Politique | Paris | 27/10
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Finances locales : le projet de fonds de dotation “Paris 2050” divise la majorité

Finances locales : le projet de fonds de dotation “Paris 2050” divise la majorité © Schuppich

Alors que les finances des collectivités locales sont de plus en plus contraintes, les fonds de dotation destinés à attirer des mécènes tentent les villes. La capitale s’apprête ainsi à en créer un nouveau, sous le nom de “Paris 2050”. Un projet qui divise la majorité.

Le principe de la création de ce fonds a été voté lors du Conseil de Paris, vendredi 11 octobre. L’objectif, exposé par l’adjoint au maire chargé des finances, Paul Simondon, est de constituer un véhicule pour poursuivre les projets lancés dans le cadre du Fonds de dotation Paris 2024, lequel a mobilisé près de 5 millions d’euros. Son objet est très vaste (transition écologique, sport, culture, patrimoine, social…).

Dans l’assemblée, le principe même du fonds de dotation a fait débat, le groupe communiste y étant notamment opposé. “Pouvons-nous accepter que le bon fonctionnement de nos collectivités dépende à l’avenir du bon vouloir de généreux donateurs ? (…) Nous ne pouvons pas remplacer l’impôt par le mécénat sans perdre un peu de notre liberté, je dirais un peu de notre âme”, a ainsi regretté l’élue communiste Raphaëlle Primet, craignant un nouveau levier d’influence de grands groupes, et rappelant les 60% de réduction d’impôts sur leurs dons.

Du côté des écologistes également, Jérôme Gleizes et Alice Timsit se sont inquiétés de la gouvernance du fonds, réclamant que celui-ci n’échappe pas aux élus, ne se substitue pas à l’action politique de la ville dans les projets structurants comme des rénovations d’équipement ou politiques publiques essentielles. Les écologistes ont aussi insisté pour que le nom et la marque des financeurs ne soient pas associés aux projets financés.

Dans l’opposition, Alexis Govcyan (Modem) a alerté sur le “caractère lâche et flou des missions”, citant transition écologique, préservation de la biodiversité, sport, valorisation du patrimoine artistique et culturel, éducation, social, humanitaire… “Un spectre tellement large qu’il englobe presque toutes les missions municipales” estime l’élu qui s’est inquiété qu’il ne soit pas prévu que son activité soit suivie par le Conseil de Paris.

Sur ces questions, Paul Simondon a tenté de rassurer en expliquant qu’il nétait pas question sur les grandes entreprises se substituent à la ville dans ses missions régaliennes et ses compétences obligatoires, mais insisté sur l’intérêt de disposer d’un “outil habile, attractif, capable d’attirer des mécènes qui veulent porter l’héritage des jeux.” L’adjoint aux finances a par ailleurs rappelé que la ville disposait déjà d’une charte éthique des parrainages, et pris l’engagement, dans un amendement de l’exécutif, à ce que le suivi de ce fonds associe chaque groupe du Conseil de Paris.

Visionner l’échange au Conseil de Paris

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