Il y a un an, le professeur d’histoire-géographie Samuel Paty faisait tranquillement sa rentrée à Conflans-Sainte-Honorine, ne se doutant pas qu’il serait assassiné et décapité en pleine rue un mois et demi plus tard. En cette rentrée 2021, son nom est désormais aussi celui du collège tout neuf de Valenton qui accueillera ses premiers élèves ce 2 septembre.
Après la maternelle Saint-Antoine de Cap d’Ail dans les Alpes maritimes, rebaptisée cet été, c’est l’un des premiers établissements scolaires à prendre le nom de l’enseignant assassiné le 16 octobre dernier, peut-être même du premier collège en France. Pour rappel, le professeur de 47 ans a été assassiné par un jeune fanatique au terme d’une polémique qui a enflammé les réseaux sociaux après un cours sur la liberté d’expression. Le professeur avait pris comme exemple, images à l’appui, le cas du journal satirique Charlie Hebdo dont une partie de la rédaction fut décimée lors d’un attentat début 2015 en raison de leur publication de caricatures de Mahomet.
106ème collège public du Val-de-Marne, le nouvel établissement, dessiné par l’agence Archipente, est l’un des premiers collèges passifs et structure bois de France (super isolation, ventilation double flux qui récupère la chaleur de l’air sortant…). Destiné aux élèves de Valenton, Villeneuve-Saint-Georges et Limeil-Brévannes, il dispose d’une capacité d’accueil de 700 élèves mais n’accueillera cette rentrée que trois niveaux pour démarrer : les sixième, cinquième et quatrième. Développé par le conseil départemental, le nouvel établissement, qui représente un investissement de 28 millions d’euros, s’accompagne d’un nouveau gymnase cofinancé par la ville de Valenton.
Une inauguration officielle du collège est prévue dans un deuxième temps, qui devrait se tenir à la rentrée des vacances de la Toussaint.
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Le 107ème collège ouvrira à Champigny
A la rentrée 2022, c’est un 107ème collège qui fera sa rentrée, Nelson Mandela à Champigny-sur-Marne, qui, contrairement à Samuel Paty à Valenton, a misé sur le béton et non sur la structure bois, avec le même objectif d’en faire un bâtiment passif. Architecturé par l’agence Valero Gadan, il accueillera 700 élèves en leur offrant un bel espace dédié au sport avec notamment un mur d’escalade. L’établissement, qui bénéficiera d’une double entrée par le chemin de la Croix et la rue des Hauts Perreux, jouxte par ailleurs le terrain de rugby.
Trois collèges en suspens
Trois établissements restent en revanche toujours en suspens en cette rentrée 2021.
A Mandres-les-Roses, le collège Simone Veil, fermé en raison de problèmes de structure en plein milieu de l’année scolaire 2018-2019, fait l’objet d’une expertise concertant l’établissement des responsabilités et un collège provisoire a été reconstruit à proximité.
A Vincennes, un collège provisoire accueille également toujours les élèves de Saint-Exupéry, fermé en novembre 2017 après la découverte d’une pollution de l’air aux solvants chlorés liée au passé industriel du site. En février dernier, une première date de réouverture a toutefois été annoncée: septembre 2027.
A Ivry-sur-Seine, le futur collège Assia Djebar, qui devait initialement ouvrir à la rentrée 2015 dans le nouveau quartier Ivry Confluences, est lui aussi toujours en suspens, après la découverte d’une pollution au mercure liée à l’ancienne fabrique Philips, même si un certain nombre de travaux ont déjà eu lieu. Il fait lui aussi l’objet d’expertises juridiques à l’initiative de la Sadev94, aménageur de la zac, pour déterminer les responsabilités de l’ancien propriétaire.
64 millions d’euros d’investissement en 2021
Entre les nouveaux établissements à construire et les travaux dans les établissements existants, de conseil départemental indique avoir consacré 64,1 millions d’euros d’investissement dans les collèges cette année. Détail des travaux ci-dessous.
Capteurs de CO2
Alors que la rentrée des classes 2021 s’effectue dans un contexte sanitaire encore très contraint par la pandémie de coronavirus, le département a prévu d’installer des capteurs de CO2 dans les établissements. “Nous équipons dans un premier temps les cantines et des parties communes dans les collèges qui ne disposent pas de systèmes d’aération à double-flux, afin d’évaluer la situation et les besoins. Nous n’avons pas prévu en revanche d’installer des purificateurs d’air, l’Education nationale n’ayant pas encore statué sur leur bien-fondé”, explique Nicolas Tryzna, vice-président du département en charge des collèges.
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