Société | Paris | 02/06/2023
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Et si l’appartement du futur était low-tech et recyclé ? À voir jusqu’au 25 juin à Paris

Et si l’appartement du futur était low-tech et recyclé ? À voir jusqu’au 25 juin à Paris

Exit l’électroménager hyperconnecté qui devance vos désirs et les aspirateurs intelligents. À l’occasion de la quatrième édition du Festival de l’économie engagée, l’association Les Canaux a imaginé à Paris un appartement résolument compatible avec le réemploi, le surcyclage et le zéro déchet, sans renier sur le confort. À visiter jusqu’au 25 juin. Reportage.

Pour l’association, qui fédère les acteurs de l’économie sociale et solidaire (ESS) et circulaire de la capitale, la création de cet appartement témoin permet de démontrer de manière concrète et ludique comment penser son logement autrement. Une manière pour les organisateurs du festival, qui réunit chaque année 15 000 participants, de s’ouvrir plus largement au grand public. “Nous l’avons volontairement appelé “l’appartement du futur” pour prendre à contrepied l’image traditionnelle du futur, pas forcément associée aux matériaux naturels. Notre objectif est de faire connaître des concepts comme le réemploi et le surcyclage”, explique Mathilde Heidary, directrice communication et sensibilisation des Canaux, avant de débuter la visite depuis La Maison des canaux, située à l’embouchure du canal de l’Ourcq, dans le 19e.

Aliments en circuit court, réemploi de l’électroménager

Chaque pièce est aussi l’occasion de développer une problématique, à commencer par la cuisine, où l’on s’interroge sur l’écosystème alimentaire, quelques chiffres à l’appui. 80% des déchets jetés par les Français sont des emballages alimentaires est-il ainsi rappelé. “On ne regarde pas d’où vient ce que l’on consomme, on se fait livrer à manger, on consomme des plats cuisinés…” déplore Mathilde Heidary. Pour inverser la tendance, l’exposition met en avant des solutions comme les coopératives d’achat, les boutiques de vrac, ou encore les Associations pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne (AMAP). L’occasion de mettre la lumière sur des boutiques voisines, comme Toutbon, boutique vrac et bio du 20ᵉ arrondissement, ou le Marché sur l’Eau, Amap accueillie par les Canaux chaque semaine.

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Côté équipements, pas question non plus de faire la vaisselle avec du sable à la rivière, le lave-vaisselle est bien au rendez-vous, mais reconditionné par les équipes d’Envie le Labo, une entreprise de réinsertion basée dans le 20ᵉ arrondissement. Un chiffre est rappelé : avec 60 millions de tonnes jetées dans le monde chaque année, les équipements électroménagers sont la première cause de déchets à l’échelle globale.

Au salon, un canapé créé à partir de barrières de police

Dans le salon, c’est la lutte contre la pollution intérieure qui prime. “Le mobilier neuf est souvent imprégné de solvants, de colles, de vernis, de toutes sortes de produits chimiques qui peuvent être toxiques, notamment pour les bébés. C’est ça qu’on appelle la pollution intérieure”, explique Mathilde Heidary. Raison de plus pour se tourner vers des objets issus du réemploi, créés à partir d’accessoires déjà utilisés. C’est le cas du canapé dont l’armature est issue des barrières Vauban utilisées par la police, et les coussins des chutes de mousses non utilisées de l’industrie automobile. À la manœuvre, les artisans de Maximum, une société d’Ivry-sur-Seine. Le choix du matériau peut faire sourire, mais il illustre toute la complexité du réemploi : “Il faut être agile. On part de la matière pour ensuite arriver au résultat, pas l’inverse”, détaille Mathilde Heidary. Pour l’ambiance apaisante, des parois amovibles bleues ont été créées à partir de textiles récupérés.

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Un canapé fait à partir de barrières utilisées par la police. Les coussins proviennent de mousses de l’industrie automobile inutilisées.

Réemploi et surcyclage, jusque dans la chambre

Dans la chambre à coucher, l’association a voulu sensibiliser sur le gaspillage du tissus, avec des rideaux créés à base de nappes et de draps usés tandis que les taies d’oreillers proviennent de chutes de tissus. Dans le dressing, les jeans ont été rapiécés par Les Résilientes, un studio de design lancé par Emmaüs Alternatives. À partir des déchirures, les couturières ont imaginé différents motifs, délicats et oniriques. Figurent aussi les pièces de la créatrice Noémie Devime, des patchworks réalisés à partir de chutes de jeans. “Le but est de montrer que la seconde main peut être sexy”, motive Mathilde Heidary.

Un jean usé, rajeuni par une des couturières des Résilientes.

Salle de bain : des produits d’hygiène sans plastique, c’est possible

Dernière étape : la salle de bain, hygiène oblige, pour y découvrir le shampooing et le dentifrice solides, tous disponibles à la Maison du Zéro Déchet, dans le 12e arrondissement.

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Festival de l’économie engagée : un mois pour s’immerger

Au-delà de cette exposition à parcourir tous les jours, le Festival de l’économie engagée, qui se tient jusqu’au 25 juin, propose une série de conférences-débat sur les enjeux de l’Économie Sociale et Solidaire (ESS) et de l’économie circulaire, les soirs et week-end, ainsi que des ateliers détente et des moments festifs.
Voir le programme complet

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