Société | | 24/04
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Comment s’informent les citoyens #2 : paroles d’habitants au marché de Vitry-sur-Seine

Comment s’informent les citoyens #2 : paroles d’habitants au marché de Vitry-sur-Seine © EM

Défiance envers les médias, désinformation, consommation de l’information… C’est un rapport complexe à l’information qu’ont partagé consommateurs et commerçants croisés au marché du 8 mai 1945 de Vitry-sur-Seine ce mardi 16 avril.

La désinformation dans les médias, c’est tous les jours. C’est pour ça que je ne regarde pas la télé“. La phrase est lancée depuis le comptoir du café du marché couvert de Vitry-sur-Seine. « Les médias sont sous la coupe des dirigeants, je m’en méfie, comme la plupart des Français », poursuit le sexagénaire qui souhaite rester anonyme. L’information, il s’y intéresse bien sûr, mais il la sélectionne. Son sujet de prédilection, c’est la France, sauf “qu’elle n’est pas assez représentée dans les médias, on n’entend parler que de la région parisienne“, s’agace-t-il. En face de lui, Abdel, un café à la main, approuve. “Les médias devraient surtout se concentrer sur la population française“. Pour autant, il s’intéresse aux sujets internationaux, comme la guerre à Gaza dont il qualifie d’“injuste” le traitement médiatique. Au quotidien, il s’informe sur Youtube, via des chaînes d’info dont il n’indique pas le nom.

Il est 11 heures ce mardi, les allées adjacentes commencent à se remplir de caddies à roulettes. “Les médias, c’est comme notre famille, un jour ça va, le lendemain, ça ne va pas”, lâche Bachir, derrière son stand. Ce téléspectateur quotidien des chaînes de télévision BFMTV, LCI ou encore France 24, aimerait que les médias relaient plus de bonnes nouvelles. « Je suis pour la paix » affirme-t-il.

Quelques mètres plus loin, Lydie reste aussi adepte de la télé. Elle regarde les JT de TF1, France 3 et parfois BFMTV, car “sur les réseaux sociaux, il y a beaucoup de désinformationl.” L’actualité l’intéresse et elle se dit “bien informée“. Ce qui l’agace, en revanche, c’est d’entendre les politiciens parler. “On voit bien que ce qu’ils disent n’est pas vrai.”

“Ce qui m’agace, ce sont les fake news, les titres racoleurs et toutes les pubs sur les médias en ligne”

Mohsine, 32 ans, a lui abandonné le téléviseur. “J’ai débranché le câble de l’antenne télé parce que je trouvais que les programmes et la publicité étaient abrutissants“. Le jeune homme se renseigne surtout sur Youtube, via des comptes qui lui permettent de “décrypter la réalité ” et sur des chaînes de télévision internationales comme les chaînes marocaines 2M et Medi1. Selon lui, “ce sont les plus puissants qui détiennent les chaînes d’information“. Il essaie d’écouter “tous les points de vue” et de faire marcher son “esprit critique.”

Ce qui m’agace , ce sont les fake news, les titres racoleurs et toutes les pubs sur les médias en ligne“, témoigne encore Ziab, derrière son étal de fromages. La commerçante de 25 ans navigue sur Google actualité et est abonnée au média Brut sur Instagram, et à Hugo Decrypt sur Youtube.

Alex, 34 ans, suit principalement le sport sur les réseaux sociaux. “Quand on pioche sur Internet, c’est notre propre avis qui compte, mais bon, c’est Internet, il ne faut pas regarder tout et n’importe quoi “, estime-t-il, tout en considérant que les médias “ne sont pas assez transparents et pas assez neutres.” L’actualité, il la regarde de loin, car il se désole de la banalisation des informations choquantes. “Tout ce que que l’on qualifiait d’improbable est en train de se produire, les guerres par exemple… Et on n’est même plus choqués ! ”

Lire aussi : Comment s’informent les citoyens #1 : paroles de lycéens à Saint-Ouen

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