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Saint-Denis : le Stade de France va changer d’exploitant, GL Events pressenti

Saint-Denis : le Stade de France va changer d’exploitant, GL Events pressenti © WCC Darthvadrouw

Une page de l’histoire du Stade de France est sur le point d’être tournée : l’État est entré en négociations exclusives avec le groupe évènementiel GL Events, en vue d’exploiter l’enceinte dyonisienne à partir de l’été 2025 et pour les trente prochaines années.

L’État, propriétaire du Stade de France situé à Saint-Denis, avait lancé en mars 2023 une double procédure pour la vente du stade et réattribuer la concession détenue par le consortium Vinci/Bouygues depuis 1995. L’hypothèse d’une vente, avec le Paris SG un temps intéressé, était tombée à l’eau faute de candidats sérieux depuis plusieurs mois, selon plusieurs sources.

Le ministère des Sports a confirmé mardi que la procédure de cession n’avait “pas été concluante” et a annoncé que l’État était entré en “négociations exclusives” avec le candidat “arrivé en tête” pour se voir attribuer l’exploitation de l’enceinte.

Seuls Vinci/Bouygues et GL Events avaient remis des dossiers de candidature le 4 octobre, et l’État a finalement choisi d’écarter le consortium historique du Stade de France, dont l’exploitation de l’enceinte construite en un temps record pour la Coupe du monde 1998 avait été accordée entre les deux tours de l’élection présidentielle de 1995.

“GL Events confirme entrer en négociations exclusives pour la concession du stade de France”, a indiqué son rival dans un communiqué. Cette étape “déterminante” devrait durer jusqu’à la fin janvier, a précisé le spécialiste de l’événementiel, dont le siège est à Lyon.

Cette “nouvelle étape démontre la qualité du travail accompli par les équipes”, ajoute son PDG Olivier Ginon, réputé proche d’Emmanuel Macron, sans donner de détails sur son offre.

Celle-ci a été jugée plus attrayante par Fin Infra, la cellule du ministère des Finances chargée du dossier, mais ce n’est qu’au terme de ces ultimes discussions que l’attribution sera officielle. Le nouveau contrat de concession doit être signé en avril 2025.

Il s’agit d’un désaveu pour Vinci/Bouygues qui, joint par l’AFP, n’a pas souhaité faire de commentaires.

Les promesses de travaux du consortium à hauteur de 400 millions d’euros pour rénover l’équipement, selon une source ayant connaissance du dossier, n’ont manifestement pas suffi à convaincre l’État.

Le cahier des charges impose que le stade puisse recevoir les équipes de France de football et de rugby, qui y jouent quelque neuf matchs par an, ainsi que “les grands événements sportifs internationaux”.

“La fédération de rugby ne veut pas entendre parler de Vinci/Bouygues et veut que ça soit GL Events”, avait assuré la source proche du dossier, il y a plusieurs jours.

Dans un communiqué, la FFR souligne toutefois que le choix de GL Events relevait de la “seule décision” de l’État.

“À ce jour, aucun accord n’a été trouvé concernant sa future présence au Stade de France, aucune des propositions n’ayant apporté satisfaction”, ajoute-t-elle en disant vouloir poursuivre les discussions sur les “différentes opportunités (…) à Paris ou en province (…) pour accueillir les matches du XV de France masculin”.

Selon la Cour des comptes, l’enceinte a coûté 778 millions d’euros aux deniers publics depuis 1995.

GL Events, qui s’est fait accompagner pour la conception de l’offre par Paris Entertainment Company (l’ex-société anonyme d’exploitation SAE POPB, détenue majoritairement par la ville de Paris), prévoit moins d’investissements que ceux envisagés par le candidat déchu, selon la source proche du dossier.

“Dans le projet de GL Events, il y a une volonté de dynamiser l’enceinte en mettant de nombreux commerces”, a précisé une autre source ayant connaissance des négociations.

La FFF et la FFR, qui ont longtemps râlé sur leur accord avec le Stade, avaient fait parvenir leurs souhaits aux candidats. La FFF veut, entre autres, “supprimer la piste d’athlétisme” et surtout obtenir “une marge nette de 50% des recettes brutes” ce qui nécessite “un développement du chiffre d’affaires, en particulier sur les hospitalités” (places VIP), selon un document dont l’AFP a eu copie.

Aucune information n’a jusqu’ici filtré sur ce que propose GL Events pour la FFF et la FFR.

La société d’événementiel sportif a notamment œuvré lors de la Coupe du monde de football au Qatar, du Mondial de rugby en France en 2023 et des JO de Paris, un événement qui a permis à la société de dégager un bénéfice de 360 millions d’euros.

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