Santé | | 30/08/2021
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Alfortville trace la Covid dans les eaux usées d’écoles et d’Ehpad

Alfortville trace la Covid dans les eaux usées d’écoles et d’Ehpad

Anticiper la circulation des différents variants du coronavirus à l’échelle d’un Ehpad ou d’un établissement scolaire en analysant tout simplement les urines qui circulent dans les eaux usées de l’établissement, juste avant qu’elles ne se jettent dans les égouts, tel est l’objectif de l’expérimentation actuellement menée par Alfortville en partenariat avec le laboratoire IAGE et sa marque industrielle Geobiomics.

C’est en feuilletant une revue scientifique relatant une expérience menée aux Pays-Bas que les associés de ce laboratoire d’analyses biologiques environnementales basé à Montpellier ont eu l’idée de tester le dispositif au niveau local, courant 2020. “Nous étions au chômage technique à cause de confinement et avons démarré les tests en mars 2020, autour du bassin de Thau, près de Montpellier, explique Franz Durandet, président d’IAGE, qui travaille également avec Véolia. Une expérience similaire a également été menée au niveau national par le collectif de recherche Obépine.

“Le gros avantage est que l’on excrète le virus jusqu’à 7 jours avant les premiers symptômes”, motive Franz Durandet. Cette technique permet donc de cartographier la circulation du coronavirus et de ses variants, notamment le Delta qui sévit depuis le printemps, en amont. “Au départ, on prenait les prélèvements dans les stations d’épuration mais, désormais, nous installons des préleveurs autonomes que nous pouvons installer n’importe où.” Une technique qui permet de cibler un établissement en particulier pour y évaluer la circulation de la Covid-19. Au-delà du coronavirus, l’analyse des eaux usées détecte aussi un panel d’autres éléments qui permettent de mesurer le nombre de personnes, indépendamment du volume de liquide analysé, et de calculer un taux de contamination par rapport à cette population. “Nous pouvons aussi déterminer un R0 (taux de reproduction initiale du virus) instantané pour suivre l’évolution de l’épidémie.”

Au départ, la commune avait ciblé 8 sites, allant de la police au lycée en passant par une crèche, un établissement hospitalier pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). Tous ne sont toutefois pas adaptés car il faut à la fois que le regard soit accessible, dans un lieu fermé pour protéger le matériel, et qu’il soit entièrement dédié à l’établissement, et non commun à plusieurs, explique le directeur général des services techniques, Georges, Schiano du Lombo. Concrètement, les écoles pilotes seront donc Montaigne, Victor Hugo élémentaire et Dollet maternelle. Sont aussi programmés le centre technique municipal, l’Ehpad Franceschi et peut-être une crèche et le lycée Maximilien Perret.

“L’objectif est de prévenir la propagation et de surveiller la situation de manière très fine”, défend Luc Carvounas, maire PS d’Alfortville, qui a également fait installer une cinquantaine de sondes de CO2 dans les parties communes de toutes les écoles et crèches de la ville. “J’ai aussi réfléchi à installer des purificateurs d’air mais nous avons 175 classes et l’installation représenterait un coût de 200 000 euros. Or, l’Education nationale ne valide pas ce type de matériel à ce stade donc nous préférons attendre”, ajoute l’élu. De fait, le recteur de l’Académie de Créteil a été assez clair sur la question lors de sa conférence de presse de rentrée ce lundi. “Pour renouveler l’air, il suffit d’ouvrir la fenêtre”, a tranché Daniel Auverlot.

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