Santé | Ile-de-France | 29/03/2022
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Ile-de-France: moins d’IVG tardives ou sur mineures, montée en pratique des sages-femmes

Ile-de-France: moins d’IVG tardives ou sur mineures, montée en pratique des sages-femmes © Sabdiz

Moins d’interruptions volontaires de grossesse (IVG) et de conceptions pendant la crise sanitaire, moins d’avortements tardifs, moins de mineures concernées, montée en puissance des sages-femmes dans la pratique… Une étude de l’Observatoire régional de la santé et de l’Institut Paris Région analyse l’évolution de la pratique des IVG en Ile-de-France. Le point en 10 tendances.

Environ 50 000 interruptions volontaires de grossesse (IVG) sont effectuées en Ile-de-France chaque année. Au-delà d’une légère décrue liée au confinement en 2020, les tendances de fond concernent la diminution des IVG tardives, des IVG de mineures, l’augmentation des IVG médicamenteuses et le relais opérationnel des sages-femmes dans la pratique. C’est ce qu’il ressort d’une étude que viennent de publier l’Observatoire régional de la santé et l’Institut Paris Région. Le point en 10 tendances.

1° Baisse significative des IVG en établissement liée au confinement de 2020

Au niveau régional, le nombre d’IVG est passé de 53 601 à 50 615 de 2019 à 2020, soit une baisse de 5,6%. Cette baisse concerne essentiellement les IVG pratiquées en établissement hospitalier et non en médecine de ville où le nombre est resté stable. Elle s’et aussi concentrée au deuxième trimestre, au moment du confinement, et non au premier trimestre.

2° Une baisse corrélée à une diminution des conceptions

La diminution des IVG n’a pas donné lieu à une augmentation des naissances. Celles-ci ont aussi diminué. C’est donc le nombre total de conceptions qui a diminué.

3° Une baisse à moduler en fonction des départements

Cette diminution a fortement varié d’un département à l’autre, allant de -10% à Paris à -0,8% en Seine-et-Marne.

DépartementVariation 2019-2020
Paris-10%
Seine-et-Marne-0,80%
Yvelines-2,20%
Essonne-4,80%
Hauts-de-Seine-2,60%
Seine-Saint-Denis-3,60%
Val-de-Marne-4%
Val-d’Oise-2,50%

Télécharger l’intégralité de l’étude réalisée par l’Observatoire régional de santé et l’Institut Paris Région.

4° Moins d’IVG à 12 semaines et plus

Au-delà de la conjoncture sanitaire, une tendance de fond est la diminution des IVG tardives, passées de 6,9% des IVG en 2013 à 3,6% en 2020.

5° De plus en plus d’IVG médicamenteuses

Alors que l’IVG est pratiquée plus tôt, le recours au médicaments plutôt qu’aux opérations progresse, passé de 60% à 15% de 2015 à 2020. Si la tendance se retrouve dans tous les départements, les proportions varient en revanche.

6° Progression des IVG en téléconsultation

L’explosion des téléconsultations liée à la crise du coronavirus a aussi concerné les IVG avec 173 prescriptions dans la région en 2020 (sur les 728 pratiquées au niveau national).

7° De moins en moins de mineures

Alors que les IVG sur mineures représentaient 5,8% des IVG de la région en 2012, elles ont progressivement diminué pour atteindre 2,1% en 2020.

8° Les sages-femmes prennent le relais

Alors que le nombre de gynécologues qui pratiquent l’IVG en Ile-de-France reste stable, autour de 446, le nombre de médecins généralistes a augmenté significativement de 2017 à 2020, passant de 233 à 274. Les sages-femmes, surtout, prennent le relais, passées de 22 à 184. “Probablement, la crise sanitaire, avec la volonté de réduire la tension hospitalière en encourageant le recours à la médecine de ville y compris pour les IVG jusqu’à 9 SA, a contribué à cette évolution des pratiques particulièrement notable en 2020”, analyse l’étude. En 2020, la part des IVG réalisée par des gynécos reste néanmoins majoritaire, de l’ordre de 47,8%, mais elle était de 60% en 2017. La part des sages-femmes, elle, est passée de 1 à 16,8%.

9° Progression des IVG dans des centres de santé

Les IVG en centres de santé et plannings familiaux restent très minoritaires mais progressent significativement, passant de 3,6 à 5,2% de 2017 à 2020.

10° La majorité des femmes avortent dans leur propre département

Globalement, 70% des femmes avortent dans leur propre département, à moduler géographiquement avec un peu plus à Paris (83%) et un peu moins en Val-de-Marne (56%) et Hauts-de-Seine (65%).

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