liées à l’épidémie de Covid pour l’année 2020 et un mécanisme de compensation pour les années 2021 et 2022 en fonction de l’évolution de la situation économique et de la fréquentation de nos transports en commun, ainsi qu’un plan de relance du secteur industriel des transports publics d’une ambition équivalente à ceux élaborés pour l’aéronautique et l’automobile.”

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